Montre-moi

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Comme je l'ai dit dans la présentation, cette histoire ne m'appartient pas. J'ai seulement corrigé quelques fautes.

L'OS que je vous publie aujourd'hui est la première et unique partie d'une mini-fic inachevée. J'ai donc réarrangé une fin qui laisse libre cours à l'imagination.

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***
Dehors, la pluie ruisselait le long des immeubles sombres, inondant les caniveaux.

- Je veux que tu me montres, chuchota une petite voix. Montre-moi comment on aime.

L'autre homme, souriant, avança une main, caressa la joue, fit disparaître une ébauche de larme.

- Avec plaisir, répondit-il dans un murmure couvert par le grondement du tonnerre.

***

Jérémy zigzaguait dans les couloirs, cherchant à éviter toute âme vivante qui pouvait éventuellement s'y trouver. Il bifurquait dès qu'il entendait une voix, s'éloignait quand une ombre s'approchait, restait le plus éloigné possible des sources de lumière. Non pas qu'il était asocial, juste que, pour le moment, comme pour les jours précédents, il n'avait ni envie de parler, ni envie de se montrer joyeux, ni envie de croiser des gens tout court. Peut-être bien qu'il était asocial en fait. Tant pis, il le vivait plutôt bien.

Dans un soupir, il fit les quelques pas qui le séparaient de sa loge, se résignant finalement à attendre la fin de l'enregistrement en cours - et donc Laurent, avec qui il pourrait enfin discuter des audiences - dans la petite pièce qui lui avait été attribuée. Il s'affala sur le canapé en grognant et tira son téléphone de la poche de son jeans, levant les yeux au ciel en voyant que le réseau n'était pas disponible. Des caméras partout, des techniciens par dizaines, mais rien n'était fait pour ce fichu réseau. Quelques jours plus tôt, lorsqu'il s'en était plaint, son patron lui avait déclaré, sourire équivoque aux lèvres, qu'il pourrait peut-être en profiter pour discuter avec ses collègues. Quelle drôle d'idée. Non, il allait plutôt changer d'opérateur. De toute façon, il n'avait plus de rabais chez Orange depuis plusieurs mois.

La porte s'ouvrit dans un fracas qui le fit sursauter. Il se leva d'un bond et se retourna, sur ses gardes, prêt à se défendre.

- Tout doux le judoka ! s'exclama une voix avec un soupçon de moquerie.

Arnaud. Evidemment : qui d'autre était doté de la même discrétion que lui ? Il aurait dû s'habituer à ses manières, à force, avec tous leurs duos qui l'avaient forcé à passer des heures interminables d'écriture avec lui. Mais non, il continuait à être surpris. Il lui lança un regard noir, pour la forme, et se laissa retomber sur le canapé, sortant une pièce de sa poche qu'il se mit à faire circuler entre ses doigts, passant le temps tant bien que mal. Il ne daigna pas demander à Arnaud ce qui l'amenait, il était de toute façon persuadé qu'il allait l'expliquer dans les secondes à venir.

- J'ai une idée, déclara effectivement son collègue en se plaçant à trente centimètres de lui.

- Ah.

- Et comme je vois que ça t'intéresse au plus haut point, je vais t'expliquer. Tu permets que je m'assieds ?

Jérémy haussa les épaules, se gardant bien de répliquer que peu lui importait. Il n'avait que moyennement envie de partir dans un énième débat sur son comportement ''ingrat et légèrement vexant'', pour citer l'homme qui était maintenant assis à ses côtés, les pieds sur sa petite table basse. Pour montrer son désintérêt presque total - Arnaud fourmillait d'idées qui, la plupart du temps, ne lui inspirait que scepticisme face à leur idiotie - il saisit son téléphone et se mit à pianoter sur le clavier, alignant des lettres sans aucune signification.

Recueil d'OS SkyrockOù les histoires vivent. Découvrez maintenant