Chapitre n°2 : Shooter

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6 novembre 2172, quelque part dans la forêt, Pandora

Sansa avait prévu d'aller chasser ce jour-là, n'ayant pas vraiment mieux à faire. Puis, maintenant qu'elle était une Omatikaya de manière permanente, il était important qu'elle soit utile au peuple, du moins, encore plus que lorsqu'elle était humaine. Malgré sa première expérience émouvante, Sansa avait fini par grandement apprécier la chasse. Elle avait l'impression de ne faire qu'un avec la nature et d'être en paix avec elle-même. Puis, il fallait bien que le village et elle mange. C'était une chose qu'elle appréciait profondément chez les Na'vis, ils n'avaient pas à travailler. Ils faisaient seulement les tâches nécessaires à leurs survies, ce qui généralement, ne leur prenait pas plus de la matinée et ensuite ils avaient le plaisir d'être libre de faire ce qu'ils voulaient même si en ce temps de guerre, leur liberté était restreinte. Malgré ça, ils ne connaissaient pas le stress d'avoir un patron, de faire un métier qui ne leur plaisait pas, avec des horaires pourris qui les empêchaient de profiter de la vie et de se demander si le salaire qu'ils allaient toucher serait assez pour vivre jusqu'à la fin du mois. Pour Sansa, c'était un soulagement de ne plus connaître ce genre de stress et de se dire qu'elle avait désormais le temps de pouvoir être avec ceux qu'elle aimait, du moins la partie Na'vis des gens qu'elle aimait. Sansa était heureuse de savoir qu'elle pouvait compter sur son mari, Lun'oat et Ki'eila. Elle faisait tout pour montrer sa reconnaissance. Perdu dans ses pensées, Sansa en avait presque oublié ce pourquoi elle était là mais un craquement de branche la fit revenir sur Pandora, se retournant précipitamment vers la source du bruit, Sansa pointa sa flèche, prête à tirer sur la chose responsable de ce craquement.

«-Vas-y, tire, qu'est-ce que t'attends ? Ça prouverait à tout le monde que j'avais raison sur toi depuis le début, s'exclama Eleyana et Sansa leva les yeux au ciel avant de baisser son arc.

-Tu devrais être plus silencieuse la prochaine fois, commença Sansa, se faisant rapidement couper.

-J'ai aucun conseil à prendre d'une démone, cracha froidement la jeune femme.

-Ça t'éviterait de te faire tirer dessus mais bon, c'est comme tu veux, s'exclama l'ancienne humaine, préférant ne pas se prendre la tête avec elle. Elle savait qu'elle n'était d'ailleurs certainement pas en position de le faire après ce qu'elle lui avait fait.

-Oh arrête t'adorerais ça !

-Non ça, c'est plutôt ton truc, ne put s'empêcher de dire San et Eleyana lui lança un regard surpris. Je sais que c'est toi qui m'as tiré dessus, L'informa-t-elle ensuite en montrant son bandage toujours présent à l'épaule.

-Et alors ? Demanda la tireuse d'un ton dédaigneux, aucune once regret visible sur son visage.

-Tu vas même pas nier ?

-Non ça c'est un truc de démon, un Omatikaya c'est honnête. Et quitte à être franche, j'avais déjà aucun regret après l'avoir fait mais maintenant que je sais ce que t'as fait, je suis heureuse de ne pas m'être dégonflée, avoua la jeune femme avec sourire dénué de joie et une voix remplie de haine et de ressentiments. Sansa se sentit directement coupable, Eleyana souffrait et la femme de Neteyam en était responsable. Ce n'était pas juste pour son ancienne promise.

-Eleyana, je suis désolée, lui dit sincèrement San et la concernée lâcha un rire glacial face à ses paroles.

-Non tu l'es pas. Tu serais pas avec lui sinon.

-Je suis pas désolée d'être avec l'homme que j'aime, c'est vrai. Mais je suis désolée que notre choix te fasse tant souffrir.

-Espèce de salope. T'as vraiment de la chance que je te tue pas, j'espère que tu le sais ? Mais j'en ai pas fini avec toi. Je sais que tu manipules Neteyam avec tes pouvoirs de démon et je finirais par le montrer à tout le monde. Et ils te tueront sans regret ! Tu sais pourquoi ? Parce que t'as beau avoir adopté ton corps de Navi pour le reste de tes jours, tu ne seras jamais l'une des nôtres ! Tu sais pas à quel point j'aurais aimé que le transfert échoue, j'ai prié pour ça. J'aurais aimé que tu meurs.

