Chapitre 1

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1.


- Haven ?

Merde.

- Heu oui pardon ?

Ces quelques rires autour de moi me font encore plus regretter d'être venue. Comme à mon habitude dans ces moments là, mes ongles subissent un calvaire dans ma bouche. Bien que ma mère m'ai répétée des millions de fois que je ne devais pas me les ronger, c'est plus fort que moi.
L'animateur "cool" de ce camping
"cool", je met bien des guillemets car je ne trouve cool ni l'un ni l'autre, me regarde intensément pour que je vienne m'assoir dans leur cercle débile. Comme je ne bouge pas, il prend la parole.

- Haven, en venant ici tu as automatiquement accepté de participer aux jeux qu'on te propose, tu dois donc venir t'assoir avec nous pour le prochain jeu.

- Je n'ai pas choisis de venir ici. Sache le.

Il me gratifie d'un sourire qui se veux compatissant et je pars m'assoir.
Une partie de loup-garou se lance alors.

Super.

Évidemment, à la suprise général je suis... Villageoise ! Youhou !

Je ferme les yeux sous les indications de l'animateur et m'imagine les pieds dans le sable avec mon père, riant à ses blagues nulles, Ela courant sur la plage. Ce souvenir me fait plus de mal que je ne le pensais. Je croyais y sourire mais ce n'est pas le cas.

Le village se réveille au moment où une larme commence à rouler sur ma joue, je l'essuie tout de suite avant que quelqu'un ne la voit. Mes yeux bleus nuit me piquent car des larmes veulent y entrer mais je refuse.

Le débat commence, moi, je me tais et je me contente de regarder ces gens débattre sur des choses qui m'importe peu.

Après une partie dans laquelle je suis morte au troisième tour et dans laquelle j'ai passé le reste de mon temps sur mon téléphone, je me lève pour rejoindre mon bungalow mais Esteban m'appelle. Je m'arrête à l'entrée et il s'approche. Même s'il n'est pas l'animateur cool qu'il prétend être, je dois avouer qu'il a un petit charme.
Ces cheveux brun dont les boucles retombent sur son front mettent en valeur ces yeux noisettes. Il a des lèvres rose pulpeuse qui rendent son sourire vraiment beau. Et enfin quelques petites tâches de rousseur embellissent son visage. Enfin bref, on peut le dire, il est mignon.
Une fois que tout le monde est sorti, il m'intercepte de nouveau car j'avais recommencée à partir.

- Écoute Haven, j'ai compris que tu n'avais pas forcément envie d'être ici mais tu l'es alors fait un effort pour les animations et fait en sorte que ça se passe bien. De plus, tu n'es pas censé utiliser ton téléphone durant les jeux. J'ai pas envie de faire le prof et de t'engueuler ok ? Moi je suis ici pour vous faire passer de bonne vacances mais si tu ne participe à rien, je peux pas faire grand chose tu vois ?

- Tu as finis ?

- Heu... Oui ?

Il a l'air plutôt perturbé que je lui réponde ainsi mais c'est comme cela que je suis. Il me regarde perplexe et attend sans doute que je lui réponde que je vais faire un effort et blablabla.

- Écoute, Esteban, je ne veux pas être méchante mais dans ma vie j'ai des problèmes beaucoup plus important que de savoir qui est un loup-garou et qui ne l'est pas, tu vois ? Je n'ai jamais eu envie de venir ici et je ne sais même pas comment j'ai fini par accepter parce que ce n'est vraiment pas mon truc alors je suis désolé mais si tu veux vraiment que je passe un bon été, il est préférable que je ne vienne plus.

Je commence à partir mais à mon grand étonnement, il se remet à parler.

- C'est ma première année ici et je sais pas trop quoi faire avec les ados comme toi.

Je me retourne.

- Comme moi ? Demandais-je alors, interrogative.

- Oui tu sais... Rebelle

Un rictus passe la barrière de mes lèvres.

- Je ne suis pas rebelle, je n'aime juste pas ce genre de chose.

- Quoi ? Le genre de chose où on s'amuse ? Me demande t-il un sourire au coin des lèvres.

- À quoi cela me sert de parler avec toi, je ne reviendrai pas demain c'est tout.

- T'es obligée.

- Et pourquoi cela ? Demandais-je crédule.

- Tu es inscrite, tu dois donc venir au club ados.

- On aura qu'à dire que j'étais là !

- Ça marche pas comme ça Haven.

- Ah oui ? Et bien réfléchis y parce que cela te ferait un enfant en moins pour le même salaire.

Il me regarde perplexe. Je répète alors plus lentement.

- La même somme et un gosse en moins à surveiller. Je sais que tu n'as pas envie de moi ici de toute façon !

Je me mets en marche vers mon bungalow et je l'entend me dire.

- Réfléchis, demain c'est chasse aux trésors avec les petits !

Je lui cri une dernière chose par dessus mon épaule avant qu'il ne me perde de vu tout en levant mon majeur en l'air.

- Tu peux toujours rêver !

M'interdire c'est m'inciterOù les histoires vivent. Découvrez maintenant