après avoir fait un malaise sur une piste de danse, Milada y retrouve plaisir grâce à sa bien-aimée et profite de la vie en compagnie de ses joyeux amis et elle est bien déterminée à poursuivre ainsi
samedi - 09h56
Milada attendait patiemment, assise à l'arrêt de tram comme convenu.
On ne pouvait cependant pas en dire autant d'Anatole qui faisait les cent pas depuis trois bonnes minutes, comme si ce simple geste allait raccourcir leur attente.
Même Ivina était plus patiente, se contentant de balancer ses longues jambes devant elle, maladroitement, et rapant donc systématiquement la semelle de ses baskets compensées contre le sol goudronné.
Reine observait Anatole, un sourire moqueur aux lèvres, semblant résister à la tentation de formuler une quelconque pique à l'oral.Si ce petit quatuor se retrouvait à attendre ainsi, c'était parce que la ligne qu'empruntait Yago était actuellement en travaux, le forçant à faire un long détour et causant donc un retard puisque le jeune homme ne s'était pas encore habitué aux horaires des bus qu'il prenait en remplacement. Quant à Karina, elle était encore en route et, ne connaissant pas bien le quartier où ils se rendaient, avait préféré donner l'arrêt de tramway comme point de rendez-vous.
Bien évidemment, June était en retard mais à vrai dire ce serait moins dramatique que certaines fois, la jeune femme s'améliorant nettement sur ce point sous l'influence de Milada.
Et le petit quatuor justement était parti groupé, par pur hasard. Car même s'ils habitaient dans le même arrondissement de la ville, leurs arrêts de transports n'étaient pas exactement les mêmes. La coïncidence les avaient donc bien fait rire, jusqu'à ce qu'un grand-père de mauvaise humeur ne les toise méchamment au-dessus de son journal.
— Il est quelle heure là ? s'impatienta de plus belle le grand blond, semblant alors aux yeux de ses amies tel un enfant qui désire savoir quand est-ce que le long trajet finira enfin et ce au gré de questions répétées et très peu espacées.
— Cinq minutes de plus que tout à l'heure, Tolia y'a l'heure à ta gauche, souffla Ivina, étirant son pied pour lui taper sur la cheville, faisant ricaner Reine qui devait mourir d'envie de faire pareil mais dont la taille était un obstacle.
— Le bus de Yago arrive d'ici un arrêt, et je pense que c'est le tram de Karina qui approche. Et là bas, qui arrive vers nous en courant, c'est June, rassura Milada après un bref coup d'œil à son cellulaire.
Fort heureusement il faisait beau pour une matinée de janvier, ce qui avait rendu l'attente un peu plus supportable. Mais la perspective de pouvoir enfin passer aux activités de la journée était bien plus réjouissante.
samedi - 14h34
Slalomant entre les corps qui entouraient, certains avançant dans leur sens et d'autres dans le contraire, rendant leur progression plus lente qu'elle ne l'était d'ordinaire, les étudiants se frayèrent un chemin jusqu'au stand suivant. Ou plutôt le prochain stand qui les intéressait.
Ou du moins celui qui avait été exigé par l'un des membres de la petite troupe.— Je vous préviens les gars, lâcha Anatole en se frottant les mains, je suis un spécialiste. On m'appelle El Specialist carrément.
— C'est pas comme ça qu'on dit tocard, lui reprocha Yago, saisissant l'espèce de perche que le vendeur lui tendait contre quelques billets.
Karina se posta de manière à prendre quelques jolies photos pour sa story instagram puis rejoignit joyeusement l'activité.
La pêche au canard, comme chaque année, fut fructueuse, les condamnant à passer le reste de la journée les bras chargés par leurs lots.
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ON NE S'AIMERA PAS CE SOIR
BeletrieJUNE, MILADA, ANDĚL, ESZTER, LASZLO et PALOMA ; pour eux comme pour d'autres, la vie n'est pas toujours tendre et les tracas du quotidien sont nombreux allant du simple soucis concernant les cours aux plus gros drames familiaux, les laissant parfois...