Chapitre Bonus - 6

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(La plupart des événements de ce chapitre prennent place avant l'histoire principale.)

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 « Tu veux pas qu'on aille en ville ce soir ? Qu'on se fasse un petit dîner tranquille que tous les deux ? » proposa Ponce.

Mezzanine leva les yeux du livre qu'il avait entre les mains, manifestement peu tenté par cette idée. Ponce sentait bien que ces derniers temps il était ailleurs. Et il y avait de quoi. Perdre un mentor n'était jamais une chose aisée. Mais l'ambiance pesante qui occupait l'espace lorsque Mezzanine était dans les environs devenait de plus en plus irrespirable.

« Allez, ça te fera du bien de sortir, de t'aérer un peu l'esprit. De voir autre chose. » insista-t-il.

Mezzanine réfléchit un moment.

« J'ai vraiment pas la foi. » admit-il finalement.

Le visage de Ponce s'assombrit. Il avait eu l'espoir que la réponse soit différente. Il s'était dit qu'il arriverait peut-être à le tirer de cet état d'apathie dans lequel il s'était plongé. Mais manifestement ce n'était pas le cas. Il tenta de dissimuler sa déception derrière un sourire compréhensif.

« Ça marche, on va faire les choses à ton rythme, pas de soucis. Je vais en salle de musique si tu veux me rejoindre.

— À toute. »

Ponce quitta la chambre de son petit-ami et perdit immédiatement son air enjoué. Il était fatigué. Épuisé. Il savait qu'il aimait Mezzanine. Il aimait discuter avec lui pendant des heures, jouer à des jeux, ou parfois simplement passer du temps avec lui. Pourtant... tout cela ne lui suffisait déjà pas auparavant. Et la situation allait en empirant. Il sentait bien qu'il était sur une pente glissante et pourtant il n'arrivait pas à faire quoi que ce soit pour freiner sa chute.

Le Botaniste se dirigea vers la salle de musique. Il avait dit ça pour fuir la compagnie anxiogène de Mezzanine, mais ça ne lui semblait pas être une si mauvaise idée finalement. Peut-être que ça lui permettrait effectivement de penser à autre chose. Et ça serait toujours plus productif que d'errer dans les couloirs en ruminant sa frustration.

Il entra dans la salle sans se donner la peine de toquer. De toute façon elle était abandonnée la moitié du temps.

La moitié du temps, mais pas cette fois-là. Des accords de guitare l'accueillirent. ZeratoR était assis au milieu de la scène, seul, manifestement en train de répéter pour son prochain concert. Il leva les yeux en entendant la porte s'ouvrir. Ponce se figea sur place. Retomber sur son ex n'était pas exactement le meilleur moyen de se changer les idées.

Enfin. Quand il disait ex, il jouait un peu sur les mots. Ce qui s'était passé entre eux n'avait jamais été officiel. C'était Ponce qui avait pris un peu trop à cœur cette relation. Sa coloc l'avait pourtant prévenue. Leur relation n'était pas équilibrée. Et il le savait bien. Lui était bien incapable du détachement de ZeratoR, lorsqu'il aimait, il aimait. À cette époque du moins. Il avait de plus en plus l'impression qu'il avait changé. Et pas dans le bon sens du terme.

« Déso, je pensais que y avait personne, bonne répet, lança-t-il d'une traite, pressé de quitter les lieux.

— Attends ! l'interpella le vampire. Je peux aller répéter dans le studio si tu veux. Il est libre. »

Ponce hésita. La musique avait toujours été un moyen pour lui de s'évader. Et là, plus que jamais, il en avait besoin. S'ils étaient chacun de leur côté, il n'y avait pas de raison que ça se passe mal.

« Sinon, je peux prendre le studio, comme ça t'as pas à bouger, proposa finalement Ponce.

— Non t'inquiète, la lumière est plus douce là-bas. »

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