Coup de tête

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Comme je l'ai dit dans la présentation, cette histoire ne m'appartient pas. J'ai seulement corrigé quelques fautes. Je vous mets donc en lien l'auteur(e) de cet OS juste génial.

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Bordel, bordel, bordel...
Voilà ce qui tournait dans ma tête depuis désormais une demi-heure. Assis sur mon canapé, la tête dans les mains, je ressassais ce qui venait de se passer. Pourquoi j'ai fait ça, mais pourquoi j'ai fait ça ? m'interrogeais-je.

Je me revis trois heures en arrière. Jérémy venait de me téléphoner, paniqué, ayant besoin de mon aide de toute urgence pour son sketch. J'avais été forcé d'accepter, même si le voir m'était de plus en plus compliqué ces temps-ci. Je ne supportais pas d'entendre sa voix qui m'envoûtait, de sentir son odeur qui m'enivrait, de voir les traits fins de son visage qui m'enchantaient. Quand je le voyais, je devais me retenir de toutes mes forces pour ne pas sauter sur ses lèvres si attirantes.

J'étais donc arrivé au Moulin Rouge extrêmement mal à l'aise. Jérémy m'avait traîné jusqu'à sa loge avant de m'expliquer son problème. Je n'avais écouté que d'une oreille tout ce qu'il me racontait, perdu dans mes pensées.
Il m'avait sorti de ma méditation en claquant des doigts devant mon visage, s'adressant à moi avec un sourire moqueur :

- Hého, Arnaud, tu m'écoutes ? Tu pourrais répéter ce que je viens de dire ?

Je l'avais fixé quelques instants, voyant son sourire s'affaiblir puis disparaître totalement au bout de quelques secondes. Au moment où il ouvrait la bouche pour me demander ce qui se passait, je m'étais approché de son visage avant de l'embrasser. Puis j'étais parti en courant, sans même regarder Jérémy, regrettant mon geste à peine quelques secondes après l'avoir accompli.

Depuis, j'étais assis sur mon canapé, sans bouger, sans faire un seul geste. Mon téléphone n'avait pas cessé de sonner depuis que j'étais rentré chez moi, mais je n'avais pas daigné répondre.
Soudain, des coups retentissant à la porte me firent sursauter. Je tournai la tête en direction du bruit mais ne me levai pas pour autant. Les coups ne s'arrêtèrent pas, cependant, devenant de plus en plus fort jusqu'à ce qu'ils stoppent totalement, remplacés par une voix que je ne connaissais que trop bien.

- Arnaud, je sais que t'es là. Ouvre, s'il te plaît, il faut qu'on parle.

Je secouai la tête, comme s'il pouvait me voir à travers les murs. Sa voix se fit plus insistante mais aussi plus douce.

- Arnaud, je t'en prie, ouvre la porte. Je ne bougerai pas d'ici, je te préviens.

Je soupirai profondément avant de me lever et de me diriger vers la porte à contre-coeur.
J'actionnai la poignée et ouvris la porte à un Jérémy Ferrari au regard plein d'hésitation et le visage grave. Je fis un pas de côté pour le laisser rentrer et fermai la porte derrière lui.
Nous restâmes un moment comme ça, debout dans l'entrée, évitant le regard de l'autre, jusqu'à ce que le rire perçant de Jérémy trouble le silence. Je levai les yeux vers lui, interloqué. Il lui fallut plusieurs minutes pour retrouver son calme, puis il prit la parole :

- Désolé, mais on a vraiment l'air cons, plantés ici sans rien dire...

Je souris à mon tour jusqu'à ce que son regard redevienne grave et qu'il me pose la question qui semblait lui brûler les lèvres :

- Arnaud, pourquoi... pourquoi tu m'as... embrassé ?

Je baissai immédiatement mon regard, ne me formalisant même pas du fait que Jérémy venait de bégayer, ce qui était du jamais vu. Sentant ses yeux fixés sur moi, je secouai légèrement la tête, voulant lui faire comprendre ainsi que je ne souhaitais pas lui expliquer. Il attendit quelques secondes de plus, attendant de voir si j'allais parler, avant de soupirer profondément et de reprendre la parole :

- Bon, comme tu veux pas m'expliquer, je vais te donner mon avis. Tu crois vraiment que je n'ai pas remarqué les regards en coin que tu me lances depuis des mois maintenant ? Que je n'ai pas remarqué la façon dont tu regardes les femmes qui s'approchent un peu trop de moi ? Que je n'ai pas remarqué que tu es mal à l'aise dès que tu passes quelques instants avec moi en tête à tête ? Arnaud, je sais qu'il m'arrive d'être un peu naïf, mais je sais reconnaître quand quelqu'un est amoureux...

Je gardai la tête baissée vers le sol, sentant mes yeux s'embrouiller et ma vision devenir floue... Il savait.
Ma respiration devient saccadée, sifflante, en attente de ce que Jérémy allait me dire maintenant. Je ne voulais pas lever les yeux, je ne voulais pas croiser son regard, je ne voulais pas voir ce qu'il pensait.
Je l'entendis faire quelques pas timides dans ma direction. Une main se posa doucement sur mon épaule mais je me dégageai vivement, comme brûlé à son contact. Il inspira profondément tandis que mon rythme cardiaque s'emballait, l'air accédant de plus en plus difficilement à mes poumons.
Il dut remarquer mon angoisse car il ne tergiversa pas plus longtemps, comblant l'espace qui nous séparait encore, me faisant relever la tête en glissant sa main sous mon menton. Il planta ses yeux dans les miens et nous restâmes ainsi quelques secondes, en apnée. Emeraude contre onyx, le plus jeune regardant le plus vieux avec une lueur pétillante dans le regard, le plus vieux regardant le plus jeune avec des yeux éteints, vides de toute lueur.
Finalement, un léger sourire se dessina sur ses lèvres et il approcha sa bouche de mon oreille, me murmurant en un souffle presque inaudible :

- Moi aussi...

Il posa ensuite avec hésitation ses mains sur mon dos, attendant une quelconque réaction de ma part qui ne vint pas. Il me fixa ensuite quelques secondes avant de s'approcher tout doucement de moi, rapprochant nos deux visages centimètre par centimètre, avant de poser doucement ses lèvres sur les miennes.
Jamais personne ne m'avait embrassé si tendrement, jamais baiser n'avait eu un goût aussi sucré. Je lui rendis son baiser, passant mes mains dans ses cheveux, un geste que je rêvais de faire depuis si longtemps. Je le sentis sourire puis, hésitant, il entrouvrit légèrement ses lèvres, sa langue forçant l'ouverture de ma bouche, avant que nos deux langues ne se rejoignent, notre baiser devenant langoureux, plein de désir contenu depuis trop longtemps.
M'enlevant mon T-shirt, il m'entraîna jusqu'à ma chambre. Nous passâmes une première nuit en tant que couple, une nuit torride.
Désormais, je le savais, je serais heureux. Heureux aux côtés de mon meilleur ami, qui était désormais mon petit ami. Heureux de pouvoir me réveiller chaque jour à ses côtés, de m'éveiller dans ses bras chaque matin.
Heureux...

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OS signé bubblegirl666
Titre rajouté par moi

Recueil d'OS SkyrockOù les histoires vivent. Découvrez maintenant