Cela devrait faire exactement quatre semaines que le grand Karajan me fuyait comme la peste. Il fournissait tous les efforts du monde dans le but de m'éviter du mieux qu'il le pouvait. Depuis notre dernier baiser, qui m'obsédait, Levon ne m'avait plus jamais reparlé sauf le jour où je devais me rendre au poste de police pour faire ma déposition à propos de l'affaire Stewart. L'impression qu'il était dégoûté, et regrettait son acte me froissait à tel point que je mourrais plus de honte qu'autre chose.C'était bas. Très bas de sa part de profiter de moi dans mon moment de faiblesse. À présent, je regrettais amèrement de m'être autant laissée aller.
Nous nous étions embrassés.
J'aurais dû battre en retraite comme lui l'avait fait, m'abandonnant dans ce couloir, démunie de toute capacité à pouvoir réfléchir pour ne pas dire conne. Les nuits suivantes, j'avais enchaîné les cauchemars. Mon sommeil se faisait rare. Les images du corps de Maëlys tournaient en boucle dans ma tête. J'avais considérablement perdu du poids, j'avais des cernes, je n'étais plus d'ici bas. Et surtout, j'avais repris mes vielles habitudes; les baggy et les tee-shirts trop grands, mon style intemporel. Je me demandais comment j'avais pu me passer d'un confort sans pareil aussi longtemps. Tout cela pour plaire à Levon ? N'importe quoi.
Quatre semaines que je n'avais pas revu le visage de Mac. Il ne résidait plus dans la villa, j'ignorais s'il m'en voulait, ce qui demeurait tout à fait légitime, ou si Levon s'en était pris à lui. Par contre, je doutais fort de la seconde supposition parce que la considération qu'il portait pour lui était au-dessus de ce que l'on pouvait imaginer. D'après ce que Mac m'avait raconté, ce dernier était orphelin et avait grandi dans un orphelinat d'un quartier défavorisé de San Diego. Mac n'avait jamais été son vrai prénom. Il l'avait acquis en travaillant aux côtés de Levon, quoique, il n'avait jamais voulu me donner sa vraie identité, je respectais son choix.
Mac avait connu Levon lorsque sa mère faisait des œuvres de bienfaisance dans des orphelinats sans "sponsors". C'était comme s'ils étaient destinés à devenir des frères dans le futur. Levon lui avait fait la promesse de revenir le chercher et c'était ce qu'il avait fait cinq ans plus tard. Leur différence d'âge étaient de deux années mais rien empêchait cette connexion qu'il existait entre eux. Ainsi, il devint le bras droit de Levon mais aussi son frère de coeur. Il était capable de tout pour lui, car il l'avait sorti de la misère. À l'époque je pensais que Levon n'avait pas d'humanité jusqu'à connaître cette histoire.
La villa, aussi grande était elle, commençait à m'étouffer. Je ne supportais plus rester cloîtrée entre ces murs et être entourée de ces gardes du corps aux profils assez hostiles. Oh non je ne voulais pas les provoquer, je n'étais pas leur patronne et par conséquent le respect qu'ils avaient pour moi restait à revoir à en croire comment certains me toisaient du regard. J'avais fini par m'y habituer même.
Levon était trafiquant d'armes ce qui justifiait la présence d'hommes de main et ses sorties nocturnes. Mais pourquoi était-il obligé de le faire ? Il était PDG d'une grande entreprise qui lui rapportait déjà beaucoup d'argent. Décidément, je ne comprendrais jamais la soif d'argent des humains. Étant une personne qui clamait la justice, je ne pouvais pas tolérer vivre au milieu des hors-la-loi. Ainsi je regrettais d'avoir donné ma bouche à un pauvre dealer, je me dégoûtais moi-même d'être tombée aussi bas.
Assise sur mon canapé préférée qui restait la seule chose dont je ne me lassais pas dans cette demeure, car il accueillait tous les jours mon poids, mes peines et était d'un confort sans concurrent. Ma tête se retrouvait nichée entre mes deux mains en proie à une colonie de pensée et je soupirai bruyamment extériorisant mon agacement.
- Hudson ?
Je me figeai sur place. J'hésitai de relever la tête vers l'origine de la voix. Avec une lenteur que je ne me connaissais pas, je levai mon visage à la hauteur convenable pour voir, devant moi, dessiné la silhouette parfaite de Mac. Ses yeux bleus, son dégradé américain, son 1m70, sa barbe, absolument tout qui ne laissait place à aucun doute qu'il s'agissait bel et bien de lui. Comme propulsée du canapé, je me jetai sur son corps au bord des larmes.
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It's Hudson the same: Mafia romance
AbenteuerDans la famille Hudson, toutes les femmes sont des mannequins, sauf Faith. Vingt-deux ans, en surpoids, jugent les membres de sa famille adeptes à la beauté physique. Alors qu'elle sort de sa sieste tard dans la soirée, un inconnu s'introduit dans...