Craving

12.1: HAYDEN

Onze ans auparavant.

Des voix discutent dans ma chambre. J'ai la tête et les paupières lourdes mais je les entends assez bien pour n'être qu'un rêve.

_ Alors? Qu'en penses-tu? Celle-ci ou celle-ci?

_ Je pense que nous devrions sortir avant qu'il se réveille. Tu pourras lui demander de te les prêter quand il se réveillera.

Quelqu'un rit. Z. peut-être?

_ Ça se voit tout de suite que tu es enfant unique. Ça ne se prête pas d'habits, les frères et sœurs. Et puis, que va-t-il faire? Nous avons partagé un utérus pendant neuf mois, lui piquer une chemise ne veut rien dire.

_ Franchement Z., je trouve que nous ferions mieux de nous en aller.

Ah! Maintenant, je pouvais placer les voix. Zendaya et sa nouvelle meilleure amie, Iris Pearl.

_ Relaxe, mon amie. Allez, je prends laquelle?

Avec un effort qui me semble surhumain, je finis par ouvrir les yeux et tourner la tête vers elles.

Zendaya qui me fait face tient entre ses mains deux de mes chemises jaune et orange et attend que son amie lui donne un avis pour, je cite ses mots, "me piquer une chemise."

Iris, quant à elle me tourne le dos et j'ai le temps d'admirer la façon dont son short blanc moule parfaitement son cul avant que Z. ne remarque que je suis réveillé.

_ Terre à toi, frérot; dit-elle ironiquement.

Je me lève du lit et m'assois à son extrémité. En même temps, Iris se retourne d'un bloc et me fixe de ses jolis yeux comme un chien fautif.

Jolis quoi? Ses yeux? Ha! Je dois sérieusement avoir perdu la tête. Si après avoir senti son orgasme sous mes doigts je me mets à trouver des yeux jolis, je dois être sérieusement en manque!

Sauf que je baise assez suffisamment. Ou même trop. Hier déjà, j'avais trois clients dont une nymphomane qui voulait que, je cite ses mots, "je déchire sa chatte en deux." Raison pour laquelle je ne sens plus mes membres ni ma tête aujourd'hui.

Je soupire et me passe la main sur les yeux.

_ Que fais-tu dans ma chambre, Z.?

Du coin de l'oeil, je vois Laperle qui ne m'a pas quitté du regard être secouée de frissons et une partie de moi se demanda si cela serait à cause de ma voix rauque et nonchalante du matin mais quand mon regard croisa le sien qui mate sans pudeur mon corps nu à l'exception du boxer dans lequel je me suis couché, je me rends compte qu'il pourrait bien s'agir d'autre chose.

Un sourire effleura mes lèvres.

Tant que ça inclut ma personne, je la laisserais être chamboulée autant qu'elle le désirerait.

_ J'ai un date ce soir; dit Z.

Je me retourne vers elle et soutiens son regard fixe.