Chapitre 5

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5.


Quand j'ai rendu ce sourire à mon père, je ne savais pas que c'était la dernière fois que je le voyais. Tout ça à cause de ma génitrice.

- Haven ?

Cela fait au moins 10 bonne minutes que ma mère cherche à me parler mais je n'en ai envie en aucun cas.

- Quoi ? Répondis je finalement.

- Est ce que tu peux venir s'il te plaît ?

Je sais qu'elle fait beaucoup d'efforts pour que ça se passe bien entre nous mais c'est plus fort que moi, je n'arrive pas à faire comme elle. Prétendre que tout va bien.

Je me lève de mon lit et vais la rejoindre dans le salon. Elle est debout face à la petite table disposée en face du canapé. Devant elle se dresse deux robes, deux pulls et une paires de ballerines.

- Pourquoi as-tu étalé des vêtements d'Ela sur la table ?

- Je n'arrive pas à choisir, peux tu m'aider ? Me demanda t-elle ignorant ma question.

Je m'approche et regarde les deux tenues d'un peu plus près.
L'une des deux robes est bleu marine avec un grand papillon couleur ciel au milieu et l'autre est de couleur émeraude et parsemé de petites paillettes par ci par là. Je dois l'admettre, elles sont toutes les deux très jolies, pour une petite fille de six ans bien sûr.
Je finis par choisir la bleu qui mettra les yeux ciel de ma sœur en valeur. Avec ça, je montre à ma mère le petit gilet blanc qui sera mieux assorti à la robe que le gilet noir.

- Je peux savoir pourquoi tu vas habiller ta fille de la sorte ?

- Pour ce soir bien sûr. Quelle question !

- Tu m'excuseras mais il ne me semble jamais avoir entendu qu'on allait quelque part ce soir ? À moins que vous n'y alliez sans moi ? Ce qui ne me dérangerait pas, détrompe toi !

- Mais de quoi tu parles Haven ?

- Toi de quoi tu parles ?

Voyant que ma mère est complètement perdu, ce que je ne comprend d'ailleurs pas, c'était pourtant clair ce que je lui ai dis non ? Je lui repose tout de même la question plus clairement.

- Qu'est ce qu'il y a ce soir ?

- Ba, la soirée dansante !

Pardon ?

***

Cela fait déjà trente bonne minutes que je suis assise à une table loin de la scène à siroter un coca frais.

Ma mère se déchaîne sur la piste de dance improvisée comme si sa vie en dépendait.
Ma sœur, elle, se dandine bizarrement mais reste adorable.
C'est pourquoi je déteste les enfants. Ils ont beau faire ce qu'ils veulent, que se soit bien ou mal, ils restent mignon.
Ou alors c'est pourquoi je ne les déteste pas ? Je les envies peut être. Parce que eux au moins ils n'ont pas de vrais problèmes. Ils n'ont pas de problèmes d'adultes. La seule chose qui compte à leurs yeux c'est d'avoir le jouet qu'ils veulent à Noël.
Ma mère me dirait que moi non plus je n'ai pas de " vrais problèmes d'adultes ". Peut être a t-elle raison ? Je n'en sais rien. Je ne sais plus rien. En ce moment je ne vis pas ma vie, je ne fais que la subir. Cela me fait penser à la citation de Victor Hugo,

" Le plus lourd fardeau c'est d'exister sans vivre ".

Je deviens mélancolique, vous êtes sur que c'est du coca dans ce verre ?
Et bien il faudrait y ajouter une touche de ruhm et ce serait parfait.

M'interdire c'est m'inciterOù les histoires vivent. Découvrez maintenant