-Moi je suis heureux qu'elle soit en vie, annonça une voix à quelques mètres d'eux, une voix que toutes deux connaissaient très bien. Elles se retournèrent vers la source de ces paroles alors que Neteyam s'avançait doucement, rejoignant sa muntxa afin de lui apporter du soutien et de montrer à Eleyana qu'il n'y avait pas de retour en arrière possible et s'il y en avait un, il ne le voulait aucunement. Et je suis désolé de te l'apprendre mais t'es la seule à penser qu'elle est pas l'une des nôtres, le peuple entier l'a accepté, ils ont confiance en elle, lui fit remarquer le jeune guerrier et c'était vrai. Certains avaient encore quelques doutes après sa cérémonie d'entrée dans le peuple mais ils l'avaient tout de même accepté. Cela étant, les derniers doutes s'étaient tous envolés lorsqu'ils avaient vu qu'elle était prête à mourir pour leur peuple. Eleyana le savait et ça la rendait folle de rage, à ses yeux tout cela faisait partie de son plan et ils se faisaient tous avoir. Tu sais j'aurais jamais pensé que tu étais une personne injuste mais faut croire que je me suis trompé.

-Alors ça, c'est la meilleure. C'est moi qui suis injuste ? Répéta l'ancienne promise avec un léger rire.

-Oui tu l'es. C'est trop facile de t'en prendre à elle. Elle ne t'a pas promis de t'épouser, c'est moi qui l'ai fait et c'est moi qui ai brisé cette promesse.

-Mais elle le savait et elle est quand même venue vers toi !

-Non, c'est faux. C'est moi qui suis allé vers elle. Je suis désolée mais c'est la vérité. Et je suis désolée de t'avoir blessé, je suis désolé de t'avoir trahie, tu le méritais pas. Mais c'est pas une raison pour t'en prendre à ma femme.

-Ta femme ? S'exclama Eleyana en sortant un énième rire glacial de sa bouche. Comme c'est mignon ! Ironisa-t-elle ensuite, toute la rancœur du monde se trouvant dans sa voix. Vous me donnez envie de gerber, d'ailleurs je suis sûre que c'est ce que ton père ressentira lorsqu'il apprendra que t'as pas respecté ses volontés. »

Eleyana avait craché cela et n'avait ensuite pas attendu de réponse pour quitter les lieux, bousculant Sansa en passant, décidant qu'elle avait donné assez d'attention à ces deux traîtres pour le moment. San préféra ignorer le geste clairement puéril de l'ancienne promise de son mari et se mit derrière lui, l'enlaçant par derrière et embrassant doucement son épaule en signe de réconfort, alors qu'il mettait, dans un réflexe, ses mains sur les mains de sa muntxa, un léger sourire ornant son visage. Eleyana avait tiré dans le mille en disant une chose pareille. Elle savait que malgré la perte de mémoire du jeune homme, l'une de ses plus grandes peurs était de décevoir ce père dont il ne se souvenait même pas. Sansa savait que cela l'effrayait malgré qu'il n'est aucun regret face à son accouplement. Ils en avaient beaucoup discuté, entre eux, et avec leurs amis, à savoir Lun'oat et Ki'eila, ces derniers avaient affirmé au jeune homme que jamais son père ne lui tiendrait jamais rigueur d'une telle chose et qu'il serait contraire, fier qu'il ait écouté son cœur et qu'il se soit accouplé avec la personne qu'il désirait et qui le rendait heureux. Neteyam les croyaient, parce qu'ils semblaient si sûrs de ce qu'ils disaient et qu'ils avaient la chance de se souvenir du genre d'homme que son père était mais malgré tout, une toute petite partie de lui restait terrifiée à l'idée que son père lui en veuille.

«-L'écoute pas, elle dit seulement ça pour te blesser, je suis certaine que ton père sera heureux pour toi, peu importe qui tu as choisi.

-Je l'espère. »

Faith : The EarthOù les histoires vivent. Découvrez maintenant