Chapitre Bonus - 3

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 Mezzanine appréhendait. Il était assis à la fenêtre de la chambre de ZeratoR, sa vapoteuse à côté de lui. Les bus étaient en train de se garer en bas, marquant définitivement la fin des vacances d'hiver. Il porta machinalement la cigarette à ses lèvres, moins pour calmer les esprits qui se tenaient plutôt à carreau ces derniers temps, que pour se détendre.

ZeratoR avait disparu dans une réunion des chefs de faction dès qu'ils avaient mis les pieds ici et cela l'occuperait sûrement un petit moment. Ce qui signifiait qu'il allait devoir accueillir Étoiles seul, et il détestait ça. Ce n'était pas tant l'idée de revoir Étoiles qu'il détestait, bien au contraire, il serait ravi de retrouver le jeune homme, et une partie de lui était impatiente. Mais il ne s'était quasiment jamais retrouvé seul avec lui depuis l'officialisation de leur relation.

Il avait beau se dire qu'il était idiot de penser que le première année avait accepté cette situation par dépit plus que par choix, parce qu'il voulait ZeratoR et qu'il était là aussi, son esprit était particulièrement doué pour le faire douter de lui.

« Je suis pas sûr qu'il soit là pour moi, avait-il osé avouer à ZeratoR la veille de leur retour dans l'intimité de la chambre d'amis de sa mère chez qui ils avaient passé quelques jours.

— Hein ? Qu'est-ce que tu racontes ?

— Étoiles... on sait très bien l'effet que t'as sur lui. Et c'est toi qu'il voulait depuis le début.

— Pour un gars qui me voulait moi, il s'est quand même bien jeté dans tes bras alors que j'étais juste à côté, sûrement un problème de visée...

— Non mais, d'accord. Ce soir-là, OK. Mais je veux dire, en général... »

ZeratoR, qui était jusqu'à présent allongé sur le dos, s'était tourné vers lui. Ses yeux verts se figeant dans les siens.

« Mezza, je dis pas que ça va être facile cette histoire. Je sais déjà pas gérer un couple, alors un trouple, ça va être compliqué. Mais, s'il y a un truc que je trouve simple dans cette histoire, c'est de vous aimer. De t'aimer toi. Et je suis certain qu'Étoiles pense la même chose. Alors t'auras beau te haïr et te dévaloriser, ça marchera pas sur nous. Donc, juste, abandonne. Ça sera plus simple, je pense. »

Il avait conclu sa tirade avec un grand sourire et un baiser. Nicotine n'avait rien trouvé à répondre sur le moment. Peut-être parce qu'il était un peu trop ému pour parler. Mais maintenant il avait envie de dire à Zera qu'il était un peu trop sûr de lui sur ce coup.

En parlant de coups, quelqu'un venait de toquer à la porte et le calme dans l'esprit de Nicotine trahissait l'identité de cette personne. Il fallait qu'il bouge, qu'il aille ouvrir. Pourtant il restait là, cloué sur place, avec la terrible impression d'avoir de plus en plus de mal à respirer.

« Mezza ? Zera ? » appela la voix.

Son nom en premier... il avait prononcé son pseudo en premier, pensa Nicotine. C'était débile, il le savait. Et pourtant ça suffit. Il se leva et tituba jusqu'à la porte qu'il ouvrit en grand un peu trop brusquement.

« Ouah, lâcha Étoiles. C'est... euh... violent comme ouverture de porte.

— Déso, j'ai... euh... je vais juste m'asseoir une seconde. Viens, entre.

— Eh ? Tout va bien ? »

Étoiles entra et referma la porte derrière lui. Mezzanine s'était laissé tomber sur le canapé qui traînait dans un coin et avait fermé les yeux. Il n'était pas passé loin de la crise de panique, il fallait juste qu'il respire un peu et tout irait mieux.

« Ça va, t'inquiète pas... désolé pour l'accueil...

— Osef de mon accueil, qu'est-ce qu'il se passe ? Je peux faire quelque chose ? Tu veux de l'eau ? »

Mezzanine fit non de la tête. Peut-être plus tard, mais là tout de suite, il lui fallait juste du calme. Étoiles sembla comprendre le message et s'assit à côté de lui. Il en profita pour lui prendre la main. Ils restèrent un moment ainsi sans rien dire.

« J'ai juste évité de justesse une crise de panique, expliqua finalement Nicotine.

— Eh là, ça va mieux ?

— Ouais, là je pète le feu. »

Il adressa un sourire à son petit ami qui avait toujours l'air inquiet. Il se rappela soudain à quel point il était mignon et il ne put s'empêcher de l'attirer vers lui pour l'embrasser. Baiser auquel répondit aussitôt le jeune homme.

Il commençait à croire ZeratoR. Peut-être qu'il ne tenait pas la chandelle, finalement. Étoiles enfouit son visage dans son cou et Nicotine passa une main distraite dans ses cheveux. Cette histoire de trouple n'allait pas être simple. Mais elle allait peut-être être moins compliquée que ce qu'il pensait.

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