Nos Étoiles Mystères

21.

 Étoiles avait tout fait pour ne pas se retrouver à proximité de ZeratoR lorsque ce dernier avait pris le relais de DamDam pour la visite et l'explication du fonctionnement des locaux. Il ne savait pas quoi faire. Une partie de lui avait envie de lui parler, de le confronter, de trouver un moyen de se rassurer... Une autre lui disait qu'il valait mieux abandonner le leader tout de suite s'il n'était qu'un jouet à ses yeux. Mais à mesure que la visite avançait et qu'il avait de plus en plus de mal à éviter les regards appuyés de ZeratoR, une dernière option commençait à le convaincre. Faire comme s'il n'avait rien entendu. Profiter de ce qu'on lui proposait tant que ça durait et ne pas s'inquiéter de la suite. Même si ce n'était qu'une parenthèse...

Il avait envie de revoir ce sourire, ces yeux verts. De sentir cette odeur enivrante et cette peau froide.

Ils se trouvaient devant le gymnase quand Kameto arriva pour prendre la relève de ZeratoR. Étoiles avait volontairement traîné à l'arrière du convoi depuis le début et ce fut donc l'un des derniers à suivre le leader de la KCorp dans le bâtiment. De fait, il ne le rejoint pas du tout puisqu'une main lui saisit le bras et l'en éloigna.

Étoiles voulut protester, ou au moins demander ce qu'il se passait. Il n'en fit rien. L'air déterminé de ZeratoR l'en empêcha. Il se contenta donc de le suivre en silence. Il se dit que c'était dommage de ne pas finir de visiter les lieux et que ça aurait tout de même pu être bien utile. Angle se demanderait aussi sûrement où il était passé... Il aurait au moins pu la rassurer.

ZeratoR entra dans le bâtiment principal, celui orné d'une horloge. Là où se situaient la plupart des salles de cours. Il ouvrit une porte de service dissimulée derrière une tapisserie et se tourna vers Étoiles.

« Si je te lâche, tu vas me suivre ou je devrais te courir après ? »

Il avait récupéré son sourire et le cœur d'Étoiles manqua un battement. Il avala sa salive et acquiesça.

« Tant mieux, je ne suis pas un grand fan de la manière forte. Après toi. Tant qu'il y a des marches, tu montes. »

Étoiles s'engagea dans l'escalier sans poser plus de questions. Il sentit derrière lui la présence de ZeratoR, quelques marches plus bas. Il ne sut pas combien de temps prit l'ascension, de toute façon il commençait à comprendre que le temps était capricieux dans cette contrée. Il arriva en haut essoufflé, dans une petite salle aveugle.

Une vieille porte en bois lui faisait face. Il mit la main sur la poignée et força pour l'ouvrir. Après quelques secondes à s'échiner dessus, il s'apprêtait à ravaler sa fierté et à laisser la place au leader. Une main vint alors se poser sur la sienne.

« Elle est un peu têtue, souffla ZeratoR dans sa nuque. Je vais te donner un coup de main. »

Étoiles ne put réprimer le frisson qui le parcourut. La porte lâcha enfin et il aperçut les montagnes qui s'étendaient à perte de vue. Une brise fine le décoiffa et lui rappela en même temps l'usage de ses poumons. Il se sentit soudain un peu faible.

Une fois de plus ZeratoR fut là pour le soutenir et l'aider à s'asseoir contre le mur. La vue fut un instant obscurcie par une barre noire. Étoiles comprit que c'était l'aiguille de l'horloge. Ils se trouvaient derrière.

« Mange ça, t'es un peu bas en sucre. »

Étoiles saisit le Twix que lui tendait ZeratoR, accroupi à côté de lui. Comment pouvait-il être au courant de son niveau de glycémie ? Le jeune homme consulta son application. Effectivement, il était en légère hypoglycémie. Il croqua dans la barre chocolatée.

« Désolé... normalement je gère mieux que ça mon sucre, s'excusa-t-il.

— C'est normal. Ton organisme s'habitue au nouvel environnement. Tu vas pas être le seul à sentir que des choses changent, répondit ZeratoR avec un sourire.