Sa main vint emprisonner brutalement mon poignet, me fit pivoter violemment face à lui et me plaqua durement contre le mur derrière moi. Ma bouche laissa échapper un glapissement qui résonna dans le couloir vidé de tout être.- Tu me tutoies maintenant ? Rétorquai-je
Il resserra la prise menaçant de rompre mon poignet. Je gémissai de douleur.
- Non non... Je te tutoie, tu me vouvoie.
Il mit l'accent sur les deux pronoms personnels. Le timbre de sa voix suffit à me faire trembler de tout mon être. Je tentai de me dégager de sa ferme prise mais en vain, j'étais coincée entre le mur et son corps, sans véritable possibilité de m'en sortir.
- Lâchez immédiatement ma main !
Il tenait ma main d'une force que je crus que mon poignet se briserait. Il me fixait d'un regard des plus obscurs qu'il m'était donné de voir. J'étais effrayée, par la façon dont ses yeux arrivait à me filer la chair de poule.
- Tu es têtue, dis donc, articula t-il
Il me fixa durant quelques secondes et finit par reculer en lâchant ma main. Aussitôt j'eus le réflexe de tenir la zone qui venait de subir le martyr. L'endroit emprisonné par sa main plus tôt gardait les empreintes de sa ferme prise, fort heureusement, mon poignet n'était pas fracturé, par contre je doutais pouvoir le réutiliser aujourd'hui.
- Je déteste les fouineuses de ton genre. Tu n'as pas le droit d'être ici !
Je ne répondis pas et continuai de masser ma main endolorie.
- Et quand je te pose une question, je m'attends à ce que tu me répondes, alors parle !
- Je passai par là et j'ai vu la porte entrouverte, dis-je amèrement
- Oui, comme je l'ai dit tu n'es qu'une petite fouineuse.
Cet homme me poussait dans mes extrémités et ça je n'allais pas le supporter plus longtemps.
- De quel travail parliez-vous ? Depuis que je suis là je ne vois pas en quoi je peux vous être utile si ce n'est de déambuler de pièce en pièce ! De plus je ne peux même pas sortir faire un tour !
- Continue de jouer avec le feu, tu ne te rendras pas compte lorsque tes ailes seront décimés, fit-il.
Un silence s'installa où seuls les battements de mon cœur résonnaient lourdement dans mes tempes. Il me fixait, je le fuyais du regard. Déstabilisant, ténébreux, charmeur, son regard était dignement malsain. Seulement, quelques centimètres nous séparaient, ma haine se dégageait dans mes pores, j'espérais qu'il le ressente.
- Va t-en, siffla t-il froidement.
Je ne me fis pas prier et m'en allai d'un pas qui se voulait assuré à la recherche du corridor qui me mènerait dans l'aile privé où se trouvait ma chambre. Une fois de plus je me perdis dans les couloirs, jusqu'à atteindre l'ascenseur et remonter dans son territoire avant de m'enfermer dans la pièce qui m'était attribuée. Je glissais sur la porte et expirai lasse, le cœur battant palpitant à tout rompre dans ma poitrine. Je passai une main nerveuse dans mes cheveux. Je ne savais pas exactement ce qu'il me faisait ressentir; de la crainte ? Ou de la haine ? Une chose restait sûre, je ne voulais plus me retrouver seule avec lui. J'avais terriblement peur de sa personne.
Je pris mon portable qui était resté sagement sur mon lit et après avoir trouvé le numéro que je cherchais, j'activai l'appel au même instant. Trois sonneries ensuite, alors que je perdais déjà espoir, il décrocha:
- Faith ?
- Ash ! Explique-moi ce bordel ! Je ne comprends plus rien ! M'affolai-je
- Faith, qu'est-ce qui se passe ?
Sa voix paraissait confuse.
- Pourquoi suis-je ici ? Je ne comprends pas... je ne comprends plus...
Il mit plusieurs secondes avant de me répondre:
- Écoute... je n'en sais pas plus que toi, je travaille pour lui. Je risquais mon boulot tu sais...
- Et tu m'as livrée à un gros malade !
- Il n'est pas malade. Un peu étrange mais pas malade. Tu vas voir tout va bien se passer, d'accord ?
- Hein ?
Il raccrocha à la seconde qui suivit. Je restai figé sur mon écran et eus presqu'envie de balancer mon portable contre le mur de ma chambre, je me ravissais évaluant les conséquences par la suite. Ma vie virait au drame ! Qu'allais-je faire ? Qu'allais-je faire ? Je ne pouvais pas rester définitivement dans la maison de ce fou, Il en était hors de question. Comment m'échapper ? Et s'il me rattrapait ? Qu'allait-il se passer ?
Je devenais folle, il fallait que je me calme et les pulsations de mon coeur ne me rendaient pas la tâche facile. Dans quoi je m'étais fourrée ? Pourquoi n'étais-je pas restée dans ma chambre le jour où cet inconnu s'était introduit chez moi ? J'aurai dû m'enfermer dans les toilettes.
Je soupirai, la brise légère caressa ma peau sans que je ne m'en rende compte, mes pieds me menèrent sur mon balcon. D'ici j'avais une vue sur la piscine extérieure et le terrain de golfe. Plus loin, les arbres formait une forêt empêchant ainsi la vue sur le canyon environnant.
Nous étions réellement au milieu de nulle part.
Je resserrai la prise sur le rebord de la rambarde. Malgré la nuit qui était tombée entre temps, je pouvais apercevoir le regard de ces types qui ne me quittaient plus des yeux depuis que je m'étais mise à fixer le sol sans bouger, prêts à intervenir s'il arrivait que je me jette dans le vide. Plusieurs jurons se bousculèrent dans ma tête.
Aucune échappatoire.
j'étais littéralement dans une prison dorée par ma propre faute, il m'avait bien racontée des salades cet enfoiré de Levon Karajan. Il n'y avait pas de poste pour moi. Il voulait juste me garder ici. Mais pour quelle maudite raison ?
Satané Karajan, il m'avait bien eue.
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It's Hudson the same: Mafia romance
AdventureDans la famille Hudson, toutes les femmes sont des mannequins, sauf Faith. Vingt-deux ans, en surpoids, jugent les membres de sa famille adeptes à la beauté physique. Alors qu'elle sort de sa sieste tard dans la soirée, un inconnu s'introduit dans...