Chapitre 16

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Après la tentative de suicide (je pense?) de Baptiste, nous revoilà une semaine plus tard dans un bar.

Les lumières tamisées de la pièce laissent entrevoir les visages fatigués des consommateurs et les boissons déjà entamées de la plupart.

Même si aujourd'hui, je ne ressentais pas l'envie de boire, je n'ai pas pu refuser de voir Baptiste.

Donc me voilà, face à mon verre vide, avec des hauts le cœur qui étouffe ma bonne humeur à chaque fois que je prends une gorgée.

Le regard de Baptiste s'est assombri depuis que nous avons fini nos verres. L'ambiance est froide. J'écoute certaines conversation, m'attardant sur l'une d'entre elles qui semble tourner autour des résultats scolaires de certains. La plupart son échec scolaire et ça se moque librement des meilleurs. L'ambiance est lourde et plus le temps passe, plus je me sens mal.

...

Plus les minutes s'écoulent, plus ma respiration devient lente, plus j'ai du mal à respirer, du mal à garder les yeux ouvert et du mal à garder mon sang-froid. La chaleur m'étouffe, l'air est brûlant et j'ai envie de vomir.

Je demande à Baptiste de rester ou il est le temps que je respire un bon coup dehors. Il hoche doucement la tête et détourne le regard, prêtant attention a je ne sais trop quoi car je n'arrive même plus à voir clairement à travers les larmes de douleur que je retien.

Je sors du bar avec difficulté, dans une panique que je peine à contrôler. Dehors, les rues sont vides quelques personnes passent, quelques minutes passent et mes derniers espoirs de rentrer s'efface.

Je me sens petit à petit mourir ici jusqu'à ce que tout devienne soudainement noir, signant l'arrêt de mon voyage dans ce corps en location.

...

Puis je me réveille avec un mal de tête. Un mal énorme de tête.

J'ai envie de vomir, de manger, de bouger, de pleurer et de mourir en même temps. Le moindre mouvement m'affaiblit encore plus assommant ma tête de plein de petits coups d'aiguille.

Je regarde face à moi, sans aucune force, même celle de penser à ou je peux bien être. Je profite donc de ce rare moment de silence qui se présente à chaque début de journée même si je n'ai aucune idée d'où je suis.

Les murs sont blancs, le sol en bois. Sur la commode dans mon champ de vision, un verre d'eau et un post-it. Malgré mon mal de crâne intense, ne pas savoir où je suis me met dans une insécurité qui pèse sur moi. Je me redresse d'une lenteur qui me fatigue. Le moindre geste brusque me fait un mal de chien. Je prends le post-it presque tremblant de savoir ce qu'il y a écrit dessus.

Mes yeux me font mal. J'ai du mal à me concentrer et à lire même s'il n'y a pas écrit grand-chose sur le post-it. Le message n'est pas signé, mais l'écriture et le fait qu'il n'y ait aucune faute d'orthographe me laisse penser que c'est le grand brun qui l'a écrit.

Un simple «Fait comme chez toi» suivit des explications de ma présence ici noircissent la feuille jaune.

Mes seuls souvenirs sont l'odeur de la clope d'hier soir. Alors quand les mots inscrits sur la feuille m'expliquent que des gars ont voulu m'agresser et que c'est Baptiste qui m'a apparemment sauvé, je suis surpris. Il a cependant dû partir en urgence au travail, à cause d'une absence non prévue.

Il m'a donc laissé là, seul, dans son espace intime ce qui me flatte presque.

Je prends, encore tremblant, l'eau sur la commode et avale les deux comprimer à côté que je n'avais pas vu au départ.

Le vent souffre doucement sur les arbres qui chantent leur mélodie habituelle accompagnée des cœurs des oiseaux.

Je me lève en m'appuyant sur tout ce qui peut soutenir mon poids et sort de la chambre.

Les murs de la maison sont clairs, un poil poussiéreux à cause du temps qui manque à Baptiste pour s'occuper d'eux.

Quelques assiettes sur le comptoir de la cuisine, quelques vêtements sur le fauteuil du salon et beaucoup de plantes. Beaucoup trop de plantes mortes.

La terre qui leur sert de maison dans ses minuscules pots est humide, signe que Baptiste les arrose toujours.

Je ne sais pas s'il sait qu'elles sont mortes ou juste qu'il se dit que les tiges qui virent au jaune et les pétales qui se détache ne font que partie de leur apparence de jeune fleur.

Je prends la bouteille d'eau sur le sofa et arrose toutes les fleurs de l'appartement.

En faisant le tour de la maison, j'ai trouvé une vielle boite en dessous du lit de Baptiste. Oui, je culpabilise de fouiller dans ces choses comme ça... Mais qui le saura, sérieux ?

C'est une boite à chaussure dont la marque a été cacher par des gribouillis d'enfant.

En ouvrant la boite, les seules choses que je vois sont des lettres et les photos de polaroids que je prenais et donnais par la suite à tout le monde. Cependant, j'ai jamais été artistique. La plupart sont flous ou mal cadrées.

Je les connais déjà toute, je me rappelle de leur contexte qu'il soit loufoque, triste ou drôle.

Je me rappelle.

Les lettres par contre me sont inconnues. Toutes écrites de la main de Baptiste.

J'en prends une au hasard. Joie, bonheur, gratitude.
J'en prends une autre. Incompréhension, naïveté.
J'en prends une troisième. Haine camouflé par un semblant de gratitude envers les jours heureux.

La quatrième que je prends, ne laisse qu'entre voir des sentiments négatifs expliquer de façon brouillonne.

Perdu dans toutes ses lettres mes yeux vide se remplissent de larmes quand je fini la quatrième lettre. la dernière phrase fini par m'assomer. Tremblant, j'ai pu lire la destruction d'un cadeau qui me tenait à coeur.

- À suivre-

Drogue Nostalgique. [Lockzie]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant