17. Dans la gueule du loup

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Ma bouche s'entrouvrit à l'entente de ce nom. Et tout se mélangea dans mes pensées.

Comment ça ? Comment John aurait fait ça a Elyo ?

- Quoi ? John, mon patron ? demandais-je en fronçant les sourcils, toujours plongée dans l'incompréhension.

- Oui, lui. Il...a été l'amant de ma mère pendant longtemps. Soupira-t-il en fixant ses tatouages. Jusqu'à ce qu'elle décide de se tuer.

- Tu as subi sa colère ? dis-je en continuant de caresser ses bras tatoués.

- Bien plus que ça. Il reposa son regard dans le mien. Que cette histoire reste entre nous Taliyah.

Je hochais la tête, il venait de terminer la conversation signe qu'il ne voulait plus en parler, il ne voulait pas m'en dire plus.

Et je respectais son choix, ce qu'il a vécu me déchirait le cœur. Et il le cache avec des dessins qui n'ont aucune signification à ses yeux.

Sa serviette toujours autour de sa taille prenait plus de mon attention que je ne voulais avouer.

- Tu devrais m'attendre dans le salon, je ne veux pas faire partie de tes rêves érotiques !

Je levais mon majeur en sa direction avant de quitter la salle de bain, l'air frais de la pièce me provoqua un frison.

La litière pour chat était toujours à côté de la porte d'entrée, ce qui me rappela Lumos.

Des pas se firent entendre dans le couloir, signe qu'il avait enfin fini.

Je sentis une présence derrière moi et me retournais pour découvrir son visage, qui avait perdu en couleur.

Il était encore plus pâle qu'avant et ses yeux se fermaient lentement.

- Elyo ? demandais-je en posant ma main sur son front qui était brûlant.

- La litière...c'était pour Lumos...murmura-t-il en se frottant les yeux

- Quoi ? Qu'est-ce que tu veux dire ? demandais-je en le fixant

- Quand il s'était enfui...je l'avais gardé chez moi...Je ne savais pas quoi faire...

Je le fixais, aucun mot ne voulait sortir d'entre mes lèvres.

Il avait gardé Lumos chez lui pendant deux semaines ? Il m'avait laissé souffrir ?

Mes yeux s'écarquillèrent face à ses révélations, il avait kidnappé mon chat ? Et il me le disait comme si c'était un truc qu'il faisait tous les jours ?

- Comment ça Elyo ? Tu te fous de ma gueule ? Tu as kidnappé mon putain de chat !! crias je en sentant ma colère monter.

Je l'avais désespéramment cherché pendant deux semaines, j'étais au bord de la dépression et lui il l'avait chez lui.

- Non mais...il était bien traité. Puis il était maigre. Tu n'as qu'à demander à Aron !

- MAIGRE ? Tu es vraiment con putain ! J'étais dans le noir complet pendant des jours et tout ça à cause de toi ! crias je en prenant mes affaires posées dans son canapé.

Il me fixait les lèvres entre ouvertes, comme s'il planait, comme si son corps était là mais pas lui.

- Démerde toi, appelle Aron.

Je claquais la porte de son appartement derrière moi, le laissant seul à présent.

Une partie de moi culpabilisait de l'avoir laissé seul dans cet état mais je lui en voulais tellement.

RespirerOù les histoires vivent. Découvrez maintenant