𝟒𝟓

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nda : j'ai essayé de faire un edit montrant un peu la dépigmentation des cheveux et des poils dû au vitiligo, je ne sais pas trop si ça fait assez réaliste sur la photo :')









Je pense que mes parents m'ont toujours surprotégé.

Ça a commencé lorsque j'avais dix ans. On m'a diagnostiqué un vitiligo de stade trois, après que j'ai commencé à remarquer des tâches blanches sur mes genoux et le bout de mes doigts. Tout de suite, mes parents m'ont fait prendre tout un tas de traitements, ça n'a pas été aussi efficace que prévu.

À l'école, les autres enfants se moquaient de moi et j'ai commencé à porter des vêtements qui cachaient autant que possible ma peau touchée. Ma mère a alors décidé de me déscolariser et j'ai passé de nombreuses années à étudier à la maison. J'aimais beaucoup le fait qu'on fasse attention à moi, mais je me suis vite rendu compte que c'était infantilisant...

J'avais tout ce dont j'avais besoin, même beaucoup plus, mais je me sentais très seul. Surtout en voyant que ma sœur avait beaucoup d'amis et un parcours scolaire parfait, embelli par des activités physiques extrascolaires. Elle était un peu leur fils que je n'étais pas, je crois.

J'avais l'impression de ne pas exister, c'était peut-être qu'une impression mais je me suis petit à petit effacé. Comme si j'étais enfermé dans ma propre bulle, incapable de vivre comme les autres gens de mon âge.

Les années ont passé, et j'ai appris à cacher mes tâches avec des vêtements longs, un peu de maquillage et de la teinture pour cheveux. Mais, en fait... Je ne me suis jamais vraiment senti à l'aise dans ma peau.

Au début, ça n'a pas été facile. Les gens me regardaient bizarrement dans la rue, certains me riaient au nez. Mais petit à petit, j'ai gagné en confiance en moi, j'ai assumé. Et finalement, j'ai fini par arrêter de prendre mon traitement récemment.

Maintenant que je suis étudiant, j'ai remarqué qu'il y a beaucoup de personnes différentes comme moi. Des étrangers, des personnes à mobilité réduite, des voilées, d'autres au style alternatif... J'adore voir ça. Je crois que je suis en train de vivre les meilleurs moments de ma vie.

Mais bon, mes parents ne veulent toujours pas que je quitte la maison.

Puis... Il y a Hoseok.

Hoseok est tellement différent des autres, tellement libre dans sa façon de penser et de vivre sa vie. Il est si à l'aise avec l'amour et le sexe, ça me fascine et ça me fait peur à la fois. J'ai bien peur de ne pas pouvoir suivre. J'ai déjà chatté avec des mecs sur internet, mais c'est vraiment le maximum comme expérience que j'ai avec les hommes. En solo, c'est autre chose.

J'ai l'impression qu'il sait exactement ce qu'il veut et qu'il est prêt à tout pour l'obtenir. Et moi... je ne suis pas sûr de savoir. Pourtant, je sais que je l'aime... Il est tellement gentil et attentionné. Je sais que je devrais être plus courageux, plus ouvert avec lui, mais j'ai peur que ce ne soit pas une relation sérieuse ou que je ne sois pas celui qui lui correspond.

En tout cas, j'espère qu'on pourra approfondir notre relation, même si cela signifie que je dois faire des efforts. La dernière fois que nous avons parlé, je me suis senti pris au piège face à ses envies et je n'ai pas su quoi lui répondre.

J'ai donc décidé d'aller le voir chez lui aujourd'hui. Il est très occupé en ce moment mais Eunwoo m'a prévenu qu'il était en congé durant quelques jours. Autant tenter le coup.

Je sors de chez mes parents et prends mon scooter pour me rendre chez lui. Il vit dans un appart de l'arrondissement de Songpa, pas très loin de là où vit Jungkook. Autant dire qu'il a mis le paquet pour l'avoir.

Cry Me A River | jikookOù les histoires vivent. Découvrez maintenant