Chapitre 5.

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Emma:

Il est 17h, la sonnerie vient de retentir. Théo va s'entrainer à la salle, moi je rentre à la maison à pied, maman rentre tard ce soir. J'arrive devant la maison, et la boule dans mon estomac réapparait. Sa voiture est là. Il est là. Je souffle un bon coup et ouvre la porte d'entrée:

-C'est moi!

Pas de réponse. Je vais vers la cuisine. Il est là, un verre de Whisky dans une main, une feuille dans l'autre.

-Bonsoir papa...

-Emma, peux-tu me dire ce que c'est ça?

Il me donne la feuille. Mon avertissement. Maman l'avait caché pourtant. L'angoisse s'empare de moi, sachant déjà ce qu'il va se passer. Mes jambes tremblent, je me tiens à une chaise pour ne pas tomber.

-Je...

-J'ai eu une journée difficile. Avec des gens difficiles. Et quand je rentre enfin chez moi, espérant pouvoir enfin souffler, je tombe sur ça? Dans la poubelle qui plus est. Tu ne comptais pas m'en parler, n'est ce pas?

Il m'est impossible de parler. Je voudrais hurler, mais les mots refusent de sortir.

-Ta mère est au courant?

Qu'est ce que je peux faire? fuir? prier? me défendre?

-Répond-moi, Emma!

-Non je suis la seule au courant.

-Emma, Emma, Emma...

Il se lève de sa chaise, et instinctivement, je recule d'un pas. Mais je me cogne contre le plan de travail. Je suis prise au piège, dans la gueule du loup.

- Tu sais a quel point ça me met en rogne ce genre de comportement? Tu as frappé un camarade? La violence ne résout rien Emma.

Et là, s'en est trop. J'explose de rire. Il se moque de moi n'est ce pas?

-Ça te fait rire?

Il m'attrape par le bras et me balance au sol.

-Tu ris de moi Emma? Je vais t'apprendre à te retenir.

Il attrape la chaise sur laquelle il était assis et me la balance dessus. Je me roule en boule pour amortir le choc, mais c'est inutile. La chaise atterrit dans mes côtes et contre mon front et puis finit sa course derrière moi. J'essaie de me relever, mais en quelques secondes il est au-dessus de moi, m'assaillant de coups de pied, dans le dos, l'estomac, les bras, les jambes. Je pleure, je crie, mais rien n'y fait. Une fois qu'il estime avoir fini, il me crache dessus et sort. J'entends sa voiture démarrer, mais je ne peux pas bouger. J'ai mal. J'ai plus mal psychologiquement que physiquement, en fait. Mon père, mon propre père me laisse là, comme morte. Je pleure en silence, me recroquevillant encore plus sur moi-même.

**

Théo:

J'arrive devant la maison, aucune voiture n'est garée dans l'allée. Au moins, il n'est pas là.

-Em', c'est moi!

Je pose mon sac par terre et me dirige vers la cuisine pour me prendre un verre d'eau. Et puis, je la vois.

-Oh non, Emma...

Je plonge à côté d'elle.

-Théo?

-Je suis là. C'est fini, je suis là.

Je fais une rapide analyse. Elle a l'arcade et la lèvre explosée, et des bleus sur les bras. Je cours chercher du désinfectant et des cotons, et heureusement maman arrive à cet instant.

Notre SecretOù les histoires vivent. Découvrez maintenant