8.2: IRIS

24 3 0
                                    

Si j'avais su que mon petit spectacle le ferait disparaître, je le lui aurais peut-être offert bien avant.

Ou pas!

Définitivement pas!

Parce que j'ai mal, j'ai soif, et je crève de ses mains sur mon corps, de ses doigts qui m'ont laissée pantelante, en manque d'un orgasme que je n'ai pas pu m'offrir.

Oui, il n'est qu'un étranger qui m'a possédée à mon insu et si j'avais ne fut-ce qu'une once de conscience en moi, j'aurais honte et serais dégoutée de ma personne mais il était si bien dans son rôle!

Si viril, si possessif, si attentif à mon désir... Jusqu'à ce qu'il ne soit plus là.

Et je mentirais si je disais que je ne l'attends pas chaque soir en allant me coucher, que je ne le cherche pas dans la journée ou le matin quand je me réveille après un rêve mouillé à son égard. Mais il ne vient plus. Ni le matin, ni la journée, ni la nuit.

Je suis irrécupérable mais si je continue à ce trait, je vais finir par perdre le peu d'esprit qu'il me reste et ça me fait peur. 

C'est pour cela que j'ai accepté la proposition de Shane d'être son visage de marque du prochain produit cosmétique qu'il va sortir.

Ainsi, me voici à poser en peignoir blanc, un sourire professionnel sur les lèvres et majestueusement dans mon rôle.

Après, ils prennent une courte vidéo alors que je me joins les jambes de crème séductivement et j'en ai fini avec la journée, encaissant un chèque de huit chiffres.

Je décline l'invitation de Shane à un dîner prétextant que je suis fatigué _plus bidon excuse, vous ne trouverez pas, mais je m'en fous_, et rentre chez moi plus en hâte que je ne l'aurait jamais voulu, refusant d'admettre qu'au fond, j'espère que l'espion reviendrais et que je ne voudrais pour rien au monde le manquer.

Mais personne ne se montre.

Je me verse un verre de vin et allume la télé, s'ennuyant à mourir.

Il est 23h passé et j'en suis à mon troisième verre. J'essaie de résister à l'envie d'appeler Gwen pour sortir quand quelqu'un sonne à la porte.

Avant même que mon corps soit conscient de ses mouvements, je cours vers la porte avant de réaliser combien stupide est l'idée que ce soit lui.

Parce que lui, il ne prend jamais la peine de sonner, de frapper ou de s'annoncer. 

C'est un stalker, Iris. Un stalker!je me répète mais mon coeur continue de battre la chamade et émotion me remplit la poitrine.

Sacré nom de Jésus! Qui suis-je et qu'en ai advenu de mes sens?

Mais il n'y a personne dehors. Sauf un bouquet de roses rouges et une petite boîte avec un ruban rouge.

J'hésite un moment avant de me pencher et de les prendre. Je vérifie encore une fois mais il n'y a vraiment personne aux alentours.

Je finis par entrer et ferme la porte derrière moi. Je retourne m'asseoir et regarder les roses mais ne trouve aucun billet.

Je dénoue le ruban de la boîte mais avant que je l'ouvre, mon téléphone vibre signalant un nouveau message.

Quand je vois le numéro inconnu que j'ai fini par mémoriser à force de relire ses messages toute la semaine, mon cœur rate un battement.

Je suis sérieusement et bel et bien désespérée!

Fais toi plaisir.
Tu semblais aux anges en le chevauchant.
Ça doit être ça ton goût.
Tu me déçois beaucoup, princesse.

Je fronce les sourcils.

C'est quoi ce putain de message? Après une semaine de silence radio, jouons-nous aux devinettes maintenant?

Qu'est-ce que tu racontes?

Ouvre la boîte.
Je suis sûr que tu vas apprécier mon petit cadeau.

Les sourcils toujours froncés, j'ouvre la boîte et regarde avec horreur la chair qui nage dans le sang dans la boîte.

Mon ventre se retourne et j'ai juste le temps de courir jusqu'à la salle de bain avant de vomir tout mon dû, son premier message prenant sens dans mon cerveau.

Dans mon obsession, j'avais oublié que cet homme est un psychopathe de premier ordre.

Non, il n'a pas fait ce que je pense qu'il a osé faire! Comment pourrait-il? Qui est-il?

Je retourne dans le salon et tape rapidement mon épouvante sur l'écran.

Qu'as-tu fait?

Ne joue plus jamais avec moi, princesse.
Je suis réputé d'avoir mauvais caractère.

En quoi je me suis foutue, doux Jésus? Ce n'était qu'un jeu. Un jeu auquel je ne me suis même pas amusée.

Est-il mort?

Bien sûr. Qui pourrait avoir son penis coupé et rester en vie?

Alors oui, il doit être mort.

À cause de moi?

Evidemment!

La preuve est là, devant moi, dans cette boîte métallique remplie de sang et de penis.

Sacré nom de Dieu! Comment en suis-je arrivé là? Pourquoi en suis-je là?

Je tends le bras pour me saisir du verre et c'est là que je me rends compte que mes mains tremblent. 

Que dis-je? Tout mon corps tremble tandis que je halète, ayant du mal à respirer. Ma vue se trouble et j'ai l'intelligence de téléphoner Quinn qui décroche à la première sonnerie.

_ Quinn...; ma voix sort saccadée, à peine audible.

La voix alertée de Quinn me répond mais je l'entends à peine alors que je sombre dans le noir.

CravingOù les histoires vivent. Découvrez maintenant