Chapitre 20

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20.

- Et toi ? Tes potes ? Me demande t-il.

- Il faut dire que je n'en ai pas énormément, vois-tu ce n'est pas trop mon truc. Les gens. Mais j'ai un petit groupe, une clique comme aime l'appeler ma mère. Elle se compose des deux plus grands abrutis de la planète, Axel et Oliver et puis il y a les deux filles les plus incroyables que j'ai jamais rencontré dont ma meilleure aime, Adeline et Olivia. Addy et moi on se connait depuis la petite enfance et elle a toujours été là pour moi comme j'ai toujours été là pour elle. Si ma mère avait pu l'adopter, je pense qu'elle l'aurait fait depuis longtemps.

On continue à parler de tout et de rien et alors que le grand brun est partis dans une anecdote d'Ana et lui au lycée, je pense à ma meilleure amie. Je n'ai pas mentis en disant que ma mère veut l'adopter, elles s'adorent toutes les deux. Addy n'a d'ailleurs jamais compris pourquoi j'avais autant de haine envers elle.
Ce qui empêche ma mère d'avoir une troisième fille à la maison c'est la relation entre Adeline et son père. Je n'ai jamais vu un père et une fille s'aimer autant, leur relation est la chose la plus belle que j'ai vu de ma vie. C'est une évidence que je l'envie plus qu'autre chose. Voyez-vous, pour la famille Debois, le départ de l'autre parent les a rapproché les un les autres tandis que dans notre famille cela nous a éloigné plus qu'autre chose.
Mais la relation que j'ai avec Addy est toute aussi forte que celle qu'elle entretient avec son paternel. Je lui dis tout et elle fait de même.

Elle me manque.

Je pense que c'est une des seules personne sur terre qui me comprend vraiment. Olivia est parfois jalouse de notre proximité mais cela lui passe vite quand sa langue se retrouve dans la bouche d'Alex. La raison pour laquelle je n'ai rien raconté de mes vacances à ma meilleure amie c'est tout simplement que même si je le faisais, elle ne pourrait pas me répondre. Voyez vous, ma très chère Adeline est partie en camp de survie par je ne sais quelle pulsion d'amoureuse de la nature et se retrouve donc pour trois semaines, dix-huit jours qu'elle me corrigerait, sans téléphone et sans aucun moyen de communication avec le monde extérieur. Me voilà donc sans conseil pour gérer la situation. Il ne me viendrait jamais à l'idée d'en parler au reste du groupe car... Comment vous expliquez, nous ne sommes pas le genre de groupe d'amis qui partagent leurs problèmes, on s'entraide c'est certain mais jusqu'à une certaine limite. Pour vous donner un ordre d'idées, notre groupe insta n'arrête pas de changer de nom. Il est passé de Les foufous ( qui est le nom original ) à Dragon Work, les déglingos, le sang de la veine, l'asile, les bombasses, mais aussi à Relax-Chillax, Ficello c'est la vie, Au Chaud Mage, ou encore à une baguette s'il vous plaît, les idiots du village, ou même à Oliver le pd, enfin bref, vous voyez le genre.
Mais bon, malgré cela, je les aimes ses abrutis.

***


Après avoir longtemps parlé de tout et de rien, Esteban s'est levé et m'a invité à le suivre. Je me suis alors tournée vers ma mère et Marc et j'ai décidée de les prévenir de mon départ. J'ai pensée que cela pouvait leur faire plaisir que je les préviennent et j'avais raison. Ma mère était contente que je le lui dise.

Nous sommes maintenant, lui et moi, derrière le bar entrain de...
Et bien de nous embrasser.
La tension était trop forte lorsque nous parlions et Esteban a craqué. Je suis d'ailleurs contente qu'il ai craqué avant moi.

Aurait-il perdu le jeu ?

Hors d'haleine, nous nous stoppons et je fais part à Esteban de mes craintes que quelqu'un nous voit. Mais l'animateur me rassure vite en me disant qu'il n'y a qu'une seule façon de venir là où nous sommes caché et qu'il verra donc si quelqu'un arrive.

- T'as de beaux yeux tu sais ? Me dit-il après un léger baiser.

