Craving

5.2: IRIS

_ Maître Gwendolyn Kaneza à l'appareil.

J'éclate de rire en attendant la voix de ma meilleure amie que je n'ai pas vu depuis une éternité derrière l'appareil.

_ Sérieusement Gwen?

Il y a un silence à l'autre bout de fil puis la voix surprise de Gwen s'exclame:

_ Riss? Putain!

Un sourire nait sur mes lèvres.

_ Maître Gwendolyn, huh!je me moque doucement.

Elle éclate de rire.

_ Je vais l'entendre pendant un moment celle-là; dit-elle. Depuis quand tu es revenue?

_ Une semaine.

_ Iris! Comme ça depuis une semaine tu te balades dans le pays et tu ne me dis rien?
_ Je sais, je suis désolée. Je n'ai pas eu un seul instant pour souffler depuis que je suis revenue. J'avais pensé t'appeler le lendemain de mon arrivée mais quelques imprevus s'en sont melés. Puis il y a les journalistes qui ne me lachent pas...
_ C'est sûr que ton retour n'aurait pas pu être inaperçu; dit-elle.

Je réponds par un léger rire.

_ Et Dawn? Comment il va?
_ Il est toujours Dawn; répond-elle.
_ Vous me manquez terriblement.
_ Appelle-moi si tu as du temps. Si ma star peut trouver du temps, moi Aussi je peux; répond-elle.
_ Oui, après tout, tu es Maître Gwendolyn et on paie pour te voir; me moque-je en roulant des yeux.
_ C'est ça; rit-elle.

_ À plus alors. J'ai un interview avant de passer à une soirée dans un orphelinat. Embrasse Dawn pour moi.
_ Tu ferais bien de le lui dire toi même sinon, il risque de bien s'enerver.

Je laisse échapper un rire de gorge.

_ Tu as raison. Je vais l'appeler.

Je raccroche.

J'ai de la chance que l'interview avec Yago de passe chez moi ce qui fait que j'aurais assez de temps pour me préparer pour la soirée.

S'il y a une chose à laquelle j'aurais préferé échapper en rentrant au Burundi, ce sont les journalistes. Mais qui peut fuir indéfiniment cette peste?

L'interview ne dure que trois quart d'heure et alors que Quinn raccompagne la journaliste, je me glisse dans ma chambre pour me préparer.

Je retrouve une robe blue qui traine sur le lit comme si elle attendait que je la mette.

Je fronce les sourcils ne me rappelant pas l'avoir choisie. 

Je la remets dans la garde robe parce qu'elle est trop dénudée pour une soirée où je vais rencontrer des enfants. Je sors plûtôt un complet beige d'un pantaloon et une veste avec une chemise noire.

En me saisissant d'un collier sur la jellière, je détecte un mouvement près des fenêtres entrouvertes qui donnent sur le jardin derrière la maison.

_ Quinn?j'appelle mais n'ai aucune réponse.

Lentement, je m'avance, l'esprit en alerte et repousse légérement les rideaux pour regarder déhors.

Je distingue nettement une grande silhouette en capuche noire qui s'éloigne de ma chambre.

_ Quinn? j'appelle encore une fois bien que je sache que la silhouette ne peut pas être la sienne.

_ Tu as déjà terminé?

Je me détourne du balcon et fait face à mon manager qui s'est arrêté dans l'encadrement de la porte.