Chapitre 3

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3.


Je marche à pas lents derrière toute mon équipe. Je suis la dernière mais cela ne me dérange pas, comme ça au moins je peux penser et réfléchir. Je réfléchis à ce que j'ai dis à ma mère avant de partir.

" Tu vas continuer encore longtemps de faire croire à tout le monde que c'est une petite famille parfaite ? "

Hélène Parks est ce genre de femme qui veut que tout soit toujours parfait et quand ça ne l'est pas, elle fait semblant. Et elle nous oblige nous aussi, à faire semblant.

Elaena ne comprend pas les problèmes d'adulte ce n'est donc pas difficile pour ma mère de lui faire croire que tout va bien dans le meilleur des mondes. Mais moi, je ne suis pas stupide. Je les comprend les problèmes et même très bien étant donné que la plupart du temps c'est moi le problème. Et jamais, au grand jamais, je ne ferais semblant.

- Salut.

Une voix grave et ténébreuse me fait légèrement sursauter.

- Heu salut ? Répondis-je hésitante.

- Tu t'appelles Raven c'est ça ?

- Non, moi c'est Haven. Avec un H.

- Ah ok.

Un blanc s'installe entre nous et cela devient gênant pour nous deux. Je décide donc de prendre la parole.

- Et toi c'est Lony non ? Dis-je connaissant très bien la réponse.

- Nan, Tony. Dit-il en insistant bien sûr le T.

- Avec un T.

- J'avais compris.

Je lui fait un léger sourire et il me le rend. On ne peut pas cacher qu'il est quand même craquant. Ses cheveux en curly lui retombent sur le front et mettent parfaitement en valeur ces yeux d'un noir transpercent. Sa peau métisse vient le rendre encore plus mignon.
Tandis que je continue à le détailler, sa voix me fait revenir à la réalité.

- T'as fini de me mater ? Dit-il sur un ton détaché.

- Quoi ? Non je ne te regardais pas, enfin si mais pas comme tu le crois. Je veux dire, je regardais juste tes yeux qui sont d'un noir troublant. Enfin, non ce que je veux dire, c'est que...

Ce n'est pas dans mon habitude de m'embrouiller comme cela pour un garçon et je m'en demande bien la raison.

- Bref, désolé je m'emmêle. Et puis je sais que tu as une copine.

- Qui ? Cassandra ?

Je hoche la tête.

- Non c'est pas ma copine. C'est juste une meuf que j'ai pécho, c'est tout.

- Ah. Et ba hum, d'accord... Ok

Je ne sais trop quoi répondre à cela.
Heureusement pour moi, et pour lui aussi certainement, quelqu'un nous sort de ce malaise sans fin.
C'est Esteban qui nous demande de nous approché car ils ont trouvé le premier indice.

Tandis qu'ils sont tous occupés à essayer de résoudre l'énigme trouvée, je reste en retrait pour ne pas avoir à participer.

L'animateur me jette quelques regards tout en aidant les petits.
Une fois qu'ils ont trouvé la réponse, le groupe se remet en marche et Tony me rejoint, encore une fois, derrière.

Je me demande vraiment pourquoi reste t-il avec moi. Peut être veut-il m'embrasser ?
Non, impossible.
Mais en même temps, j'avoue que cela ne me déplairait pas.
Pas de l'embrasser lui spécialement mais d'embrasser quelqu'un. Ça me ferait au moins une distraction pendant les vacances.
Mais je n'ai pas envie qu'il pense qu'il me fait de l'effet et que je suis en crush sur lui ou quoi que cela soit. C'est vrai que je le trouve mignon mais de là à m'attacher assez pour ressentir quelque chose ? Jamais.
Et puis j'avoue que cela ne serait pas gentil de l'utiliser juste comme distraction de mes vacances pourries mais c'est à peu près ce qu'il fait avec Cassandra. Non ?

- T'aimes bien ce jeu ? Me demande t-il soudainement.

- Pas vraiment pourquoi ?

- Ça te dit de partir ?

- Et où irions nous  ?

- J'en sais rien.

Cette façon qu'il a de parler toujours de manière si détachée et sans émotions me trouble.

- Je peux te poser une question ? Demandais-je alors.

- Ouais

Bon, je vais y aller franco.

- Pourquoi restes-tu avec moi ?

Il met du temps à répondre comme s'il ne savait lui même pas la réponse.

- Ba je vais pas rester avec les nazes. Et l'autre fille elle est trop chelou et chiante à mourir et puis je vais pas rester seul alors

- Alors il ne reste plus que moi. Continuais-je à sa place.

- C'est pas ce que je voulais dire

- Ne t'inquiète pas.

Un silence s'installe une nouvelle fois et je ne sais comment en sortir.

Comme s'il lisait dans mes pensées, Esteban arrive et prend la parole.

- Alors les ados ! Bon vous allez participer un peu quand même non ?

Aucun de nous deux ne répond. L'animateur se tourne vers moi et prononce les mots suivant.

- Bon toi Parks je sais que c'est perdu d'avance je vais même pas essayer.

Je ne soulève pas l'utilisation de mon nom de famille et il se tourne vers Tony qui a toujours et encore un visage impassible d'émotions.

- Et toi Anthony ? Allez faut que tu participe à cette chasse aux trésors ! On va pas y arriver sans toi !

- C'est Tony pas Anthony.

- D'accord écoute tu as deux choix possible, soit tu vas devant et tu guides les petits jusqu'aux piscines soit tu restes ici à râler sur le monde entier avec notre amie Haven mais dans ce cas là je serais obligé de t'appeler Anthony tel le prénom que m'ont donné tes parents. On fait ça comme ça ? Tu vas devant ? Ou tu restes ?

Tony... Ou Anthony ? Je ne sais plus comment je dois l'appeler ! Bref, le ténébreux soupire et part devant.

- Merci. Glissais-je à Esteban.

- Ho je l'ai pas fait pour toi je l'ai fait parce que j'avais besoin que quelqu'un garde un œil sur les enfants.

Un léger silence s'installe mais celui-ci n'est pas gênant.

- Pourquoi as-tu dis que cela était peine perdu avec moi ? Est-ce réellement ce que tu penses ?

- Écoute Haven malgré le fait que je n'ai que dix-neuf ans et que c'est ma première année en tant qu'animateur, je connais les ados comme toi et je sais que quoi que je fasse et quoi que je dise tu vas rester dans ton idée que ce monde c'est de la merde et que les gens qui y sont le sont encore plus alors si tu veux passer tes vacances à ruminer et à critiquer tous et n'importe quoi très bien mais moi j'ai pas envie de passer les miennes à me battre pour que tu veuilles bien participer aux animations qu'on te propose.

Sur ces paroles, il avance vers le devant de notre équipe pour les motiver.

Je ne sais pas pourquoi mais j'ai un pincement au cœur. Le fait qu'il me dise qu'il a abandonné d'essayer de me faire participer me rend plus triste que je ne le pensais.
Je ne dirais peut être pas triste mais en tout cas cela me fait bizarre.

Mais bon ce n'est pas comme si je le portais dans mon cœur.

Je ne vais pas participer juste parce qu'il m'a fait un petit discours.

N'est ce pas ?

M'interdire c'est m'inciterOù les histoires vivent. Découvrez maintenant