Chapitre 14

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Toujours coucher sur le dos, ses yeux brillent à nouveau grâce aux milliers d'étoiles dans le ciel.

- On rentre?

- Non, on est bien là.

- Il fait froid.

Il ne semble pas se soucier ni ressentir la brise de la mer nous agresser, donc je préfère ne pas lui faire remarquer, laissant le silence signer notre sentiment commun de soulagement et de sécurité l'un avec l'autre. Ce silence brisé au loin par les cris des âmes vagabondes. Ce silence presque parfait qui chante une mélodie sans fin.

- Lucas?

Ses yeux restent fixer sur les étoiles pendant que les miens détaillent leurs reflets dans la noirceur profonde de ses iris. Son regard ombrageux qui pourtant ne cache pas la lumière des constellation comme l'aurait fait un trou noir.

- Oui?

- Tu vas aller ou après?

- Ou tu veux que j'aille?

Il cesse de regarder les étoiles et vient planter son regard glacial dans le mien. Ce regard si dure, briser par l'éclat de la tristesse en lui. Et même si les étoiles ne se retrouvent plus dans les abysses de ses yeux, ceux-ci continuent de briller.

- J'ai peur de partir, Lucas, j'ai tellement peur.

Mon cœur rate un battement, puis se sert si fort que je me demande si je ne serais pas en train de faire une crise cardiaque.

- Peur de quoi ?

- Peur que si je me lève, là, maintenant, tout se termine et qu'on ne se retrouve plus jamais. Peur que si jamais on rentre, comme tu le veux, on oublie qu'on s'est revue. Qu'onn s'oublie. J'ai peur de te reperdre, comme j'ai perdu les autres. Ils ont pris leurs choses et m'ont oubliés derrière eux, et j'ai peur que tu fasses la même chose.

- Comment peux-tu avoir peur de ça? Je ne partirais pas, Baptiste. Pas maintenant...

- Mais tu partiras. Je ne suis même plus ton premier choix ... Je ne suis plus le meilleur ami de mon meilleur ami.

Et je sais que je ne peux plus rien faire. Ses pupilles dilatées, le blanc de ses yeux est maintenant rouge. Je sais que je ne pourrais pas atténuer la peine qu'il a en lui en ce moment. Tout simplement car il pleure. Il pleure. Il n'a jamais pleuré devant moi. Car sa peine devenait toujours de la haine. Un démon de haine. Pour que sa peine ne se transforme pas, il doit être sois beaucoup trop triste, sois beaucoup trop fatigué. Je le connais. S'il m'avait crié dessus, j'aurais su le calmer, lui faire la morale, lui expliquer que ce n'est pas sa colère qui réglera quelque chose. Mais là, je ne peux peux rien dire. Il est anéantie et ma morale ne servira à rien. Mes blagues ne serviront à rien, mes accusation ne serviront à rien. Plus rien ne sert maintenant.

Alors maintenant, il n'y a rien que je puisse faire d'autre sauf resté là et l'aimer comme il aurait voulu que je l'aime toute ma vie. Comme il aurait rêvé que tous ses potes l'aiment, le rassure. Je suis donc resté là à le regarder, incapable de l'empêcher de pleurer. Son torse qui se soulève et se baisse de manière irrégulière me met fou la boule au ventre. Peut-être qu'il arrêtera de respirer si je n'arrive pas à le calmer?

Je me sens mal. Je ne sais pas comment le soulager de ce poids, comment le rassurer, car je ne sais pas parler comme ça. En-tout-cas... Pas à lui. Je ne sais pas quoi lui dire à lui.

Car je sais que les mots ne suffiront jamais pour couvrir l'immense plaie dans son cœur. Car je sais que la moindre lettre de trop pourrait empirer son état.

- Pardon.

Pardon. Un pardon touchant, briser par les sanglots. Les siens et ceux des flots. Un pardon qui me fait vite culpabiliser.

Donc, comme un enfant qui culpabilise et qui essaye prendre sa maman dans ses bras pour s'excuser, je ne réfléchis pas avant de prendre Baptiste dans mes bras, laissant ma tête reposer sur son torse qui ne cesse de se soulever et de s'abaisser sous l'effet du manque d'air.

J'essaye de respirer doucement pour lui permettre de pouvoir caller sa respiration sur la mienne, ce qu'il fait petit à petit avec le temps qui passe doucement.

Il me serre dans ses bras couverts par les manches mouillées de sa veste noire.

Il repose sa tête dans le sable, ferme les yeux, et souffle de ce qui me semble être un grand soulagement. Cherchant le sommeil tout comme moi, on s'endormie vite sous les amats de chuchotement de la nature. Alors c'est comme ça que tous les deux, couvert d'eau et de sables, nous sommes retrouvés l'un dans les bras de l'autre sous un ciel noir étoilée dans l'espoire que on y reste à jamais.

***

Je me suis réveillé quelques heures après, seul, comme je l'aurais parié. Je ne lui en veux clairement pas d'être partie. Au contraire, ça me soulage aussi. Je n'aurais pas à le confronter comme ça.

Il n'y a pas à dire, on n'est tous les deux pas prêt à se retrouver ensemble trop longtemps. Genre, plus que l'on ne le devrait... Et je ne peux même pas prier Dieu pour qu'il nous aide, car ni moi, ni lui, n'est assez engager ou fou pour ce lancer complètement dans la recherche de quelque chose qu'on ne trouvera peut-être jamais. Notre amitié.

Donc, au final, qu'est-ce que le ciel peut bien faire...

Pour deux âmes solitaires.

-À suivre-

«Qu'est-ce que le ciel peut bien faire...
Pour deux âmes solitaires.»

Tirer du son de Luidgi : Pour deux âmes solitaires part. 2

Je ne me suis pas inspiré du son pour écire donc je ne voie pas l'interet de le mettre au début, n'y de vous demander de l'écouter (même si ce son est une dinguerie) mais la phrase coller bien et donc je tien à mentionner que ce n'est pas moi qui l'ai écrite pour pas voler sans mentionner.

En tt cas, j'espère que le chapitre vous a plus hein!

Bonne journée/soirée/insomnie à chacun mes frères!

Peace and lové

Drogue Nostalgique. [Lockzie]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant