𝗳𝗹𝗲𝘀𝗵 𝗮𝗻𝗱 𝗯𝗼𝗻𝗲𝘀 → 𝑔𝑒𝑜𝑟𝑔𝑒 𝑤𝑒𝑎𝑠𝑙𝑒𝑦 (1)

𝐒𝐞𝐩𝐭𝐞𝐦𝐛𝐞𝐫 𝟏𝟗𝟗𝟓 [𝐉-𝟐]

George termine son repas alors que Ginny remarque le petit carnet orange posé sur la table et elle essaie de le déchiffrer à l'envers.

—«Recueil de blagues»? lit-elle. Ah, mais ce sont des blagues de moldus.

— T'as eu ça où d'ailleurs? Je n'ai pas le souvenir que papa t'aies offert ça, dit Ron en se penchant sur la table pour regarder son aîné.

— C'est Dixie qui me l'a offert, pour me remercier, je crois, explique George.

La fratrie échange des regards complices et sourit de la même manière ce qui fait tiquer George qui soupire bruyamment, il connaît trop bien sa famille.

— Quoi? demande-t-il en fronçant les sourcils.

— Elle t'aime bien, on dirait, dit Ginny. Mais elle n'est pas un peu jeune pour toi.

George manque de s'étouffer avec son jus de citrouille et il fronce encore plus les sourcils. Pourquoi tout le monde insinue ce genre de choses? Il a bien le droit d'être ami avec qui il veut.

— Bin, on est amis quoi, marmonne-t-il.

Il ne fait rien de mal, il l'aide simplement à aller mieux et il l'écoute lorsqu'elle a besoin de parler, c'est ainsi que doit se comporter un ami, alors, il est exaspéré par les remarques de sa famille. Il termine son dessert et remonte dans sa chambre puis se laisse tomber sur son lit tout en suivant la conversation sur le Quidditch de ses camarades de chambre.

— Vous allez participer aux sélections vous? demande l'un d'eux aux jumeaux.

Les deux garçons se regardent, puis acquiescent en même temps. Évidemment qu'ils vont y participer. C'est dans leurs gènes après tout, et ils comptent bien mettre Ron à l'épreuve, lui qui est sur le poste de gardien.

Ils font ça à chaque sélection tous les ans. Les jumeaux font en sorte d'être dans l'équipe adverse au plus jeune et s'amusent à le tester en lui faisant des coups bas. Parfois, ils sont l'un contre l'autre, ce qui les amuse aussi beaucoup, puisque les coups bas, il y en a encore plus lorsque Fred et George ne sont pas dans la même équipe.

Dixie, de son côté, aide Lupin à débarrasser la table puis ils s'installent tous les deux à celle du salon, la cheminée réchauffant la pièce d'une douce chaleur. Globule est partie faire un tour et le professeur dépose un plateau d'échecs devant eux.

— Tu joues? Demande-t-il.

— Mon père m'a appris, répond la jeune fille.

Lupin met en place les pions, puis ils passent leur soirée à jouer tranquillement. Dixie gagne plusieurs fois avant de décider de monter se coucher, épuisée par sa journée. Avant de monter, elle se retourne une dernière fois vers l'homme.

— Il y a une réserve de chocolat au sous-sol. Vous avez l'air d'aimer ça, dit-elle gentiment.

Lupin hoche la tête avec un petit sourire et lui souhaite une bonne nuit puis il fixe le feu dans la cheminée. Il n'a vu Dixie que quelques fois lorsqu'elle était encore une jeune enfant et ensuite, c'est en photo qu'il la voyait, mais il l'aime terriblement. Il est son parrain, mais n'a jamais pu profiter d'elle ni même lui avouer qui il est. La plupart des membres de l'ordre sont morts et il faut à tout prix éviter d'exposer Dixie au danger.

Il soupire et finit par aller se chercher une tablette de chocolat qu'il déguste en silence alors que Dixie se met en pyjama et s'allonge dans son lit. Elle se force à rester éveillée parce qu'elle ne veut pas mettre le feu, surtout que ses parents ne sont pas là pour l'aider et elle ne peut pas prendre le risque d'immoler le professeur.

Globule s'amuse à pourchasser un pigeon parce qu'elle sait que sa maîtresse ne les aime pas puis elle s'envole jusqu'au château afin de recevoir une caresse de George. Elle tape son aile contre le carreau du dortoir. George relève la tête en entendant frapper et distingue une forme noire derrière la grosse pluie qui tombe. Le jeune homme se lève, perplexe et ouvre la vitre. Il est surpris de se retrouver nez à nez avec Globule, trempée et tremblante.

— Globule? s'exclame-t-il.

Il vient prendre délicatement la petite frimousse mouillée dans sa main et referme la fenêtre puis emmène l'animal près du feu pour qu'elle puisse se réchauffer.

— Mais c'est la chauve-souris de Dixie! s'écrit Fred en s'approchant, alors que les autres continuent de parler. Qu'est-ce qu'elle fait ici?

— Bin, je sais pas, répond son frère. Je vais la garder cette nuit au chaud pour qu'elle ne prenne pas froid.

— Et ta copine, elle va s'inquiéter, non?

— C'est pas ma copine, grogne le rouquin. Il pleut des cordes dehors, Globule est trop petite pour faire le voyage en sens inverse.

Globule hoche la tête et elle éternue de la morve sur le pyjama de George. Il le nettoie rapidement, puis, une fois que la boule de poils est sèche, il s'enfonce dans son lit en la blottissant contre lui pour qu'elle n'ait pas froid. Fred observe son frère, les yeux plissés et un léger sourire apparaît sur son visage, persuadé que cette histoire, George ne pourra jamais l'oublier.