Chapitre 7

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Je fume cette cigarette au nom des bons vieux souvenirs qui reviennent en même temps que Lucas dans mon esprit. Et j'écrase cette cigarette au nom de ma naïveté, mon trop fragile face à ses yeux azur. Quelle honte d'être si faible, à cause en plus d'un gars innexistant aux yeux du monde qui m'entoure, un homme oublié.

Je ressers de l'alcool à ce gars que j'ai invité et dont les bières sont au nom de ma carte de crédit...

Quel travail de merde quand je dois servir les boissons que j'ai juste besoin de boire actuellement pour oublier mes ennuis.

À cette heure, c'est toujours plus calme et d'autant plus qu'on est samedi.

Les fins de semaines, c'est là où il y a toujours le moins de personne dans ce bar. Les habitants d'ici dépriment et se bourrent la gueule après le travail. Étant un jour de congé aujourd'hui, la plupart ne sont juste pas sortie de leurs lits.

J'aurais probablement fait la même chose, mais avec mon salaire misérable, je suis obligé de travailler tous les jours et toutes les heures de la semaine.
Un supplice.

Corentin boit sa bière de manière lasse, fatigué et ennuyer. Je regrette maintenant de lui avoir demandé de venir. Il ne veut clairement pas être là et ça se voit.

À croire que je l'ai forcé.

Mais je ne suis pas dupe. Je sais qu'il est uniquement venu quand je lui ai dit que c'est moi qui payerais.

- Lucas est revenu.

- Ah ouais ?

Le bouclé devant moi semble être plus inquiet de la quantité de bière qui diminue dangereusement de son verre que le retour de Lucas dans nos vies.

Que dis-je ?

De MA vie. Car lui, il s'en contrebalance clairement.

Je suis déçu de sa réaction. Si je l'ai fait venir ici et que je dépense mon argent pour ses bières promises, c'est pour avoir une réaction et un avis sur la situation en retour.

Mais quand je vois qu'il évite le sujet, juste car il n'a pas envie de parler, je commence à avoir des envies de meurtre. Je ne dépense pas mon argent juste pour un gars qui a la flemme de parler quand je ne lui demande que ça.

- Ouais, et ça ne t'étonnes pas ?

- Non, juste ça fait pitié. Ils auraient pu tout avoir à Paris, et il est trop con pour s'en rendre compte. Il pense qu'ici, c'est mieux. Il n'a pas compris qu'ici, c'est mort depuis bien longtemps et avant même qu'il ne parte. N'est-ce pas pour ça qu'il est parti à Paris de base ?

Wow. C'est beau, il m'a saoulé. Corentin est chiant à avoir raison. Car j'ai juste l'impression de surréagir à la situation et de passer pour un obsédé face à ce gars.
Monsieur Corentin, le Sage à parler, il n'y a plus rien à dire, n'y a boire.

Peut-être, qu'il ne sait pas ce que c'est de perdre un pote aussi proche et juste de le voir partir au loin sans pouvoir rien n'y faire. Et encore, le pire, c'est qu'il revient comme si de rien n'était.

Lucas était tout pour moi, tous mes rêves et mes envies se basaient sur les siennes.

Et il a tout brisé.
Tout gâcher.

Pour moi, c'est un traître, un bâtard.

Mais bien sûr, pour les autres enfoirés des alentours, il n'est pas plus qu'un gars jeune et con.

- Lucas, est naïf, c'est tout. Maintenant, que mon verre est fini, j'y retourne, sinon, ma meuf va refaire sa crise de féministe jalouse. Bye Baptiste.

Je ne le retiens pas et bien au contraire, j'attends qu'il dégage avec impatience.

Je respire enfin quand il passe le cadre de la porte, m'ayant dégagé d'un poids.

Je parcours la pièce du regard sans conviction avant de porter mon attention sur ma plante chérie. Elle est en bonne santé comparée à celle de ses gars qui oublient de leur servir à boire à elles aussi.

Je prends donc le verre d'eau que j'ai remplie plus tôt pour arroser les quelques plantes du bar et je m'asseoir pour lire un livre.

Je suis déjà fatigué alors qu'il me reste encore quelques heures de travail avant que quelqu'un ne vienne prendre la relève.

En pleine lecture, je me rends compte que le personnage secondaire me ressemble drôlement... J'ai besoin d'un avis et quoi de mieux que de regarde les critiques faites par des gosses de 15 ans sur les personnages ?

Je regarde les avis sur le personnage en question qui se résume qu'à n'être que des messages de haine sur lui qui m'ont alors, personnellement blésser.

Et maintenant, je me trouve affreusement horrible, plus je cherche des avis positifs, plus les gens sont détestables.
Je ferme mon téléphone et me frotte le visage, fatigué et ayant cet arrière-goût amer d'être tout simplement incompris.

Je ne finis pas mon livre, préférant fumer une clope et écouter les conversations inintéressantes des 4 adolescents qui sont ici. Et comme les étrangers ne passe pas innapersus ici, leur conversation passe vite du foot à Lucas.

Ils se moquent de sa solitude et de son air qu'ils qualifient d'hautain. Ils ls décrivent en résumer comme un dark sasuke.

Mais ces gamins sont encore trop jeunes pour se rendre compte que son attitude est celui d'un guerrier perdu.

Je m'ennuie à mort. Leur conversation se rebase sur le foot. Ça commence à empester le whisky en plus.

Je ressors une autre clope et l'allume. Mes mouvement ne sont pas précis par contre, plutôt tramblant.

Je ne sais plus vraiment quoi faire. Dois-je lui en vouloir, me venger ou l'aimer ?

Et puis j'ai juste envie de le tuer. De lui planter un couteau dans le dos et de le prendre dans mes bras. Le regarder mourir. Lui et ma haine.

Ce jour-là, je sais que je serais triste de l'avoir perdu pour de bons, mais soulager qu'il cesse de jouer avec mes sentiments pour de bon.

Je tapote le bout de ma clope pour faire tomber les cendres dans la boite de conserve qui me sert de cendrier. Cachant de la vu de tous le nombre de cendre à l'intérieur...

Et la relève arrive enfin.

C'est un gars sans histoire qui prend ma place.

Un personnage secondaire.

Mais je suppose que je suis aussi le personnage secondaire de sa vie.

Je range mon livre dans mon sac pour me préparer à rentrer chez moi.

Quand je m'approche de l'homme qui prendra ma place, mon regard est bizarrement attirer vers son cul. Beau cul, beau jean ouais.

Je bouscule donc ce gars en lui pique son paquet de cigarettes par la même occasion, qui était clairement mit en évidance dans sa poche arrière.

Qu'il est con. Mais si pour avoir un paquet de clopes gratuite, je dois passer pour un pd, je m'en moque.

Une erreur de débutant, mais c'est pour mon plus grand plaisir qu'il ne remarque pas l'absence de son récent achat.

Le paquet n'a même pas été ouvert, et j'avoue que je commence à culpabiliser. Mais je me reprends vite.

Sortant du bar, la pluie s'abat violament sur moi, mais qu'est ce que ça peut me foutre quand dans mon coeur c'est une tempête de neige.

Ma cigarette est mainteanant mouillée et elle devient désagreable à tenir. Donc je la jete simplement près de l'établissement ou les cigarettes usées s'acumulent.

Mon trajet se fait dans un silence qui pourrait tuer un fou s'il n'y avait pas la pluie fesant écho en fond.

Encore une journée de stress putain.

-À suivre-

Drogue Nostalgique. [Lockzie]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant