Tempête de sentiments - Partie 3

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Florent tira Sentou un peu à l'écart, le regard complice !

- Je crois qu'il voulait que ça reste secret non ? murmura Florent à Guillaume suffisamment fort toutefois pour que le professeur de ski l'entende.

- Ouais mais il a l'air sympa Brandon ! C'est peut-être ce qu'il lui faut à Jérémy ? répondit son ami sur le même ton.

- Un homme fort et sportif ! ajouta Florent avec un grand sourire avant de se retourner vers le prof.

- Écoute on t'a rien dit OK ? Mais il se pourrait que Jérémy soit du genre à aimer se faire draguer par les mecs ! lui dit Sentou, un bras passé sur les épaules du playboy des pistes.

- Ouais, il est du genre timide, mais il aime que les autres prennent les devants ! enchaîna Florent en souriant.

Non ils n'étaient pas salauds, ils avaient juste trouvé un bon moyen d'embêter Jérémy et de donner une petite leçon à ce prof playboy qui draguait à tout va, pour preuve il était passé de Florent à Jérémy en un battement de cils, alors qu'ils ne se connaissaient que depuis trois ou quatre heures !

- Génial ! Merci les gars ! Hé J'ai une idée ! Il y a un lac juste à côté d'ici avec une vue extra ! Ce sera quand même mieux que de voir les autres skier bêtement non ? proposa Brandon, surexcité, en montrant une direction de la main.

Après une exclamation collective, ils partirent tous les trois en courant joyeusement. Le soleil commençait à décliner doucement et le vent se renforça mais les amis s'en fichaient totalement, trop occupés à se pousser dans la neige et à boire sur la route ! Le petit chemin qu'ils suivirent passait à la lisière de la forêt où quelques oiseaux courageux chantonnaient sur les arbres chargés de neige.

Ils s'arrêtèrent au sommet d'une petite colline. Devant eux s'étendait un magnifique plan d'eau complètement gelé sur lequel le soleil rougeoyant lançait ses reflets dorés. Ils s'élancèrent à fond dans des glissades, plus ou moins contrôlées, sur la pente de la colline en riant. Ils se laissèrent enfin tomber à bout de souffle sur le sol, les bouteilles totalement vides roulèrent à leurs côtés sous leurs rires hystériques. C'est donc plus que pompettes que Sentou et Peyre se lancèrent sur le lac gelé à essayer de patiner sous les vagues protestations du prof de ski qui ronchonnait plus par principe que par réelle conviction, trop occupé qu'il était à draguer l'arbre à ses côtés à grand renfort de phrases surfaites.

Plus le vent forcit et les grammes d'alcool dans le sang diminuaient, plus le trio commençait à ressentir le froid leur glacer les os et cingler leurs vestes trempées de neige et de glace fondue. C'est après la énième chute de Sentou qu'ils décidèrent de se rapatrier vers le chalet, s'étant largement éloignés des pistes. Ils redescendirent donc à pied, loin des descentes automatiques et des télésièges. Guillaume et Florent chantaient à tue-tête la chanson du film Les bronzés font du ski «quand te reverrai-je ? pays merveilleux où ceux qui s'aiment vivent à deux !!», mimant même les plus célèbres scènes pour se moquer un peu du prof qui riait malgré tout de bon cœur, les questionnant de temps en temps sur Jérémy afin de bien préparer son approche.

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Jérémy et Hugues restèrent encore un bon moment debout côte à côte à regarder la neige et le vent s'abattre sur les vitres, en se racontant des anecdotes sur leurs amis respectifs. Parfois des secousses plus violentes que d'autres faisaient tomber l'un des deux protagonistes sous les éclats de rire du deuxième !

Mais subitement le vent changea, il redoubla de force et leur petite nacelle se mit à bouger dangereusement. Plusieurs craquements sinistres retentirent et soudain, leur frêle embarcation se détacha et heurta violemment le sol. Ils se mirent à glisser de plus en plus rapidement le long de la piste, sous les hurlements de terreur de ses deux occupants serrés dans les bras l'un de l'autre, totalement paniqués par la tournure que prenaient les événements. Le télésiège continua sa folle descente de la piste, ne s'arrêtant pas à la fin de celle-ci et continua dans la ville, passant de justesse entre les voitures stationnées, frôlant les murs des quelques habitations se trouvant sur le chemin, projetant des gerbes d'étincelles lorsque la cabine métallique entrait en contact avec le macadam libéré à de rares endroits par la neige et finit enfin sa folle escapade devant le fast food du coin.

Recueil d'OS SkyrockOù les histoires vivent. Découvrez maintenant