Le temps d'une insomnie

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Comme je l'ai dit dans la présentation, cette histoire ne m'appartient pas. J'ai seulement corrigé quelques fautes. Je vous mets donc en lien l'auteur(e) de cet OS juste génial.

https://jeremy-arnaud-army.skyrock.com/3278108716-OS-Le-temps-d-une-insomnie.html

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Il faudrait que je dorme, pourtant je n'en ai pas très envie. Les yeux rivés sur le plafond, les événements des derniers mois tournent en boucle dans ma tête. Le scénario se rejoue, sans cesse.

Je te vois, toi et ton fichu sourire. Tu me regardes, presque tendre. Mon cœur s'affole. Tu passes machinalement ta main dans tes cheveux d'ébène, ça te rend si craquant.

Il faudrait que je dorme, mais je n'y arrive pas. Un soupir s'échappe de mes lèvres, je finis par me lever. Mes pas me portent jusqu'à la fenêtre de ma chambre. Sur Paris, le jour pointe à peine. Durant quelques minutes, j'observe, je contemple, puis mes yeux viennent se poser sur le reflet que me renvoie la vitre. Un homme que je reconnais à peine, les traits tirés, les yeux assombris d'un manque de sommeil, d'une fatigue constante, me regarde. Nouveau soupir. J'ouvre la fenêtre.

D'ici, j'entends ta voix, perdue à travers les bruits de la circulation naissante. Ta voix un peu rauque parfois, profonde aussi, rassurante surtout. Une voix qui, d'un souffle, me subjugue, me contrôle.

Le vent s'engouffre dans mes cheveux. Je devrais vraiment aller me coucher : une nuit blanche, à mon âge, ce n'est pas sérieux. Pourtant, je ne le peux pas. Je ne m'endormirais pas, hanté par ton image. Tes yeux. Tes lèvres. Ton corps. Tout ton être fait écho à ton absence constante dans ma vie quotidienne.

J'ai besoin de toi.

Ma main se glisse jusqu'à mon portable. Traîtresse !
J'ai besoin de te parler, d'entendre ta voix.
Mes doigts appuient sur ton prénom dans mon répertoire.
Bordel, qu'est-ce que je fous ? Je peux encore raccrocher.

- Non mais, t'as vu l'heure ?

Ta voix, enfin. Mon cœur rate un battement.

- Non, désolé.

Un mensonge. Je souris.

- Tu vas bien ?

Tu es inquiet, je le sais.

- Je devrais dormir, mais je n'y arrive pas.

- Ah.

Je soupire. Tu ne l'entends pas. Moi, en revanche, je perçois ton souffle lent et régulier à travers le combiné. Je ferme les yeux pour mieux t'imaginer. Où es-tu ? Dans ton lit ? Sur le canapé ? Dans ton bureau en train de travailler ?

- Tu me manques.

Silence.

- Je sais.

Ça fait mal. Bordel, qu'est-ce que ça fait mal.

- Tu me manques.

- Tu l'as déjà dit.

Ta voix n'est pas dure, cependant, elle est plus rauque, plus basse, plus faible aussi. Tu sembles si vulnérable...

- Arnaud, arrête...

- Arrêter quoi ?

- De jouer avec moi.

- Je ne joue pas.

Ton rire est amer. Je déglutis.

- Je t'assure, je ne voulais pas...

Recueil d'OS SkyrockOù les histoires vivent. Découvrez maintenant