Chapitre 6

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6.


Cela fait déjà cinq minutes que je marche sans but précis tout en repensant à ma vie. Quand, je sens quelqu'un m'attraper le bras. Je me retourne pour apercevoir de qui il s'agit.

- T'avais pas envie de danser ? Dit-il tout en me lâchant le bras et en me souriant.

Je souris à mon tour, surprise de le voir ici.

- Non pas trop. Avouais je

- Ça te dit d'aller dans le petit parc ? Moi non plus j'aime pas trop danser.

Tony se met à marcher et je le suis tout en repensant au fait que je l'ai vu assis sur une des tables qui se trouvaient devant moi.
Je le revoie assis s'ennuyant à mourir et soufflant quand le pot de peinture lui hurlait de venir.
Je souris à ce souvenir et me dit que j'aurais pu le rejoindre plus tôt.

Une question me trotte tout de même en tête depuis qu'il m'a accosté. Je décide de la lui poser.

- Est ce que tu m'as suivis ?

À l'entente de cette question, il s'arrête de marcher et me regarde avec de grand yeux.

- Quoi ? Non ! Je t'ai pas suivis ! C'est juste que quand tu t'es levée, ba je me suis dis que j'allais te rejoindre et heu j'ai marché derrière toi jusqu'à ce que j'arrive à ton niveau et puis... Fin voilà quoi. Dit-il en bégayant.

- C'est la définition même du mot suivre.

Je me remets en marche et souris. On dirait moi ce matin. Cela me fais d'autant plus sourire de repenser au fait que d'habitude, il parle d'un air blasé. Mais pas cette fois-ci, pas avec moi. Il perd ces moyens ce qui le rend encore plus mignon. Je tourne la tête et me permet de l'observer un peu mieux. Je remarque quelques petites tâches sur sa peau métisse qui le rendent encore plus craquant. Son nez est incroyablement beau. Je savais pas que c'était possible de trouver un nez beau avant de voir le sien.
Je commence à me demander qui je trouve le plus beau entre Esteban et Tony. Ce débat n'est pas facile à trancher.
C'est le ténébreux qui me sort de mes pensées quelque peu inutiles, en me faisant remarquer que l'on était arrivé au parc du camping.
'' Parc '' est un bien grand mot pour cet endroit. Un toboggan, deux balançoires et un cheval à bascule. C'est tout ce qui le orne.
Tony part s'assoir sur une des deux balançoires et je le rejoins.
Je regarde le vide, pensant à ma vie. Comme à chaque fois que le silence s'installe autour de moi.
Mon père, plus j'y pense, plus il me manque. Elle n'avait pas le droit.

Tony m'interrompt, une fois de plus, en me posant une question à laquelle je ris.

- Quoi qu'est ce qui est drôle ? Demande t-il suite à ma réaction.

- Tu veux me pécho ? Dis-je un sourire vicieux aux lèvres.

- Quoi ? Non ! C'est pas parce que je te demande si t'as un copain que je veux te pécho ! Je te demandais ça juste pour faire la conversation quoi fin t'as capté quoi.

- Parce que moi ça me dérangerait pas. Dis-je assez vite sans vraiment réfléchir.

- Donc j'imagine que t'as pas de copain. Dit-il un sourire aux lèvres.

- Tu es perspicace.

Mon regard n'a pas quitté la barrière durant toute notre discussion. C'est quand je sens son regard sur moi que je tourne la tête.
On s'observe en silence. Ses yeux n'arrête pas de faire des aller-retours entre les miens et mes lèvres.
Alors sans prévenir, dans une pulsion que je ne me connaissais pas, je me lève et m'approche de lui.
Mes mains viennent rencontrer ses joues en même temps que nous lèvres rentrent en contact. Rapidement nos langues se mélangent et les mains du ténébreux se baladent dans mon dos.
Je suis entre ses jambes, debout, tandis que lui est toujours assis sur la balançoire.
Notre baiser devient plus sauvage lorsqu'il se lève et vient me plaquer sur la barrière qui se trouve à côté de nous. Ses mains descendent alors doucement vers mes fesses et les miennes, au contraire, montent pour bientôt arriver dans ses cheveux noirs. Mes mains s'immiscent dans ses curly, les barreaux me font mal au dos mais je ne relève pas et décide de profiter de ce baiser qui ne durera pas éternellement.

- Beurk !

Qu'est ce que je disais.

Je me sépare de Tony qui, lui, se retourne vers la provenance de ce mot innocent.
Un petit garçon entre dans mon champ de vision et je le reconnais. Il était dans notre groupe pour la chasse au trésor ce matin. Romane, je pense que c'est comme cela qu'il s'appelle.

- Qu'est ce que tu veux morveux ? Dit Tony visiblement énervé qu'on nous ai interrompus.

Romane ne répond pas et continue de nous fixer, toujours avec cette expression de dégoût coller sur son visage.

- Je vais jouer.

Et il partis vers le toboggan.
Tony se tourne vers moi, sûrement pour continuer ce qu'on était occupé à faire mais une phrase que le petit garçon de six ans prononce le stoppe net.

- L'animateur tout à l'heure il l'avait dit en plus que vous étiez petit copain et petite copine.

- Quoi ?

La voix grave de celui que je viens d'embrasser résonne dans tout le petit parc.

- Ba oui vous étiez tout le temps collé tout à l'heure alors il a dit que

- Et bien non. On est pas petit copain et petite copine. Répondis-je calmement tout en m'éloignant légèrement de Tony.

Je n'y crois pas. Esteban pense que Tony et moi sommes en couple juste parce que l'on est rester ensemble à l'animation.
Pourquoi a t-il dit ça ?
Qu'il pense que je suis en couple ne me laisse pas indifférente, cela m'irrite légèrement. Allez savoir pourquoi, je ne comprend pas non plus.

Et merde j'en ai marre des garçons.

Qu'est ce qu'il m'as pris d'embrasser Tony de la sorte ?

" Je peux résister à tout sauf à la tentation "

Je n'avais jamais vraiment compris la citation d'Oscar Wilde jusqu'ici.
Je pensais qu'on pouvait y résister. À la tentation. Mais non. Et ce baiser viens de me le prouver.

Romane est reparti jouer en haussant les épaules, cette histoire l'importe peu. À son âge, ce genre de querelles ne sont guère importante. Qu'est ce que j'aimerais revenir à son âge.

- On décale ?

La voix du ténébreux me sort une fois de plus de mes pensées.
Décidément, mes pensées sont bien les seules à rester constamment en ma compagnie.

- Heu, non. Je pense que je vais y aller. Répondis-je timidement, un petit sourire aux lèvres. 

***

La soirée s'était doucement terminée après que je fus rentrée au bungalow. J'eusse retirée mes écouteurs après avoir entendus ma mère et Ela entrer dans notre demeure peu silencieusement.
Ma sœur est désormais en train de se brosser les dents et ma mère est assise sur le fauteuil, de l'autre côté de ma chambre, sûrement avec un verre de vin.

- Mon chou ? Interpelle ma mère.

- Oui ? Répond mon beau-père.

- Tu sais où est passé Haven ? J'ai voulus lui dire qu'on partait mais elle n'était plus à la table sur laquelle elle avait été toute la soirée.

Je savais que j'aurais dû y retourner après... La petite aventure que j'ai eu avec Tony. Ma mère va probablement m'engueuler comme jamais quand elle me verra demain matin.

- Hum non je sais pas. Je l'ai pas vu. Mais t'en fais pas elle va revenir.

Un léger sourire s'installe sur mes lèvres en entendant les paroles de mon beau-père. Cela m'énerve un peu de l'avouer mais il est gentil parfois. Souvent même.

- Je sais. Mais je m'inquiète pour elle. Elle semble me détester de plus en plus. Je pensais que ce serait l'inverse. On le pensait tout les deux.

- Je sais ma chérie mais t'en fais pas ça va lui passer. C'est une ado et son père lui manque, c'est normal qu'elle réagisse comme ça.

Ma mère commence à lui répondre mais je décide de remettre mes écouteurs pour n'entendre que la douce voix de Lord Huron.
Comme je n'ai pas envie de m'engueuler avec ma mère ce soir je décide de me coucher et mes yeux se ferment sans que je n'y résiste. Désormais je ne veux plus qu'une seule chose, tombée dans la douce et délicieuse mort qu'est le sommeil.







M'interdire c'est m'inciterOù les histoires vivent. Découvrez maintenant