Chapitre 5

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Aujourd'hui, comme j'ai eu l'habitude, j'ai demandé un verre de vodka. Un classique.

Je suis à une table, seul, comme toujours. Ça ne change pas.

J'en ai reconnu plus d'un dans la foule. Quelques gars, des anciens maintenant, kéblo devant leur écran sûrement à se demander ce qu'ils foutent là. Ou ce que je fous là.

Je ne suis pas con, je sais qu'ils m'ont remarqué. Je sais que ma présence les rend nerveux et qu'ils aimeraient que je parte d'ici. Mais je ne partirai pas.

Pas parce que je veux les faire chier, non. J'ai beaucoup trop de respect pour eux, pour qui ils sont et comment ils ont influancé ma vie.

Mais si je suis venue ici, c'est pour me sentir chez moi, trouver ma place, et je finirais par la trouver, la créer. Le problème, c'est eux.

Ils n'acceptent pas mon retour, ne m'acceptent pas dans leur groupe. Je ne suis plus leur pote, leur frère, le gars qu'ils voyaient tous les jours rire dans la rue avec d'autres gars.

Je ne suis qu'un oubli. Une personne oubliée.

Car je n'étais pas là quand ils sont mort de l'intérieur. Quand Mathilde a eu son enfant, quand Arnaud avait des problèmes familiaux, quand Roland fesait son deuil, quand ils étaient seuls.

J'étais absent, et ma présence actuelle vos autant que celle d'un fantôme.

Un fantôme errant.

Un fantôme hantant leur epace.
Un souvenir oublié.

S'ils avaient pu, ils m'auraient sûrement jeter dans cette boîte à souvenirs. Cette fameuse boîte oubliée de leur passé. Scotcher et oublier dans le grenier de leur parents.

Et j'aimerais faire taire toutes ses voix dans ma tête, mais mon verre d'alcool n'est toujours pas arrivé.

Le service merdique de cette ville n'a jamais changé, et ça me fait sourire. Rassurer de savoir que certaines habitudes restent.

Je mets mon téléphone en mode avion et garde mes aipods, mettant une de mes nombreuses playlists.

Cette ville inexistante si je prononçais son nom à Paris.

Mon verre prend trop de temps à venir. Tellement que je perds patience.

Avant, je parlais avec mes potes et ça m'aider pour passer le temps, tellement que c'était après 1h00 d'attente qu'on se disait que le serveur prenait du temps à revenir.

Mais je suis seul, et pour moi maintenant, les heures s'écoule comme des jours, les minutes comme des heures et les secondes comme des minutes.

Le temps passe trop lentement.

Je finis par me lever, assumant ma défaite contre tous les regards accusant ma présence de loin.

Je ne compte pas rentrer pour autant. Je ne trouve pas le courage de rentrer.

J'emprunte alors ce chemin que j'ai emprunté mile et une fois.

Ce chemin vers ma sortie de secours.

Mon échappatoire géant.

Cette mer aux sentiments doux.

Rare, les jours ou elle était enragé.
Toujours calme même les jours de tempête.
Toujours sereine les jours de tristesse.

Elle a trouvé sa paix intérieure.

Durant les années ou elle a été brusqué, elle a fini par se laisser aller, laissant le calme et la peine gagner sur sa peine et sa haine.

Drogue Nostalgique. [Lockzie]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant