7. Mon problème.

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FAYE.

DANS CE SILENCE qui dure depuis plus d'une heure, je suppose, ce n'est que mon ressenti puisque de toute façon enfermé ici nous sommes comme coupé du monde.

Dans ce long moment sans parler, j'essayais d'oublier, je fermais même les yeux dans l'espoir de réussir à m'imaginer ailleurs ou même de m'endormir mais je n'ai que lui en tête.
Depuis des années je ne cesse de penser à lui alors que je ne connais même pas son prénom.

Toute mes pensées me ramène à un souvenir de cette soirée, la plus belle de ma vie, même après deux longues années..
Ses regards, ses paroles, ses caresses, sa voix, son sourire qui provoquait instantanément le mien..
Rien qu'en repensant à ça je sais pertinemment que je ne pourrais jamais le voir comme quelqu'un de méchant, même maintenant et ça m'énerve parce que j'ai l'impression que ses beaux yeux essayent de me rendre stupide.

Et puis avec le peu de choses que je connais sur lui, je me rend compte que je peux me faire n'importe quel avis sur lui, sans savoir si il est bon ou mauvais.
On se parle finalement depuis tout à l'heure comme si on se connaissait depuis toujours alors que nous n'avons passé seulement qu'une soirée ensembles et pourtant ça a suffit à s'attacher l'un à l'autre, en tout cas de mon côter.

J'ai envie d'oublier.. juste quelques minutes et lui parler de n'importe quoi, d'avoir des discussions marrantes qui deviennent de plus en plus profondes sans même qu'on s'en rende compte, comme il me l'avait proposé finalement..

Mais est-ce que c'est raisonnable ? Je n'en ai aucune idée mais de toute façon je ne réfléchirais plus clairement temps que je ne serais pas sorti d'ici alors autant rendre les choses moins insupportable.

Et comme il l'a dit, c'est notre seule chance de se parler puisqu'après on ne se reverra plus et je ne veux pas risquer de le regretter.

Après tout ce n'est pas parce que je lui parle que je cautionne ce qu'il fait et deviens complice ?

Toujours assise sur le sol froid du bureau, les mains détachées jouant avec mon bracelet, enfin- son bracelet, je me redresse en m'étirant légèrement, un peu engourdi en me tournant face lui.

Il n'a pas bougé d'un poil, assis contre le mur en face du mien, à attendre, le regard dans le vide, il ne me surveille même plus alors que je suis détachée.

- « Ton prénom ? » Je m'exclame timidement, brisant le silence pesant de la pièce.
À l'entente de ma voix, il se redresse lui aussi et me regarde, surpris, un peu désorienté on dirait, il n'a pas l'air d'avoir compris ma question. « Je peux savoir ton prénom ? » Demandé-je plus clairement.

- « Zai. » Il me répond en triturant ses bracelet, comme je suis entrain de faire avec le sien.

- « Juste Zai ? Ou c'est un diminutif ? »

- « Juste Zai. » Même à travers sa cagoule, je jurerais voir un rictus se dessiner sur ses lèvres au vu du mouvement du tissu. « C'est étrange, je sais. »

- « Non j'aime bien, c'est original. »

- « Original veut souvent sous-entendre gentiment que c'est étrange. » Me fait-il remarquer.

- « Non, plutôt parce que c'est rare, ou même unique.
Seul les idiots trouvent ça étrange simplement parce qu'ils n'en ont jamais entendu parler avant et partent du principe que tout ce que eux ne conaissent pas est tout de suite étrange. »

Il arrête de triturer ses bracelet pour appuyer ses bras sur ses genoux ramené à son torse et me regarde avec le même air amusé que deux ans avant.

Retrouve Moi Cette FoisOù les histoires vivent. Découvrez maintenant