après avoir enfin pu mettre des mots sur ce qu'elle ressent ou non pour Milada, June a repris contact avec cette dernière, enfin prête à avancer dans la relation qui les lie
samedi - 15h31
Anatole donna une claque sur l'épaule de son amie qu'il venait d'enduire de crème solaire, manière étrange de lui indiquer que son travail était achevé et qu'il attendait de June qu'elle en fasse de même.
La jeune femme retira les bagues bon marché qui ornaient ses doigts aux ongles rongés, trahissant une angoisse intense qui lui collait à la peau depuis des semaines.
Sa mère avait en effet manifesté un désir ardent de la revoir, prétendant n'avoir que de bonnes intentions, que June ne croyait nullement mais pour lesquelles elle se laisserait tout de même probablement convaincre, faible et manipulable qu'elle était.
Et elle se détestait pour cela.— C'est bon Tolia, tu peux retourner faire le con avec Yago, j'ai fini avec ton dos.
— Merci choupette, t'es la meilleure ! la remercia chaleureusement le grand blond, plaquant une bise claquante sur les deux joues de la triste June, s'attirant aussitôt ses foudres.
Cette ambiance bon enfant qui flottait toujours dès que la bande se retrouvait était un véritable havre de paix pour June.
Mais cependant plus assez pour qu'elle laisse véritablement ses épaules tomber et sa mâchoire se décrisper. Elle paraissait dans un état de qui-vive constant qui l'épuisait grandement.Elle ne voulait pourtant pas gâcher le bon moment que semblaient passer les trois autres alors elle se composa un sourire fallacieux qui n'atteignit pas ses yeux et les rejoignit, bondissant sur les pavés jusqu'à la guitoune colorée de la location de pédalos.
Le petit groupe porta une oreille distraite aux traditionnelles mesures de sécurité qu'ils ne connaissaient que trop bien, enfilèrent leurs affreux gilets de sauvetage qui leur éviteront toutefois que cette journée ne soient leur dernière et s'élança jusqu'à leur embarcation, dans un brouhaha atteignant sans mal le niveau sonore d'un joyeux groupe d'enfants.
samedi - 16h12
Yago et Karina qui s'étaient retrouvés, un peu à contrecœur, sur les places avant, en eurent vite assez d'être les seuls à fournir un semblant d'efforts.
En effet, à l'arrière June et Anatole se la coulaient douce, un verre de boisson fraiche étant le seul accessoire qui leur manquait encore pour leur rôle de vacanciers.— Dites donc vous deux, s'offusqua Karina en les pointant d'un index accusateur, exagérant sa conduite comme elle savait si bien le faire. Vous pensiez qu'on n'avait pas remarqué votre petit manège ?
Yago ne pipa mot, trop occupé à actionner les pédales, l'effort tirant sur ses mollets pourtant habitués aux intenses séances de course à pied qu'il affectionnait tant.
Et auxquelles June participait mollement.— Zut camarade, nous nous sommes fait repérer, s'exclama Anatole, une main plaquée sur le gilet qui recouvrait son cœur, l'autre destinée à cacher sa bouche grande ouverte.
— Un plan pour nous sortir de là, camarade ?
— Malheureusement pour nous, je pense qu'il ne nous reste plus que la mort, Anatole agrippa solennellement la main de son amie, qui se prêta au jeu, masquant le franc sourire qui montait à ses lèvres. Ce fut un plaisir de vous connaitre, très chère.
— Eh les larves, intervint enfin Yago, sa main plaquée sur son front pour se protéger du soleil auquel il fit face lorsqu'il se tourna pour confronter les deux interpellés. On vous demande pas la lune, juste de bouger un peu vos fesses - non pas comme ça Tolia - et de participer à l'effort commun.
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ON NE S'AIMERA PAS CE SOIR
Ficção GeralJUNE, MILADA, ANDĚL, ESZTER, LASZLO et PALOMA ; pour eux comme pour d'autres, la vie n'est pas toujours tendre et les tracas du quotidien sont nombreux allant du simple soucis concernant les cours aux plus gros drames familiaux, les laissant parfois...