Chapitre 9

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9.


Cette voix, je la reconnais et elle a l'effet de faire redoubler mes pleures. Je ne veux pas qu'il soit là, je ne veux pas qu'il me voit dans cet état. S'il vous plaît, pas comme ça, pas maintenant.

- Haven, qu'est ce qu'il se passe ? Dit-il en s'agenouillant précipitamment près de moi.

- Va t'en. Fis-je d'une toute petite voix.

- Hey tu sais, des fois c'est mieux de parler, ça aide à

- Putain je t'ai dis de partir tu n'as pas entendu ?

Je ne peux décrire son expression. Peut-être est-ce à cause de cette eau salée qui me brouille la vue. Ou peut être bien que je n'arrive juste pas à comprendre se qu'il ressent.

- Non, je ne vais pas partir et te laisser dans cet état ! C'est mon rôle de

- Et dans quel état je suis hein ? Dis-je en le coupant.

Un léger silence s'installe. Esteban me regarde avec l'expression que je déteste le plus. La pitié.

- Je suis ridicule.

Je m'essuie les yeux essayant une fois de plus d'arrêter mes larmes de couler.

- Hey, non. Je suis sur que t'as une bonne raison de pleurer et puis ça fait du bien de pleurer de temps à autre.

Il me lance un sourire qui se veut réconfortant et un nouveau silence s'installe. Derrière ce sourire, je vois bien qu'il attend. Je le vois dans ces yeux, il veut savoir.

- Tu ne crois quand même pas que je vais te dire pourquoi je suis dans un tel état ?

Des bégaiement sortent de sa bouche se qui confirme se que je me disais. Bien sûr qu'il pense que je vais le lui dire. Après quelques hésitations, il arrive enfin à formuler une phrase correcte.

- Et bien, je sais pas mais ça fait du bien tu sais. De parler.

Mais alors que je m'étais calmée, toutes ces pensées, ces peurs et ces questionnements plus sombre que la nuit me reviennent à l'esprit. Ils attaquent mon cerveau, mon cœur et maintenant mes mains sont touchées aussi. Un terrible sentiment d'angoisse profonde me transperce de tout son long. Mes mains tremblent, mes lèvres tremblent, mon front sue, mes larmes coulent, ma respiration devient saccadée et tout devient flou autour de moi. Mon cœur me cri à l'aide mais je n'arrive pas à le calmer. Je ne connais que trop bien ce qu'il se passe.
Une crise d'angoisse.
Et comme à mon habitude quand cet événement se produit, tout me revient en tête. Tous les problèmes que j'ai réussi, ou pas, à surmonter me reviennent. Et l'angoisse ne fait que monter me plongeant dans les plus sombres recoins de mon existence.
Je vois flou, je ne respire plus mais j'entend une voix au loin. Sa voix. Esteban.
Puis, ses mains viennent se poser des deux côtés de mes épaules et me sortent de la torpeur dans laquelle je me suis plongée seule. La sensation de ses mains sur ma peau nue me ramène à la réalité. Ma respiration se calme, doucement mes pleurs s'arrête pour laisser place à une rougeur brûlante sur mes joues, mes mains s'arrête de trembler et je le vois.
Dans ses yeux se cache une angoisse dû probablement à ce qui vient de m'arriver. Mais désormais je suis apaisée. Après quelques instants à rester comme cela, moi me calmant et ses mains toujours sur mes épaules, son regard apeuré redevient doucement le regard doux que je pouvais apercevoir quelques heures plus tôt.
Son pouce se met à caresser ma peau ce qui me provoque un frisson dans tout le corps. Il retire sa main visiblement gêné et je me tue à me dire que ce n'était qu'un frisson dû au léger vent qui court sur ma peau.
Il se lève se questionnant sûrement sur ce qu'il vient de se passer et je fais de même. Mes yeux suivent mon corps qui se lève et arrivent bientôt à hauteur de ces yeux noisettes. Mon cœur s'accélère sans que je ne sache pourquoi et je me perd dans la profondeur de ces yeux que je trouve à la base si banal mais qui pourtant à cet instant sont plus beau que n'importe quels yeux brun existant au monde.

M'interdire c'est m'inciterOù les histoires vivent. Découvrez maintenant