Retrouve Moi Cette Fois

11. 48 heures.

FAYE.

DEUX JOURS, 48 HEURES que ce calvaire est fini, que nos vies reprennent petit à petit depuis le braquage.

Tout s'est enchaîné très vite, je me suis évanouie sous la pression et étais tellement fatiguée que j'ai dormis de longues heures.

Quand je me suis réveillée, je ne pensais qu'à une chose : avoir des nouvelles de Vince.
Alors je suis directement allée à sa chambre d'hôpital, il avait l'air mieux, il avait repris des couleurs et s'était reposé, mais quand il m'a vu ses traits se sont durcis et il m'a presque crié de m'en aller, que je l'avais déçu et qu'il ne voulait plus jamais me voir.
La première fois qu'il me criait dessus.. je suppose que c'est mérité.

Je n'ai pas cherché à le fatiguer plus que nécessaire, il ne souhaite pas me voir alors je suis partis.
J'étais affreusement triste d'avoir perdu mon seul ami, et surtout de voir le dégoût dans ses yeux en me voyant.. à quel point je l'avais déçu.

Avec tout ce qu'il s'est passé en si peu de temps, il ne m'en à pas fallu plus pour fondre en larme, en pleine rue, j'étais toujours à bout, sortant d'une banque où j'étais quand même otage.

Je me sens comme éteinte depuis, plus de sourire, même forcé et avec la seule envie de rester enfermée chez moi, au fond de mon lit.

La première fois que je suis rentrée chez moi après tout ça a été extrêmement dur, rester seule l'était aussi et l'est toujours d'ailleurs.
Le silence était pesant et je n'arrêtais pas de repenser sans cesse à ce qu'il s'est passé à l'intérieur de la banque, surtout les moments les plus effrayant, en particulier le moment où j'ai sentis une arme à feu collée contre ma tempe.

Tout ce que je souhaitais, c'est quelqu'un qui me fasse oublier tout ça, en mettant mes pensées sur pause, ou même quelqu'un à qui en parler pour tout lâcher au lieu de garder tout cela pour moi.

Il y a beau avoir eu des moments géniaux qui me rassurent, le fait de me sentir mal et seule me focalise seulement sur les pires et me font perdre pied.

Je ne sors plus, mange à peine, et passe mes journées à pleurer, me demandant toujours comment je pourrais me remettre de tout ça seule..

La police m'a souvent appelée pour que je vienne au poste, leurs donner des informations sur le braquage qui pourraient les aider à identifier les braqueurs, ou même les retrouver.

J'ai rendez-vous dans l'après midi, et cette fois je me motive à y aller pour être enfin débarrassée de cette histoire, peut-être que même si c'est la police, en parler me fera du bien.
Après je ne compte pas trop en dire, je veux protéger Zai, qui me manque d'ailleurs terriblement, même après seulement deux jours, sûrement à cause de ma solitude..
Mais pourtant, je suis sûre que si il avait été là, j'aurais mieux vécu tout ça et serais même heureuse.
C'est même certain puisque même à un braquage il arrivait des moments où il me rendait vraiment heureuse, pas beaucoup mais quand même.. qui peut dire qu'il s'est sentit heureux en plein milieu d'un braquage, même pour un petit moment ?

Difficilement, je suis allée me doucher et m'habiller, en sortant de la salle de bain, il était déjà l'heure de partir alors je me suis mis en route pour le commissariat.

J'entre en traînant des pieds, comme je le fais d'ailleurs depuis deux jours, je me sens comme un vrai zombi.

Un policier me guide et m'installe dans une salle presque vide, seulement meublée d'un bureau et de deux chaises.
Une salle d'interrogatoire donc.. cette ambiance me rend un peu nerveuse mais le policier m'offre un sourire rassurant en s'asseyant devant moi.

- « Enfin vous voilà. » Engage-t-il la conversation, toujours en souriant pour me mettre à l'aise.

- « Oui, je suis vraiment désolée de ne pas être venu avant, j'avais un peu de mal à sortir.. » Je répond timidement, d'une petite voix faible.