Craving

8.1: HAYDEN

J'ai compté. Une semaine.

Quand je dis que je suis patient!

Mais je ne peux pas être plus patient que ça. Je fulmine de l'intérieur et j'ai déjà fait assez de dégats dans le business que ça reste etonnant que GrandPa n'a rien dit jusqu'ici.

Peut-être me donne-t-il un peu d'espace parce qu'il sait qu'elle est revenue? Me laisse-t-il un peu de temps pour faire face à ce passé qui a fini par me rejoindre?

Peut-être! Mais on ne sait jamais avec GrandPa. 

Peu importe. Je dois retrouver contrôle et je ne peux pas faire cela quand chaque matin, midi, soir, chaque seconde qui passe, chaque fois que je veux me concentrer, à chaque putain de moment de cette semaine, l'image d'Iris prenant pieds avec ce salaud de noireau est la seule qui me hante. 

Rien que poser les mains sur elle était une offense en soi. Alors qu'il ait osé fourrer sa bite là où il ne fallait pas, je l'ai laissé vivre assez longtemps. Il doit payer et elle avec.

Putain! Comment a-t-elle osé? Heureusement que je tiens toujours mes promesses. Je vais prendre mon temps à le torturer. Lentement mais sûrement.

Si je ne l'ai pas tué le jour même, le lendemain ou les jours qui ont suivi, c'est certainement parce que je ne voulais pas qu'Iris soit melé à cette histoire. S'il avait disparu après qu'ils se soient quittés, la police ne l'aurait certainement pas laissé tranquille.

Alors, comme je suis un mec patient, j'ai entendu. Une semaine. Pas plus. Parce qu'aujourd'hui, c'est le jour du jugement.

Je l'attends, adossé sur le siège arrière de sa voiture, les yeux fermés. Je sais qu'il va sortir d'un moment à l'autre car, après six jours à le suivre, je sais qu'il rentre de travail à 20h pile.

Et bien sûr, il ne me décoit pas. Quelques minutes plus tard, il se glisse derrière le volant et demarre, sans se douter de ma présence.

J'attends qu'il sort du parking et s'engage dans la rue avant de me pencher vers lui.

_ Ça été au boulot?je murmure contre son oreille.

Le choc le fait sursauter et il freine sechèment et brusquement que c'est un miracle qu'il ne fait pas un accident.

_ Doucement; je continue. Ce serait domage si tu meurs maintenant.

Il se retourne vers moi et crie alors que les chauffeurs derrière lui s'impatientent et s'engagent dans une danse de klaxons:

_ Qui etes-vous? Que foutez-vous dans ma voiture?

_ Et si tu continuais à conduite. Des gens s'impatientent.

Je prends mon temps pour me détacher du siège arrière, enjambe le directeur et me carre sur le siège passager.

_ Qui êtes-vous?répète-il.

Je me retourne et le fixe. Il n'est même pas si beau, ni viril. Je me demande ce qui a bien pu attirer ma perle chez cet homme.

_ Démarre; dis-je sechèment et sors mon couteau de ma cheville. Tu bloques la route aux autres.

Ses yeux errent un moment sur mon couteau avant de remonter rencontrer les miens.

_ Que voulez-vous? dit-il.

_ Pas grand chose; réplique-je. Mais rien qui nécessite ta permission, ne t'inquiète pas.

Son regard se pose encore sur le couteau avec lequel je joue distraitement et sa main remonte vers la poignée de la portière.

_ Je ne te le conseille pas; dis-je en fixant sa main. Je peux être violent quand on me désobéit. Encore une fois, tu bloques la route; continue-je faisant réference aux klaxons impatiens qui chantent derrière nous.