après un nouvel an passé à cuisiner et à rigoler avec les femmes qui lui sont chères, Milada ne peut contenir l'angoisse montante qu'elle ressent à l'égard de sa jeune soeur
samedi - 10h21
Écoutant d'une oreille distraite les élucubrations bruyantes d'Ivina, Milada observa la vitrine du magasin devant lequel elles attendaient Reine qui avait eu un léger problème avec son bus. Elle avait d'ailleurs formulé d'interminables excuses dans leur messagerie de groupe, excuses entrecoupées de fines injures envers le système de transport en commun pas capable d'assurer un transport correct.
- Enfin bref, à croire que les hommes ne sont pourvu d'aucunes facultés mentales !
- J'aimerais pouvoir me faire l'avocat du diable mais on sait toutes deux que ce ne serait qu'un vaste mensonge.
Elles pouffèrent en cœur, sous le regard mauvais de deux jeunes de leur âge, auxquels Ivina décerna joyeusement son majeur et son sourire le plus radieux. Fort heureusement les deux inconnus n'étaient pas d'humeur belliqueuse, cela ôterait à Milada la responsabilité de devoir retenir son amie dans ses envies de bagarre.
Reine ne tarda pas bien plus longtemps, laissant à peine le temps à Milada de prendre en photo la paire de chaussures sur laquelle elle louchait depuis son arrivée, soit dix minutes plus tôt.Et une fois n'étant pas coutume, les filles ne s'étaient absolument pas concertées avant de se retrouver et arboraient par conséquent trois aesthetics bien différents.
En effet, Milada avait choisi de porter une délicate robe d'un jaune pâle d'une douceur qui lui allait bien. Comme à son habitude, elle avait enserré sa taille fine dans un corset blanc assorti aux délicats gants qui couvraient ses mains et aux longues chaussettes qui remontait couvrir ses mollets que sa robe laissait exposés. Pour éviter d'avoir trop froid aux pieds elle avait renoncé à sa superbe paire de Mary Jane et les avait remplacées par de simples bottines vernies. Elle avait accroché à ses oreilles de légers bijoux en or qui captaient toutes les lumières factices du centre commercial, à l'instar d'une célébrité sous la froide lueur des projecteurs.
Quant à Ivina, elle ne s'était pas autant fatiguée, se contentant de sortir ce qu'elle appelait son vieux jogos, qu'elle avait en réalité volé à Giorgio bien que la méthode employée soit encore inconnue, même après tant d'années. Le vêtement était à peine trop grand pour elle, recouvrant de peu les Stan Smith qu'elle portait. Elle avait enveloppé ses larges épaules dans un gilet qui aurait pu appartenir à June du fait de son état. Le vieux vêtement restait cependant suffisamment accordé au reste de sa tenue, chose dont la jeune métisse aux cheveux bleus et aux gilets troués ne se préoccupait que très rarement. Et sous ce gilet à moitié zippé, Ivina portait une sorte de crop top qui s'apparentait plus à une brassière de sport. Malgré cette tenue plutôt décontractée, elle n'avait pas oublié d'alourdir ses phalanges sous d'innombrables bagues en argent, d'ailleurs assorties à la paire d'anneaux qui ornaient ses lobes.
Et de son côté, Reine s'était enduit les lèvres de son traditionnel gloss noir, avait souligné ses yeux gris d'un épais trais d'eye liner sans oublier ses fameux fards sombres. La jeune femme avait fait le choix de porter sa veste en fausse fourrure préférée, la blanche sur laquelle Jena lorgnait à chaque fois qu'elle la portait. Sous cette longue pièce, Reine portait un chemisier plutôt simple comparé au restant de sa collection mais qui n'en était pas moins splendide. Une fine chaîne décorait son ventre laissé à nu, l'argent du bijou tranchant sur sa peau sombre. Pour le bas, elle avait opté pour un simple pantalon de costume, blanc également. Elle avait cependant, comme souvent, fait l'impasse sur les bijoux - à l'exception d'imposantes bagues en argent sur ses pouces - préférant s'intéresser au petit sac en imitation de cuir qui ornait son épaule ou encore la paire compensée qui la grandissait de cinq bons centimètres.
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ON NE S'AIMERA PAS CE SOIR
General FictionJUNE, MILADA, ANDĚL, ESZTER, LASZLO et PALOMA ; pour eux comme pour d'autres, la vie n'est pas toujours tendre et les tracas du quotidien sont nombreux allant du simple soucis concernant les cours aux plus gros drames familiaux, les laissant parfois...