Craving

7.3: IRIS

Alors que l'adreline descend, hors de la pièce bruyante de musique, hors de vue de ces yeux qui m'espionnent et que je ne peux pas voir, ces yeux qui me foutent à la fois la trouille et l'excitation, je me retrouve à me morfondre.

Une fois le pieds déhors la voiture de l'homme qui d'après sa carte de visite s'appele Flynn et est directeur logistique d'une enterprise dont j'ai depuis longtemps oublié le nom_ heureusement que je ne fais pas affaire avec un journaliste_, toute l'excitation retombe et toute la folie de mes actions m'apparaît dans leur nétété.

Mauvaise idée, me répète ma conscience sauf qu'à cet instant, je n'ai pas envie de l'ignorer ou de l'envoyer balader.

Je sais que venir ici est la plus stupide idée que j'ai pu avoir ce soir. Enfin, ça et l'envie de défier un homme qui me semble être un vrai psychopathe et qui m'a presque fait jouir, un couteau à la nuque.

Mais ne suis-je pas déjà folle de vouloir laisser un stalker gérer ma vie au point de vouloir controler ma vie sexuelle?

Je sens une main de Flynn sur ma taille et je me retourne vers lui avec un sourire.

_ On y va?damande-t-il.

Je hoche la tête sans le quitter des yeux, convaincue que si je détourne le regard, je changerai d'avis.

_ Une chambre, s'il vous plait; dit-il au réceptioniste.

J'offre au réceptioniste mon plus beau sourire.

_ La 2054 si elle est libre serait mieux; dis-je.

Il lève les yeux de son ordinateur avant de nous fixer tour à tour, Flynn et moi.

_ Un instant, s'il vous plait; nous dit-il avant de composer rapidement un numéro sur le téléphone du bureau.

Sa voix est si basse que même en face de lui, je m'attends rien. Quelques secondes plus tard, il nous revient, un sourire professionnel collé sur les lèvres.

_ Je m'excuse, madame, mais il n'existe pas de chambre 2054 ici. Mais je peux vous rassurer que nous prenons soin à ce que quelque soit la chambre que nos clients choisissent, le confort reste notre priorité. Vous ne serez pas déçus.

Pas de chambre 2054? Comment serait-ce possible.

Nous sommes bel et bien à See dans toute la ville, il n'existe qu'un hôtel de ce nom.

Le bâtard se serait-il moqué de moi?

À quoi m'attendais-je? Bien sûr qu'il s'est moqué de moi.

Une rage froide me remplit. Je me retourne vers Flynn et lui prend le coude.

_ Viens, on s'en va.

Il hésite un moment, me regardant avec confusion mais il finit par me suivre après avoir récuperer sa carte des mains du réceptionniste qui se départit pas de son sourire comme un clown.

S'il m'espionne encore, je vais lui offrir du spectacle.

Aussitôt installés dans la voiture, je baisse les vitres à leur maximum et me retourne vers Flynn que j'embrasse à pleine bouche. L'instant de surprise passé, il pose ses mains sur ma taille et m'attire sur ses cuisses.

Dans mon sac, le téléphone vibre mais je l'ignore carrément.

Je m'enfonce plûtôt dans mon jeu et me frotte sur son entrejambe. Ses mains remontent pour me frictionner les seins sans ménagement et je gémis.

Je me glisse de ses cuisses pour pouvoir ouvrir son jean afin de sortir son engine de son boxer. En même temps, il pousse le siège en arrière et sort un préservatif que je lui prends des mains.

Je l'enfile rapidement sur sa bite et l'enjambe pour le chevaucher. M'étant  promis de donner du bon spectacle à l'espion qui se joue de moi, je prends soin de ne retenir aucun gémissement, mettant à profit mes talents comme la bonne actrice que je peux être.

Nous ne prénons pas notre temps. Notre union semble ne durer qu'une seconde.

Quand Flynn jouit, j'ai l'impression qu'on vient juste de commencer mais je sais simuler mon orgasme comme si jamais je n'en avais connu.

J'espère qu'il est ici, dans un coin, à m'espionner comme il le fait avec chacun de mes mouvements et qu'il va comprendre qu'il n'a aucune emprise sur moi, que je ne suis pas un objet qui peut lui appartenir.

Flynn propose de me raccompagner, mais je refuse. Je prends un taxi et rentre me reposer, épuisée et plus sexuellement frustrée que je ne suis partie.

Je tombe aussitôt dans les bras de Morphée.

Je me reveille en sueur, le souffle court.

Cette nuit, je rêve d'une nuit, à Los Angeles. Cette nuit où je me suis débattue pour ma vie, pour garder le semblant de souffle qui me restait. La mort, je la sens froide comme je l'ai ressentie alors, prête à m'emporter. Cette fois, l'homme au masque est là, qui me regarde me débattre et qui ricane méchamment, assis sur un trône de sang, les mains tendues comme pour recevoir mon âme.

Ça faisait une éternité que je n'ai pas fait ce cauchemar mais je dois admettre que j'ai laissé ce psychopathe me travailler sur les nerfs plus que je ne l'aurais pensé.

Je me lève à la recherche de mes médocs et en avale deux pillules.

Je mets un colant et un top gris, des baskets noirs et remonte mes cheveux en queue de cheval. Je me dirige au balcon et allume la machine à course et commence à courir.

Je me surmène jusqu'à ne plus ressentir mes jambes. Je me rends ensuite dans la salle de bain et prends une douche très froide qui a le mérite de me ramener des forces.

Finalement, je fouille mon sac à la recherche de mon téléphone que j'ai oublié de charger hier et aussitôt que je le branche, je remarque un message du numéro inconnu qui me harcelait hier soir.

Involontairement, je me retrouve à cliquer sur lui et je tombe sur le message que j'avais ignoré au profit de baiser Flynn.

Mauvaise idée, Pearl. Très mauvaise idée; disait le message.

Serait-ce bête de s'étonner qu'il connaisse mon nom quand il connaît déjà mon adresse et mon numéro de téléphone personnel?

Je crois bien que oui.

Un frisson d'excitation me traverse involontairement en lisant le message quand je me rends compte que mon petit show avait eu un spectateur. Il était là et il a vu.

Et aussi insane que ça peut paraître, cette idée m'excite et plait tout autant ma chatte.

Quel mauvais esprit m'a possedé?

Je tape rapidement une réponse même si la conscience me le déconseille.

Va te faire foutre
Arrête de m'espionner
Sinon, je vais te dénoncer à la police.