Chapitre 12

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12.

Esteban s'est rassis et attend impatiemment mon verdict.

- C'est super bon. Dis-je après un petit laps de temps.

- On sent très bien le jus d'orange, un petit goût de grenadine aussi et puis il y a cette arrière goût de vodka qui rajoute le juste milieu pour un bon cocktail. Pas trop d'alcool mais pas trop sucré non plus. C'est parfait.

La mine satisfaite de mon animateur me fait sourire et je termine mon avis critique.

- Cependant, il est vrai que ce petit mélange me fait extrêmement penser à un que j'ai déjà goûtée au paravent. Ce cocktail aurait-il quoi que ce soit à voir avec le célèbre Vodka Sunrise ?

- Je vois que madame est une connaisseuse.

- Qu'est ce que tu croyais ?

- Et bien, il se peut en effet que je me sois inspiré du Sunrise.

- Inspiré tu dis ?

Des rires sortent de nos bouches et un léger silence s'installe. Le regard d'Esteban se porte alors sur ses amis occupés à danser sur la musique.

- Tu sais, si tu veux retourner auprès de tes amis me laissant par conséquent seule, il n'y a pas de soucis. Je ne t'en voudrais pas ce sont tes amis et tu sais maintenant que la solitude ne me déplaît pas.

Le grand brun prend une gorgée de son verre, qui ne ressemble en aucun point au mien et me dit.

- T'as une super belle éloquence.

Je souris en lui répondant.

- On me le dit souvent en effet. Je trouve que la langue française est une des plus belles langue parlée. C'est la langue de Molière après tout. Et les gens, aujourd'hui, ne font que la déformer lui enlevant toute sa beauté et sa grâce.

- Je suis d'accord avec toi. Tu es... Très intéressante comme fille.

Je ne sais trop comment prendre ce compliment mais le regard perçant d'Esteban me force à me dire que c'était très gentil. Mon cœur s'accélère alors que nos yeux ne se quittent pas. Je détourne le regard tandis qu'une bouffée de chaleur m'envahit.

- Qu'est ce qu'il y a dans ton verre ? Demandais-je pour changer de sujet.

Un petit moment se passe avant que l'animateur ne détourne le regard et daigne répondre à ma question.

- Du whisky coca. Tu veux goûter ?

Il me tend son verre et je le prend avec plaisir. Une fois de plus, la douce brûlure de l'alcool me traverse la trachée et je lui rend son verre.

- Pas beaucoup de coca dans ton whisky coca. Lui fis-je remarquer.

Un rire sincère passe la barrière de ces lèvres et mon cœur se réchauffe d'une sensation que je n'ai jamais ressentis. Une sensation plaisante, certes, mais effrayante.

***

La musique m'explose les oreilles mais je ne m'en soucie pas. L'alcool qui me coule dans le sang est trop présent pour que je ne me rende compte de ce que je fais précisément. Je danse, certes, mais comment ? Ce doit être ridicule de nous voir de l'extérieur. Esteban, Hardy, Diana, Juniper et moi. Nous formons un petit groupe de jeunes se déhanchant sur une musique effrénée. Je n'aime pas cette musique. Mais je m'en fous. Je continue à danser, à boire et à crier. Je ne sais pas cela fait combien de temps que je me dandine ainsi mais ça fait du bien de se défouler.
La fête est à son apogée quand je renverse mon verre et que je me dirige vers les tables pour m'en servir un autre.
Mon verre en main, je me tourne vers mes amis, enfin si je peux les qualifier ainsi, et les admires s'amuser. Alors c'est à cela que je ressemblais quelques minutes plus tôt ? Un rire passe la barre de mes lèvres et l'animateur me rejoint.

M'interdire c'est m'inciterOù les histoires vivent. Découvrez maintenant