Chapitre 22

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22.


J'ai passé la soirée à regarder le plafond de la chambre. Pour changer. Mais j'ai aussi regardé un film et manger. Je pense avoir plutôt bien réussi à cacher mes émotions durant le repas car aucune question du type '' Ça va ? Qu'est ce qu'il y a ? '' ne m'est parvenue.

Je suis couchée dans mon lit depuis et désormais il doit être dans les environs d'une heure du matin. La musique dans mes oreilles n'arrive, pour une fois, pas à me détendre. Mon esprit divague trop et mon âme n'arrive pas à s'installer dans les bras de Morphée.
Je décide de sortir pour prendre l'air. Non pas pour marché ou pour me balader mais juste pour m'asseoir sur la terrasse, pour sentir le vent me caresser le visage.
J'arrive sur la terrasse et quelle n'est pas ma surprise d'y voir Marc une cigarette à la bouche. Je m'appuie contre la porte coulissante qui était déjà ouverte avant que je n'arrive.

- Je ne savais pas que tu fumais.

Mon beau père sursaute légèrement en se tournant vers moi.

- C'est parce que je ne le montre pas. Tu
n'arrives pas à dormir ?

- Non. Et toi ?

- Non plus. Et puis, ta mère n'aime pas que je fume alors je dois trouver des moments où elle n'est pas là pour m'engueuler.

- C'est compréhensible, cela lui rappelle trop fortement mon père. Ce défaut, que je pensais être le seul, s'ajoute maintenant à une longue liste.

- Je suis désolé Haven, pour tout ce que tu as traversé. Sincèrement, et si je peux faire quoi que se soit. Dit le moi.

Je souris. La gentillesse de cet homme est sans égal et je m'en veux de ne pas m'en être aperçu plus tôt.

- C'est moi qui suis désolé Marc, je... Je t'ai traité assez mal et je... Enfin, je pensais que tout était de ta faute alors que c'est tout le contraire.

- C'est normal chaton, ne t'en fais pas.

Je souris à ce surnom. Il y a quelques temps, j'aurais certainement criée qu'il m'apelle ainsi mais aujourd'hui cela ne me dérange pas. Cela me plait presque.

- Tu veux que je te fasse une tisane pour t'aider à t'endormir ? J'ai des plantes qui peuvent certainement t'aider.

- C'est gentil mais ça va aller.

Un silence s'installe laissant mes pensées divaguer sur un garçon aux cheveux brun. Il faut que je le sorte de mes pensées. Je me tourne vers mon beau-père occupé à tirer sur sa clope. C'est peut être de l'abus ce que je m'apprête à faire mais après tout, ma vie n'est-elle pas un abus en elle même ? Je vous le demande.

- Ce serait trop te demander d'en avoir une ? Lui demandais-je en lui montrant le paquet de cigarette.

- Ta mère me tuerait.

Je hoche la tête et mon regard se perd dans le vide. Du coin de l'œil je vois Marc éteindre sa cigarette et la déposé dans le cendrier.

- Mais il se pourrait que j'oublie de ranger mon paquet ainsi que mon briquet et que tu les prennes. Je ne pourrais rien y faire et ce ne serait pas ma faute si l'envie te venait de t'en allumer une. N'est ce pas ?

Mon sourire grandit d'avantage tandis que le quadragénaire s'avance vers sa chambre.

- Merci. Lui dis-je avant qu'il ne rentre dans celle-ci.

- Merci pour tout.

Il me sourit et me souhaite une bonne nuit. Je fais de même et vais m'asseoir sur une des chaises. De mes doigts, je tire une cigarette du paquet et l'allume grâce au briquet posé sur la table. Je ramène mes jambes contre ma poitrine et fixe l'allé en face de moi. Mes pensées divague sur tout ce qu'il s'est passé durant ces vacances tandis que la fumée s'échappe de ma bouche, emportant sur le passage toutes les mauvaises ondes qui persiste dans mon cœur et rejoignant bientôt le ciel qui éclaire alors tout ce qu'il reste de bon au fond de mon âme.

M'interdire c'est m'inciterOù les histoires vivent. Découvrez maintenant