Draco Malefoy a toujours vécu dans l'ombre. Celle de son père. Celle du Seigneur des Ténèbres. Celle des Forces du Mal.
Tout ça c'était sa vérité, le symbole de son innocence.
Mais cela voulait-il forcément dire qu'il ne trouverait jamais sa libert...
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Juillet 1996 (flashback)
Ce qu'Hermione ne savait pas encore, c'est que Draco Malefoy avait passé le pire été de sa vie. Reclus dans le manoir familial, côtoyant chaque jour les sorciers les plus douteux du continent, il ne rêvait que de partir et retourner à Poudlard. Malheureusement, Voldemort avait fait de la demeure des Malefoy son quartier général, obligeant Draco et ses parents à rester.
Les jours passaient et se ressemblaient. Draco se levait et prenait son petit-déjeuner dans sa chambre avant de lire toute la matinée. L'après-midi, après une courte balade dans les jardins, souvent avec sa mère, sa tante Bellatrix faisait irruption dans sa chambre pour torturer son esprit. Elle ne toquait jamais à sa porte, ne le prévenait jamais de son arrivée. Elle débarquait juste comme ça.
Bella pénétrait son esprit de force, l'obligeant à apprendre l'occlumancie. Chaque après-midi, elle déroulait un à un les souvenirs de son neveu, ignorant ses hurlements. De toute façon elle criait toujours plus fort que lui, pour lui dire de se concentrer, de la repousser. Parfois, Draco y mettait toutes ses forces et il y arrivait. Parfois, il n'avait plus la force d'essayer. Alors il la laissait faire.
Il la laissait observer le moindre de ses souvenirs. Généralement, elle ne relevait pas ce qu'elle voyait. Mais la fois où elle était tombée sur les souvenirs de Draco avec Hermione Granger, aussi insignifiants soient-ils, elle s'était immédiatement interrompue. Pendant plusieurs minutes, elle s'était contentée de fixer Draco, recroquevillé sur le sol de sa chambre, transpirant et sanglotant presque. Quand il avait enfin réussi à retrouver son esprit et à lever les yeux vers sa tante, elle le regardait avec mépris et dégoût.
- Je suis extrêmement déçue, Draco.
C'est la seule chose qu'elle avait dit avant de quitter sa chambre, faisant claquer ses talons sur le parquet. Cette chambre qui avait recueilli ses meilleurs souvenirs d'enfance, et qui ressemblait désormais à une salle de torture. Il se sentait prisonnier dans sa propre maison. Plus rien dans ce manoir n'était accueillant pour lui.
Après les séances d'occlumancie, Draco s'endormait souvent immédiatement, l'esprit brumeux et son coeur battant fort jusque dans ses tempes. Mais ce jour-là, ce jour où sa tante Bellatrix avait vu ses souvenirs avec Granger, il n'avait pas réussi à dormir. Il se haïssait de l'avoir déçue. Il se haïssait de s'être construit ce genre de souvenirs avec la Sang-de-Bourbe. Et il se détestait de ressentir ça. Plus rien n'avait de sens.
Le lendemain, alors que l'un des elfes de maison venait d'apporter son petit-déjeuner à Draco, Lucius fit interruption dans sa chambre. Pourquoi personne ne prenait jamais la peine de toquer ?
- Il veut te voir, lança Lucius à Draco, complètement essoufflé.
