après avoir ressassé une nouvelle fois ses inquiétudes concernant sa petite soeur, Milada peut désormais compter sur l'aide de Reine pour en savoir d'avantage
lundi - 12h37
Milada planta sa fourchette en carton dans l'espèce de petit bol de salade qu'elle venait d'acheter, accompagné d'une compote pomme banane, pour trois euros trente. Tandis qu'elle mâchait les dures feuilles enduites d'une sauce au goût amer, elle consulta à nouveau sa messagerie, vérifiant que son amie n'aurait pas de contretemps.
Elle venait d'ailleurs de lui confirmer sa venue imminente en l'informant que son bus venait de la déposer à l'arrêt de la bibliothèque universitaire.
Reine fit d'ailleurs son entrée quelques minutes plus tard, de manière aussi théâtrale qu'à l'accoutumée.
Son casque blanc vissé sur ses oreilles, la jeune femme avançait à grandes enjambées en direction de Milada, faisant doucement voler sa longue jupe blanche dans toutes les directions. Avril s'étant installé, elle avait délaissé ses épais manteaux de fourrure pour de plus simples gilets, comme celui qu'elle arborait aujourd'hui. En effet, elle en avait choisi un au motif zèbré, qu'elle avait boutonné jusqu'à hauteur du bas du sternum, dévoilant le petit haut en dentelle blanche qu'elle portait en dessous.
Ses yeux avaient comme toujours été soulignés d'une imposante couche de noir, cependant elle avait pris la peine en cette journée ensoleillée de se faire un petit liner graphique, une teinte verte accompagnant ainsi ses fards sombres habituels.
Cette teinte verte composant également un rappel astucieux des nombreuses bagues qui ornaient les doigts de la jeune femme et en particulier ses deux pouces.— Coucou, love, j'espère que ta salade est meilleure qu'elle n'en a l'air, sourit la jeune femme en guise d'introduction.
— Navrée de te décevoir.
Tandis que Reine s'installait, repoussant doucement les affaires que son amie avait installées à côté d'elle de manière à lui garder une place, Milada remis l'espèce de couvercle en plastique sur sa salade, afin d'éviter que, suite à un éventuel mouvement brusque, son repas ne finisse au sol.
— Je ne vais pas tourner autour du pot plus longtemps puisque nous avions convenu que je venais ici dans un but précis.
Nerveuse, Milada se tordit les mains tandis que Reine en posait une, délicatement, sur son épaule. Ce geste fut vécu par Milada comme la première partie de l'annonce de son amie, comme une façon de la préparer mentalement avant d'assener les choses de manière verbale.
— J'ai pu voir Jena au lycée, plusieurs fois ce qui me permet d'affirmer que mes observations sont vérifiées. J'aimerais te dire de ne pas t'inquiéter et que tes craintes étaient infondées mais malheureusement c'est tout le contraire.
Milada se prit la tête entre les mains, mitigée entre l'envie de pleurer sans en savoir plus et justement, une envie de connaître plus de détails.
— Je ne suis pas obligée de tout te dire maintenant, love, souffla Ivina tout en caressant tendrement les tresses de son amie.
— Si, fait. Comme ça ce sera passé et mon angoisse pourra laisser place à de la colère.
— Jena souffre de harcèlement scolaire. Une bande de petites idiotes ne trouvent rien de plus drôle que de s'acharner sur elle.
— Je vais les réduire en bouillie, cracha Milada, son caractère jovial et ses sourires solaires brutalement éclipsés par la nouvelle.
lundi - 21h01
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ON NE S'AIMERA PAS CE SOIR
Ficción GeneralJUNE, MILADA, ANDĚL, ESZTER, LASZLO et PALOMA ; pour eux comme pour d'autres, la vie n'est pas toujours tendre et les tracas du quotidien sont nombreux allant du simple soucis concernant les cours aux plus gros drames familiaux, les laissant parfois...