Chapitre 25

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Olympe avait définitivement gagné les faveurs des Fylis. Le combat avait fini de les convaincre qu'elle pouvait être plus qu'une princesse pourrie gâtée. Même Natas et Tana, pourtant réticent au départ, se montrait avenants avec elle. Victor sortit des cuisine un gros gâteau bleu dans les mains. Il le posa au centre de la table et commença à le couper pour le partager entre tous les Fylis.

- Ce gâteau est pour toi Olympe, s'exclama-t-il. Car tu fais que nous surprendre depuis que t'es là.

Puis tout en coupant le gâteau, il se pencha vers a princesse et murmura :

- Puis parce que c'est drôle de voir Charles tout émoustillé comme ça.

Olympe sursauta. Elle ne s'attendait certainement pas à cela. Elle était toujours surprise d'entendre les Fylis parler des sentiments de leur chef. Sentiments qu'elle ne percevait même pas. Elle ignora donc la remarque du cuisinier et attrapa une assiette de gâteau.

- Alors Olympe, fit Tana d'une voix excitée. En tant que combattante en chef, je suis obligée de te demander où tu as appris à te battre de la sorte ! C'est surprenant pour une princesse.

- En effet c'est une question légitime, répondit calmement Olympe qui jeta un coup d'œil vers Ruby qui lui faisait signe qu'elle n'était pas obligée de répondre. J'ai appris très jeune à me battre. Aussi étonnant que cela puisse paraitre, vivre dans un château n'est pas toujours aussi sécurisant que ce à quoi vous vous attendez. Ruby connaissait des gardes qui m'ont pris donné des cours de corps à corps alors que je n'étais qu'une enfant. On m'a enseigné le maniement des armes un peu plus tard.

- Et ça t'a déjà servi à part aujourd'hui ? s'intéressa Saphir.

- Ca je ne peux pas vous le dire, souffla Olympe d'une voix remplie de douceur et de tristesse.

- Oh allez quoi, hurla Natas, tu ne vas pas nous la faire comme ça. Raconte un peu, qu'on sache du croustillant sur la vie de princesse.

- Natas, fit Ruby, je ne suis pas sûre qu'Olympe...

- Ca va, Ruby, coupa Olympe. Je me suis en effet déjà retrouvé dans des situations qui m'ont forcée à mettre en application mes apprentissages.

- Bah raconte, encouragea Marceau.

Olympe soupira, baissant la tête vers son assiette. Elle savait qu'elle ne devait pas s'ouvrir aux Fylis, mais ils l'avaient acceptée comme si elle faisait partie des leurs, ils n'étaient plus des ennemis. Elle regarda Ruby qui lui faisait signe d'aller à son rythme. Charles quant à lui fixait la table, mais il était évident qu'il écoutait attentivement cette conversation. Il écoutait alors qu'il savait. Il savait pourquoi Olympe avait dû apprendre à se défendre.

- Un homme s'était introduit dans ma chambre, se contenta-elle de dire. J'étais seule, Ruby n'était pas là. Je ne l'avais pas entendu venir, la possibilité de m'enfuir était donc perdue. Heureusement pour moi, je cachais des couteaux sous mon lit.

Olympe s'arrêta et reprit sa respiration. Malgré l'absence de contexte, ce récit était vrai et constituait un véritable traumatisme pour elle. Elle leva les yeux pour observer les expressions des Fylis, pendus à ses lèvres, attendant goulument la suite de l'histoire. Pour une fois qu'ils étaient calmes. Olympe reprit lentement :

- Alors j'ai visé, puis tiré. Comme vous avez pu le constater lors de mon combat avec Ellie, je manque rarement ma cible. L'homme ne s'attendait pas à ce que je sois si habile. En deux lancés il tombait par terre. Mort. Un couteau enfoncé dans l'épaule, afin qu'il réalise à qui il avait à faire. L'autre dans la gorge, pour lui assurer la plus grande des souffrances. J'avais quinze ans.

Les Fylis restèrent bouche-bée. Olympe avait déjà tué. Certains d'entre eux n'avaient jamais côtoyé la mort et elle, future reine avait déjà hotté la vie. Et c'était la première fois qu'elle formulait réellement ce souvenir. Jamais elle ne se l'était avouée, trop coupable. Elle avait toujours affirmé qu'elle n'était pas une meurtrière comme son père. Elle leur adressa un sourire rempli de tristesse et se leva, faisant signe à Ruby de l'accompagner.

- Désolée pour l'ambiance, murmura-t-elle.

Elle n'eut pas le temps d'arriver aux portes qu'Ellie pénétra dans la salle à manger, le visage crispé par l'inquiétude. Elle s'exclama :

- Désolée de plomber votre ambiance de fête, mais on a un gros problème.

Arcalya - tome 1Onde histórias criam vida. Descubra agora