Retrouve Moi Cette Fois

6. Lui.

FAYE.

CHACUNS NOTRE TOUR nous avons pu aller faire nos besoins.
J'en ai profité pour me passer de l'eau sur le visage et boire au robinet, avant qu'on ne me ramène dans le bureau, seule, avec seulement le braqueur pour me surveiller.

La nuit est bien tombée depuis que tout ça a commencé, maintenant il me semble que les braqueurs attendent simplement l'ouverture des derniers coffres mais plus aucunes trace du contenu des autres coffres qui sont vides, sans avoir pris de sac ni être sorti puisque chacunes des portes sont fermées à double tour.

Assez curieux mais je ne pose pas plus de question là dessus puisque de toute façon, je ne le saurais jamais.

Les braqueurs nous ont "conseillés" de dormir, j'ai vu certains otages s'allonger au sol avant qu'on ne me ramène ici.
Comment peuvent-ils avoir envie de dormir alors qu'à tout moment ils pourraient se faire tirer dessus ?

Vu les battements de mon cœur qui s'affole et mon stress qui monte en flèche, je ne suis pas prête de dormir, je suis terrorisée.
Terrorisée de voir un de mes collègues mourrir, de voir un corp sans vie se vidant de son sang avec les visages des gens autour affolé et dépassé par la situation.
Je me sens au plus bas psychologiquement, en même temps si un braquage était amusant ça se saurait.. mais au moins ça passerait plus vite, là ça n'est pas le cas.

J'ai l'impression d'être enfermée ici depuis des jours, d'attendre que tout ça se finisse dans ce minuscule bureau où j'ai du mal à respirer depuis des jours..
J'ai l'impression que ma crise d'angoisse remonte à plusieurs jours alors que je suis épuisée, vidée de toute mes forces.

Tout ce que je fais c'est attendre dans un silence pesant qui semble rallonger encore plus le temps, j'en ai marre, tout ce que je veux c'est sortir de cette banque et ne plus jamais y remettre les pieds, je sais d'avance que je n'aurais pas le courage de revenir y travailler, déjà que mes "collègues" se donnent à cœur joie de me faire détester cet endroit..

C'est bien la première fois que je me sens autant dépassée par les évènements, même aux anciens vols j'étais plus calme et avais l'esprit clair, mais là, savoir que nous allons passer une nuit ici est au dessus de mes forces, contenir ce stress durant tout ce temps est impossible pour moi.

L'observateur, me fixe comme d'habitude, et au vu de son regard je me doute qu'il va finir par me demander si je vais bien encore une fois.
Mais il sait aussi que c'est une question stupide, que ça ne va pas, et que c'est de sa faute alors il n'osera pas me poser cette question une seconde fois.

Mon regard retrouve le sien quelques instants et je n'arrive plus à m'en détacher, ses yeux ont une sorte d'éclat familier qui a le don de m'apaiser et me fasciner en même temps.
C'est comme si, à chaques fois que je me concentrait sur ses yeux, j'oubliais qu'il est un braqueur, et que je suis son otage, je ne vois que ses yeux, la seule chose que je peux apercevoir de lui et qui n'est pas cachée, j'en profite en quelques sorte.

Nous nous fixons durant quelques minutes jusqu'à ce qu'il se décide à parler le premier en se plantant face à moi qui suis toujours à la même place, assise, appuyée contre le mur, à ma hauteur.
Moi, j'étais prête à rester silencieuse est juste observer ses yeux dans le silence, pour une fois ça ne me dérangeais pas.

- « Notre plan.. repose sur la discretion, tirer sur quelqu'un.. en plus de nous rajouter de la culpabilité et des problèmes, causerait de l'agitation, on se ferait prendre à coup sûr.. » Il soupire beaucoup et m'avoue ça d'un ton lasse mais droit dans les yeux, me montrant qu'il n'est absolument censé me dire ça, et pourtant il continue. « On a juste besoin d'otages pour gagner du temps au cas où ça se passerait mal, mais jamais pour les tuers, le but est juste de gagner du temps pour récupérer l'argent.
Et oui, je sais que c'est égoïste de traumatiser autant de personnes juste pour de l'argent mais.. je ne le ferais pas si ça n'était pas vraiment important, je ne pensais même pas en arriver là un jour. »