- C'est censé être romantique de me sortir la réplique la plus connue de Marcel Carné ?

Esteban sourit et me répond.

- Je savais même pas d'où ça venait. Tu t'y connais autant en cinéma que ce que tu t'y connais en littérature ?

- Disons que je connais mes classiques.

Son sourire ne s'efface pas et ses lèvres reviennent se poser sur les miennes.

Une voix criant le nom d'Esteban nous surprend et je m'éloigne de l'animateur apeurée.
Je tourne la tête vers la source de cette voix et mon cœur se fige.

C'est Pauline, l'animatrice du club enfant.

Son visage est mêlé de choque et de colère.
Je n'ose pas regarder celui du garçon et essaye de me concentrer pour faire baisser le rythme des battements de mon cœur.

- Esteban je... Tu... C'est une animée !

Je me retiens de faire remarquer que je suis là et que j'entends ce qu'elle dit pour ne pas empirer la situation.

L'animateur reste, lui aussi, silencieux et je ne sais clairement pas où me mettre.
Je me passe une main dans les cheveux tandis que la colère de Pauline ne fait qu'augmenter.

- Bon... Heu... Je vais... Je vais vous laisser. Dis-je timidement sans savoir si c'est ce qu'il est préférable de faire.

Je me tourne vers Esteban en ouvrant la bouche pour lui dire quelque chose mais me ravise lorsque je vois qu'il ne me regarde pas du tout. Ses yeux sont rivés sur l'animatrice et ne bougent pas.
Je tend le doigt vers le chemin pour contourner le bar en hochant la tête et finis par partir tout en lâchant un '' bye '' très peu confiant.
En partant, j'entends la jeune fille crier sur le grand brun et ma curiosité prend le dessus. Je m'arrête et m'appuie contre le mur du bar pour écouter ce qu'ils se disent.

- Putain Este ! Qu'est ce qu'il t'a pris d'embrasser une animé ?

- Ça va c'est pas un crime non plus.

- Elle est mineure Esteban ! Toi, pas, fait le calcul mon grand si ses parents l'apprennent et qu'ils désapprouvent, ils peuvent porter plainte ! Et puis même, si ça va pas jusque là tu pourrais perdre ton job ici ! Tu te rends compte de tous les risques que tu prends ?

- Ho arête c'est bon ! Je m'en trouverais un autre de job.

- Tu te rends compte de ce que ça implique ? Elle a qu'elle âge ?

- seize ans.

- Putain, j'y crois pas. Et la loi ? C'est légal au moins ?

- Ça va je suis pas un fils de pute ! Bien sûr que c'est légal, tant qu'elle est consentante, je fais rien de mal.

- Ok peut-être au point de vue de la loi mais si le patron apprend ça tu... Ce sera peut être sur ton dossier ou sur ton CV même.

- Et ils vont marqué quoi hein ? '' Est tombé amoureux d'une animée, inapte pour ce job "

- T'es amoureux d'elle ?

Le silence qui suit fait arrêter mon cœur. Vient-il d'avouer qu'il est amoureux de moi ?

- Non. Non je suis pas amoureux. Mais je crois qu'elle oui.

- Raison de plus de tout arrêter. Ne la fais pas espérer. Et je dirais rien si tu me promet qui se passera plus rien entre vous. Au moins jusqu'à la fin des vacances après c'est plus mon problème.

- Ouais ok.

- Putain. Dans quelle merde tu t'es encore fourré.

Je pars, en ayant trop entendu. Il n'est pas amoureux de moi.
Il va me lâcher comme un vulgaire objet sans même se préoccuper de mes sentiments.
On savait tout les deux les risques qu''importait notre pseudo relation alors pourquoi tout arrêter maintenant ?
Des larmes me montent aux yeux mais je refuse de les laisser couler. Il ne mérite pas que je pleure pour lui.
Putain, pourquoi je suis aussi sensible quand il s'agit de cet abruti.
Je rentre à mon bungalow et m'allonge dans mon lit. J'envoie un message à ma mère pour la prévenir et fixe le plafond.

Se sont dorénavant, les vacances les plus chaotique de toute mon existence.

M'interdire c'est m'inciterOù les histoires vivent. Découvrez maintenant