Chapter 6

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Je finissais d'attacher mes cheveux dans un patate-chignon. Devant le miroir, mon reflet affligeant me désespérait. Les yeux en amandes qui me fixaient paraissaient trop petits sur mon visage aux cernes noircies. Je n'avais pas fermé l'œil depuis mon retour dans ma chambre d'hôtel. Mes sourcils, n'étant plus épilés depuis le lycée, me donnait l'air de sortir tout droit du film « Le livre de la jungle » . Je soupirai, sachant que je ne pouvais rien faire d'autre pour paraître plus observable. Mine de rien, cette remarque m'avait blessée plus que ce que je ne l'aurai pensé surtout venant de quelqu'un qui ne me connaissait même pas. J'étais plus apprêtée que d'accoutumée au moment où je me suis présentée à lui.

Je fermais le bouton de mon baggy et réajustais mon sweat. j'avais demandé au personnel de les nettoyer et de les faire sécher très rapidement; il était hors de question que je me balade en robe. J'étais dans mon élément, habillée ainsi. Et dans le cas présent, il me trouverait de plus répugnante et repoussante. Je m'en fichais, je ne voulais pas lui plaire et je n'y gagnerai rien ! Je retenais de lui un homme détestable et dénué d'humanité. Un homme sans foi ni loi, il n'avait rien d'humain en lui. J'enfilai les bottes qui ne s'accordaient pas du tout avec le reste de ma tenue. Pas de chance! Je n'avais pas le choix. Ce n'était pas un tapis rouge non plus.

Mac me dévisagea, dérouté, en essayant de cacher son malaise vis à vis de moi. j'étais habillée comme une clocharde. Je redoutais la réaction de l'autre vieux démon. Son avis ne compte pas Faith,me chuchota ma conscience. Bien évidemment.

- Tu n'as rien oublié ?

- Non

Je revoyais pour la dernière fois le magnifique hall d'entrée de cet hôtel. Le souvenir de la nuit précédente me vint à l'esprit. J'avais eu beaucoup de chance jusque là, un peu trop d'ailleurs mais je ne dirai pas que j'étais née d'une bonne étoile. Les réceptionnistes nous souhaitèrent un bon voyage, je balbutiai timidement un « merci ». Devant l'entrée, deux Toyota nous attendaient. Un employé prit mon sac et un portier ouvrit la portière arrière de la deuxième. Dehors, il faisait nuit et froid. Malgré mon sweat, je sentis mes poils s'hérisser. Il était 3h. Je montais juste avant Mac qui me succéda. Le premier Véhicule démarra, ensuite la nôtre .

Sur le Tarmac, la voiture s'arrêta devant l'entrée du jet. Mac sortit. Je l'observais discuter avec les agents de piste. Il revint ensuite m'ouvrir la portière pour descendre. Du coin de l'œil, je vis Satan quitter la première Toyota, son masque calé sur son visage que je trouvais ridicule au passage. Les agents le saluèrent respectueusement. Il referma le bouton de sa veste élégamment et sans le vouloir, je restais attentive à ses mouvements.

- Tu viens ?

La voix de Mac me sortit de ma rêverie. Je me retournais vers celle-ci.

- Bien sûr.

Je n'étais pas habituée à tant de protocole. Il y avait des gardes du corps devant le jet. Satan disparut de l'escalier escamotable que nous empruntions par la suite. Je découvris un aménagement très luxueux, sièges en cuirs de très haute qualité répondant à tous les exigences en matière de confort. La moquette était parfaitement entretenue. Les couleurs dominantes étaient beige et crème. Mac me conduisit à l'endroit où j'allais devoir passer mon voyage.

- Ne touche à rien, il est très maniaque.

Je savais qu'il parlait de Satan. Mes yeux le cherchèrent du regard. Je le détestais, lui, sa posture et toute l'élégance qu'il dégageait. J'espérais que son visage soit aussi abominable que sa personne. Je m'installais alors qu'un membre d'équipage vint discuter avec Le concerné. Je continuais de loucher chaque extrémité de cette merveille. Le pilote prit congé et cette fois-ci, une hôtesse vint à sa rencontre, je roulais des yeux face à son attitude trop superficielle. Observant la scène du coin de l'œil, celle-ci se courba à sa hauteur. Il murmura une phrase dans son oreille . Son visage s'illumina, lui arrachant un sourire béat. Elle rougit par la suite.

Je jetai un regard à Mac, lassée de la scène qui se déroulait en face de moi. Celui-ci semblait trop occupé à pianoter sur son téléphone. Je l'observais un moment. Il était beau. C'était le style d'homme que j'appréciais, mais il était dangereux; je le savais. Sinon pourquoi il se retrouverait là-bas en ce moment là ? Une chose restait sûre, c'était lui et ses hommes qui attaquaient ce soir là. J'en avais la nette conviction. Raison pour laquelle je devais couper tout contact avec eux dès mon retour à Los Angeles. Et s'il revenait me chercher ? Je n'en étais pas sûre. Ils ne savaient pas où je me trouvais et eux-mêmes savaient qu'il m'était impossible de quitter le sol japonais ni aucun autre sol sans passeport ni visa.

Je me demandais ce que faisait ma famille à l'heure qu'il était, était-elle inquiète pour moi ? J'en étais peu sûre. L'envie d'y retourner se faisait faible. Mais je n'avais nulle part où aller et je n'avais pas suffisamment de liquide en ma possession. J'aurai aimé rester avec Mac même si on avait pas eu à beaucoup discuter. Dans le fond, je savais que c'était quelqu'un de bien,mais son monde était périlleux. Tout me disait que tout ceci était le fruit de la mafia. Los Angeles étaient bondé de mafieux. Je n'étais pas bête. Toutes ces cachoteries, j'avais dû avoir beaucoup de chance. J'étais tombée sur Mac, il avait eu pitié de ma personne. Pour une fois que la vie m'avait souri pour un temps éphémère. Je retournais dans ma prison dorée. L'endroit où je subissais des sévices.

Je sentis un regard sur moi alors que je somnolais. Mac me sourit. Un sourire doux, rassurant, bienveillant. Mon cœur se réchauffa et je lui souris en retour avant de m'endormir complètement.

It's Hudson the same: Mafia romance Où les histoires vivent. Découvrez maintenant