Submergé

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Je ne pouvais rêver mieux.

Son bras, musclé au-dessus de moi, me rassurait. Ma tête sur son torse bougeait au rythme de ses respirations.

J'essayais tant bien que mal de mettre mes problèmes de côté et de profiter de ce qu'il m'offrait.

C'était la première fois que je voyais à quoi ressemblais son logis. Ce qui me surprit le plus c'était que tout ressemblait plus ou moins à ce que j'avais imaginé dans ma tête.

Rien de très extravagant, tout ce qui étaient présent existaient seulement parce que cela avait de l'utilité. Tout le contraire de moi et mes achats compulsifs.

Ce qu'il appelait le « bordel » était pour moi une maison rangée quand mes 7 sœurs vivaient encore avec moi.

Il m'avait invité dans son intimité sans aucune raison apparente, et ça me plaisait.

J'avais espoir que tôt ou tard, on dépasse cette ligne invisible qui nous séparait.

Je faisais clairement semblant de regarder le film.

Même si je m'efforçais de tout oublier pour le moment, cette pression sur mes épaules ne pouvait pas être ignorée.

À commencer par ce qui se passait dans ma culotte. C'était un bain de sang, j'arrivais à peine à faire semblant que tout allait bien.

Je priais de l'intérieur pour ne pas tacher le jogging du blond et par la même occasion son canapé.

Il me tuerait si je le faisais.

Pendant cette période du mois, j'étais une personne détestable et je le sais mieux que personne. J'y peux rien, j'ai déjà essayé de contrôler mes émotions, mais c'était comme si c'était au-dessus de mes forces.

Je sais bien qu'il avait remarqué mon comportement étrange, à commencer par ce baiser que je lui ai volé.

Quand je l'ai vu avec elle, j'avais besoin de lui montrer qu'il était temps qu'elle arrête.

Avant de les interrompre, je les avais observées discrètement.

Je fus vraiment surprise de voir Nathaniel dans cet état, incapable de répliquer comme il le faisait avec moi, tétanisé sous la totale emprise de sucrette.

Qu'est-ce qu'il se serait passé si je n'étais pas intervenue hein ?

Cela me renforçait à l'idée qu'il fallait à tout prix que ces deux-là se rencontrent le moins possible. J'aimerais vraiment savoir ce qui s'est passé pendant qu'ils étaient encore ensemble, je pourrais demander à Ambre, mais pas sûr qu'elle me réponde... Selon elle, toute cette histoire ne la regardait pas et elle avait bien raison certes, mais cela ne suffisait pas à calmer ma curiosité.

Je m'inquiétais pour lui en fait, après sa confession de la dernière fois à l'hôtel, je ne cessais de penser ses mots en boucle. Il me disait avoir le sentiment de ne jamais être pris au sérieux. Je ne crois pas pouvoir dire que je comprenais son sentiment.

Depuis petite, j'ai toujours été une petite fille qui croulait sous les responsabilités et qui a du très vite grandir pour répondre aux attentes qu'on posait sur elle.

Étant l'unique héritière de deux grands PDG de deux marques de luxe, croyez moi que mon éducation avait un but bien particulier. Je n'allais pas à l'école pour pouvoir socialiser et faire des rencontres loin de là. Déjà, je ne pouvais pas puisque tous mes cours se tenaient chez moi et seule, et puis, en plus des programmes d'éducation classique, je me coltinais des cours en rallonge sur la gestion d'entreprise, la comptabilité et j'en passe.

Besoin mutuel (NATH)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant