après avoir réussi à régler les ennuis de sa jeune sœur, ceux de Milada ne se sont pas effacés mais elle sait désormais qu'elle bénéficiera de toute l'aide dont elle a besoin
samedi - 11h54
La sonnette venait de retentir pour la troisième fois d'affilée, avec un appui encore plus long que les précédents, signe que la personne derrière la porte s'impatientait. Ou du moins, faisait mine.
Car leur invité du jour n'était nul autre que leur cher voisin qu'elles avaient convié pour un repas en famille, ce qui leur permettrait une fois de plus de le remercier pour son aide mais également de passer un peu de temps avec lui, les occasions s'étant faites de plus en plus rares.Jena détala vers la porte d'entrée, manquant de finir sa course contre le mur, le crâne encastré dans le tableau accroché dessus. Elle la déverrouilla et accueillit leur invité, tentant de le garder quelques instants encore loin de la pièce à vivre pour laisser à sa mère et à sa sœur le soin de disposer les derniers préparatifs.
Giorgio avait probablement compris la technique de la plus jeune de la maison mais il fit mine de rien et quand il pénétra enfin dans le salon, ce fut avec un magnifique sourire et des mots gentils à l'encontre de ses hôtes.Il était même jusqu'à aller acheter un bouquet de camélias qu'il tendit à la mère de Milada avec un geste presque charmeur qui lui attira une tape sur l'épaule de la part de la cinquantenaire. Puis elle le remercia chaleureusement et alla déposer le présent dans le plus beau vase qu'elle possédait et installa le tout au centre de la table à manger.
— Tu te rappelais que c'étaient ses fleurs préférées ? l'interrogea Milada en venant à son tour le saluer.
— Quand même Milada, tu m'as pris pour qui ? Après tout ce temps, c'est un peu comme si elle était ma propre mère, non ?
Milada ne réagit pas à cette plaisanterie qui cachait en réalité le plus gros mal être du jeune homme. Bien qu'il prétende être complètement passé à autre chose avec les années, Milada savait qu'en réalité, les choses étaient bien plus compliquées.
Elle l'observa du coin de l'œil, ayant l'impression qu'il s'était écoulé bien plus qu'un mois et demi depuis leur dernière entrevue. En effet, son ami d'enfance avait connu de nombreux changements physiques, à commencer par son épaisse tignasse anciennement d'un noir corbeau qui arborait désormais une teinte rouge feu. Si le changement était surprenant, ce nouveau look lui allait fort bien, chose que la jeune femme ne manqua pas de souligner, manquant de regretter à la vue du sourire ravi que son ami d'enfance arbora alors.
Elle évita donc de complimenter le reste de sa tenue qui, par pur hasard, s'accordait remarquablement avec celle de Milada.
Ils avaient tous deux opté pour un pantalon en cuir noir, qu'ils avaient cependant stylisé de manière légèrement différente. Là où Giorgio avait enfilé un haut noir assez simple mais qui remontait de manière à dévoiler son nombril, Milada avait choisi de porter une délicate chemise blanche agrémentée d'un laçage sophistiqué sur le devant et de longues manches bouffantes qui lui donnaient un vague air de pirate. Giorgio avait accessoirisé le tout avec une longue veste noire qui descendait jusqu'à ses cheville, ce qui était tout de même un exploit compte tenu de la taille de géant du jeune homme. Il n'avait évidemment pas oublié d'accrocher des bijoux à ses oreilles ni même d'enrouler une chaîne en argent autour de son cou. Milada, de son côté, avait délaissé ses habituels corsets mais avait opté pour une sublime ceinture rouge qu'elle avait donc assortie à son fard à paupières et aux grosses boucles d'oreilles qu'elle avait passées à ses lobes.— Je voulais vous ramener une bouteille de vin mais comme personne n'a daigné m'informer sur le menu, je ne pouvais pas trancher sur celui qui serait le plus adapté.
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ON NE S'AIMERA PAS CE SOIR
General FictionJUNE, MILADA, ANDĚL, ESZTER, LASZLO et PALOMA ; pour eux comme pour d'autres, la vie n'est pas toujours tendre et les tracas du quotidien sont nombreux allant du simple soucis concernant les cours aux plus gros drames familiaux, les laissant parfois...