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Cette histoire est dédiée à toutes celles qui se sentent mal dans leurs fantasmes.

PS: S'il te plaît, si par hasard tu connais mon visage, passe ton chemin. Je t'assure que tu ne veux pas lire ceci. Et à plus grande raison, moi non plus.






Prologue.

J'ai envie de l'étrangler.

Mes mains encerclées autour de son cou juste pour voir son visage se vider de tout le sang, blanchir alors qu'il se débat vainement, incapable de m'échapper et que je recueille son dernier souffle.

Oh, je pourrais le faire.

Mais plus tard.

D'abord, il faut qu'il parle.

Il a beau m'enerver, il n'ira nulle part, surtout pas dans l'au-delà, avant que je le permette. Et ma permission ne viendra qu'après des réponses à mes questions.

_ Je t'assure, petit coeur, tu n'as pas envie de m'enerver plus que je ne le suis; je lui dis avec mon sourire dentifrice. Surtout, quand ta petite fille chérie a décidé que j'étais, depuis hier, son meilleur ami.

Je vois son muscle du cou s'affoler et je manque rouler des yeux.

Pitoyable. Tellement prévisible.

Ils ont toujours des points faibles. Tous. Et la majorité, c'est la famille. Heureusement que je n'en ai plus, alors.

Je déverouille mon téléphone et lui montre une photo de moi et sa fille, dans le parc, en train de déguster une glace. Je l'avais prise hier dans l'après midi.

_ Si vous touchez à un seul cheveu de ma fille, je vous tue de mes propres mains; ménace-t-il en se débattant sur la chaise à laquelle il est attaché. Quant à son regard, il reste dédaigneux avec un piment de colère, de crainte et de haine.

_ Tes mains qui pour l'instant sont attachées, derrière ton dos et sur lesquelles il manque sept doigts; je lui fait remarquer sur un ton calme et insouciant alors que je bouille de l'intérieur. Mais, si tu veux la revoir, tu feras mieux de reconsidérer ton silence. Après tout, on ne sait jamais quand je vais perdre patience.

Dire qu'il a tenu une demie journée à endurer la torture sans ciller pour perdre les pédales rien qu'à la vue d'une photo de sa fille! Il n'est que sang et chair pourrie que même si je le laissais s'en aller, il ne survivra pas un jour. Alors comme on fait avec les cheveaux blessés, le tuer ne serait qu'un coup de grâce de ma part.

Je sais qu'il ne va pas tenir longtemps. Après tout, ma réputation me précède et il sait que le seul compagnon avec qui je peux plaisenter est mon Dogue, Yolo, qui d'ailleurs a fait de ses doigts un joli festin. D'ailleurs...

_ Tu sais quel sentiment la perte de sa veine d'entre les jambes procurerait un homme; je dis en fixant Yolo qui aboit à ma question. En tout cas, je suis curieux. Si tu veux, nous pourrions le découvrir ensemble.

Quand mon regard se fixe sur ma victime, il frissone de frayeur.

_ On s'amuserait bien, tu ne penses pas? continue je sans le quitter du regard.

_ Vous êtes un monstre; dit-il.

Je ricanne.

_ Si vous croyez que c'est une nouvelle pour moi, vous n'avez entendu qu'un millinième de ce qu'on raconte à mon sujet.

Je me lève de ma chaise et m'avance en tournoyant le petit couteau dans la main gauche.

Petit mais efficace et l'homme le sait bien après qu'ils aient fait connaissance, mon couteau et sa peau. Son regard quitte mon visage pour fixer ma main droite.

_ Vous pouvez me tuer; je ne dirais rien. De toute façon, si vous ne le faites pas, la perte du sang et mes plaies vont le faire à votre place.

_ Oh mais, que tu es tenace. Tu veux un secret, je me suis déjà occupé de plusieurs cas comme ceci. Je peux te garder en vie des jours et des jours dans cet état et pire encore. Quant au sang, tu n'en as pas perdu tant que ça. Yolo, il y a du vin ici; je continue par dessus mon épaule.

Yolo s'approche vers lui et lèche ses plaies de la jambe gauche qui refroidissent. Il crie de douleur et je le fixe se tortiller, essayant de lui échapper en vain.

_ Tu peux toujours mordre; dis-je à Yolo.
Ce qu'il s'empresse de faire, lui arrachant le molet avec un morceau de son pantalon.
Son cri manque m'arracher les tippons et je remercie Yolo qui s'eloigne mais ne le quitte pas du regard avant de se retourner vers lui.

_ Crie moins fort, veux-tu? Tu sais, on a pas besoin d'inclure ta fille dans tout ça. Elle n'a que six ans. Tu as juste besoin de répondre à cette question: Pour qui tu me voles? Et chacun continue avec sa vie.

Enfin, moi je continue avec la mienne. Puisque lui... pfff. Mais ça, il n'a pas besoin de le savoir.

Il est à bout de force, je le sens.

Il hoquette:
_ Je vous jure, si vous posez vos sales mains sur ma fille...

_ Ça va, on a compris. Yolo, tu n'as pas soif?
Yolo rugit en montrant des dents et l'homme crie avant même qu'il ne le touche.

_ Non, non, pitié, s'il vous plaît... S'il vous plaît; hoquette-t-il.

Je le fixe, le regard dure, attendant qu'il continue.

_ Shane. Shane Wilson Rugwe de Oil's Company. C'est tout ce que je sais, je vous jure.

Putain, si je l'ai vu venir celle-là.

Shane Wilson, à quoi veux-tu jouer, hein? La vengeance? Serais-tu stupide pour t'engager sur ce sentier?

_ S'il vous plaît,ne faites pas de mal à Reina. Ne faites pas de mal à ma famille.

Je le fixe droit dans les yeux.

_ Je t'assure que ta fille n'a rien à craindre de moi. Je ne la toucherai pas, promis.

Je vois ses épaules se détentre et il pousse un soupir. Après tout, j'ai la réputation de tenir mes promesses.

Je pose une main sur ses yeux, poussant du même mouvement sa tête en arrière et avec ma petite lame de couteau, je lui tranche la gorge et du sang pulse et tache une partie de mon T-shirt.

Je soupire et sors du garage, Yolo sur mes talons, balançant la queue et la langue pendante.

La partie s'annonce intéressante.

CravingOù les histoires vivent. Découvrez maintenant