Chapitre 9

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Peut-être est-ce trop tard pour les sauver ? Mais je continuerai même si leurs couleurs deviennent fades et tristes comme celle de l'automne.

Je les arroser même après leur mort. Je leur donnerais toujours l'amour qu'elles méritent. Pourtant, mon entourage ne cesse de me dire d'arrêter de les arroser, qu'elles sont mortes et qu'il est trop tard pour leur faire part de notre amour hypocrite. Mais jamais je ne pourrais arrêter de leur donner cet amour, même après leur mort, je les aimerais toujours. Mes belles et douces fleurs.

Leurs couleurs terme se mélangeant au papier peint jaune de la salle où je les ai posé. Placer en évidence sur la table base du salon, elles restent belles, colorer des couleurs de l'aube.

Elles sont illuminées même après leur fin de vie.

Ça me fait mal au cœur de voir leurs pétales se détacher avec le temps. Souvent, je ne me rends même pas compte qu'elles sont mortes, je me dis qu'elles ont toujours été tristes, replier sur elles-mêmes.
Cependant, quand je me rappelle de la vraie raison du pourquoi elles sont dans cette position, du pourquoi elles perdent leurs belles pétales, ça me brise le cœur.

J'ai l'impression de perdre un proche quand elles meurent. Car je n'ai personne à qui donner de l'amour à part elles et personne ne me donne de l'amour comme elle le font.

Remplissant ma maison de leurs auras apaisantes.

Ça me déchire de les voir comme ça. Tellement que j'ai envie de fuir leur triste aura réconfortante.

Car je ne mérite pas ce réconfort, je le sais.

Je ne mérite pas l'amour de ces fleurs pures.

La pluie de la nuit a fini par devenir une mince brume, donnant une vielle odeur d'humidité partout dans la ville aux couleurs légères.

J'agrippant alors l'une des vestes dans mon armoire que j'enfile pour prendre le chemin des murs d'un ancien souvenir.

Sur ce chemin, les trottoirs sont remplacés par des routes ou personne ne se rend. Aucune voiture ne se rend ici et encore à une heure aussi matinale.
Je me permets de marcher au milieu de cette route, alors. Et si une voiture venait à m'écraser, je ne regretterais quand même pas le risque que j'ai pris.

Ces rues de mon enfance m'appartiennent. J'ai le droit de faire ce que je veux ici. Également de tuer quelqu'un, mais ça ferait en sorte que cet endroit ne sois plus pur. Donc je m'abstiens de ces idées morbides.

Je me sens me perdre dans ce quotidien dans lequel je vis. Qu'est-ce qui a changé entre temps ? Est-ce le temps automnal qui fait ça ou l'amer goût du quotidien redondant ?

Comme toujours, il n'y a personne pour me répondre, car je suis toujours seul.
Seul moi et le monde dans les environs.

Sur les balançoires du vieux terrain de jeu.
Alors je sors les cigarettes que j'ai volé au type me remplaçant au bar plus tôt.

Je n'arrive plus à me regarder dans un miroir n'y de m'écouter parler aux autres.

Je ne supporte plus de me voir, je ne supporte plus ma propre voix.

Mais à un moment de ma vie pas si lointain, je me rappelle de ne jamais avoir été dégoûté de moi-même.

Car peu importe où j'étais et avec qui, il y avait sa voix en fond quand je parlais. Il y avait son reflet dans les morceaux de verre de bières brisé par terre. Il était toujours près de moi, sa personne à mes côtés, sa voix soutenant la mienne.

Il était toujours près de moi ce gars, et maintenant, sans lui, tout semble fade.

Les souvenirs nostalgiques que j'ai toujours su repousser pour ne plus repenser à lui me reprennent soudainement. Je me souviens de tous les moments qu'on passait à ne rien faire sur les balançoires, dont celle ou je suis assied.

Je me souviens de son sourire et je me peux me retenir d'errer dans son regard lointain, que seule les souvenirs me permettent de revoir.

Ces souvenirs qui se brisent petit à petit.
Ses yeux brillants de peine ou de passion.
Alors qu'il s'en va au loin.

Et je savais que je ne pouvais pas l'empêcher de partir à ce moment, que je devais juste accepter.

Je savais que je ne pouvais pas le retenir en prenant sa main avant qu'il ne parte sous les nuages colorés par l'aube quand il m'a annoncé son départ.

Je veux entendre une dernière fois son rire.
Lui de l'époque ou nous vivions un amour que personne ne pouvait détruire.

Ce temps marqué par les photos polaroid que je prenais.
Celle que nous adorions tous les deux, je le sais. Il attachait celle les plus marquante pour lui dans sa chambre.
Je ne sais pas ce qu'il en a fait maintenant, mais il les a sûrement brûlées et fumer.

Ces visions récurrentes de ces jours si doux, même avec l'arrière pensé que ses souvenirs sont brûlés par nos mots enflammer, notre peine et notre haine que nous n'assumons pas.

Prétendant que cela ne nous touche pas, mais que nous savons clairement destructeur sur notre propre personne. Je pense avoir voulu durant quelques minutes le retrouver. Mais il y a eu ce gars.

Celui qui a sombré dans un monde obscur.

Ronger par les remords.

Prisonnier d'ancien démon.

Il m'a promis une vengeance digne de ce nom en échange de quelques verres gratuit de codéine au bar. Sois je me fais arnaquer, soit il se fait arnaquer. À voir le résultat final.

J'ai quand même accepté. Quoi d'autre à perdre à part mon job de merde ? J'irais travailler dans un autre bar ou dans un dépanneur au pire.

Peut-être perdrais-je cet amour dont je rêve et dont Lucas est le seul à pouvoir me le transmettre.

Peut-être.

Mais ma colère passe avant mon envie d'être aimé.

Et il m'aidera à lui faire ressentir ce que j'ai ressenti. Cette douleur qui persiste dans le temps. Cette perte de temps.

Ouais, Louis m'aidera.

-À suivre-



Drogue Nostalgique. [Lockzie]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant