Nos Étoiles Mystères

42.

 Des cris. Des larmes. Et le noir. Mezzanine avait beau se couvrir les oreilles, il n'arrivait pas à atténuer le bruit. Il tentait de remonter à la surface, mais il avait flirté d'un peu trop près avec les abysses. Elles le tenaient.

« Nicotine ? »

Ça, c'était nouveau. Habituellement, les esprits ne connaissaient pas son pseudo. Ou du moins, ils ne l'utilisaient pas pour s'adresser à lui. Et la voix était plus claire. Il retira doucement les mains de ses oreilles.

« Nico, tu m'entends ? »

Il entendait. Et non seulement il entendait cet appel, mais ceux des esprits étaient de plus en plus étouffés. Il suivit la voix en espérant que ce n'était pas un nouveau piège élaboré qu'on lui tendait. Mais la voix avait quelque chose de familier, il avait envie de lui faire confiance.

Il ouvrit les yeux et inspira une grande bouffée d'air en se redressant. Il avait le front couvert de sueur et n'avait aucune idée d'où il se trouvait. Tout était flou autour de lui. Il lui fallait ses putains de lunettes. Mais chercher ses lunettes sans les avoir ressemblait un peu à une épreuve au rabais de fort boyard.

Il se concentra sur ce qu'il pouvait déjà deviner. Il était dans un lit, dans une salle majoritairement blanche. L'infirmerie. Il y avait fini assez souvent pour la reconnaître. Et donc pour savoir que ses lunettes seraient posées sur la table de nuit à sa gauche.

« Ça va ? » lui demanda une voix.

Étoiles. C'était Étoiles qui l'avait guidé hors des abysses comme un astre en pleine nuit. Il ne voulait pas répondre tout de suite. D'abord reprendre ses esprits. Il n'avait pas envie de dire des choses qu'il regretterait.

Une fois qu'il eut recouvré la vue, il tourna la tête vers la voix. Étoiles était assis sur le lit d'à côté en pyjama.

« Ça va, répondit-il finalement. Tu m'as appelé ?

— Ouais, désolé, j'avais l'impression que tu faisais un cauchemar... ou un truc comme ça...

— Non, t'as bien fait. Je vivais pas un moment incroyable, je vais pas te mentir. Merci.

— Bah de rien, mec. Tu m'as sauvé la vie, donc bon ça paraît OK.

— Sauver la vie, comme tu y vas...

— Bah c'est juste réel. Je t'ai vu disparaître et ensuite Rivenzi s'est calmé.

— Ah bah sympa, ça donne envie de me prendre des loups-garous dans la gueule pour entendre ça, grogna une voix que Nicotine connaissait parfaitement.

— Jidège ? Qu'est-ce que tu fous là ? »

Jidège, qui se trouvait de l'autre côté de Mezzanine, leva son bras bandé.

« DamDam et Tip Stevens ont épuisé leurs réserves sur les gens importants et du coup je me retrouve avec un pansement tout pourri alors que je suis un putain de paladin dans une école de magie. Vraiment le Poudlard du pauvre. »

Nicotine eut un petit rire.

« Mais attends, quoi ? Quel loup-garou ?

— En fait, quand t'es parti, y a Horty qui s'est transformée et qui a attaqué ZeratoR. Mais JDG nous a protégés et je crois que maintenant tout va bien. Et désolé, JDG, du coup, merci.

— Mouais... grommela JDG.

— Ah ouais, d'accord. Eh bah, quel après-midi... Et les autres ? Ponce, Riv, Zera ?

— Zera va bien, normal c'est un putain de vampire, plutôt résistant ces merdes. Riv est encore un peu sonné, mais il est retourné dans sa chambre et Ponce le lâche pas d'une semelle.