Arcalya - tome 1

Chapitre 27

Tous les Fylis et Olympe étaient assis autour d'une table ronde dans la salle des stratégies. Des cartes de la forêt dense recouvraient la table et Marceau, en tant que responsable des stratégies, était le seul debout. Charles se tenait droit et écoutait attentivement le plan du jeune homme. Tous les Fylis étaient préoccupés par la situation qui était plus grave que tout ce dont ils avaient pu avoir à faire face pour l'instant. Etant donné qu'aucun lieu de rendez-vous n'avait été communiqué, Marceau estimait qu'ils pouvaient se rendre n'importe où dans la forêt dense de l'est, la reine les trouverait. Ils avaient donc choisi un lieu stratégique afin d'avoir une possibilité de fuite. Le responsables de stratégies étaient fondamentalement opposé à emmener Daphnée dans cette mission : elle ne savait que très peu se battre et il était trop dangereux qu'elle se trouve à l'endroit exacte où ses ravisseurs voulaient qu'elle soit. Mais Marceau ne connaissait pas les détails de cette affaire. En arrivant, Charles avait expliqué que Daphnée et Alphonse était les concernés dans cette affaire mais qu'aucune question ne trouverait réponse. Donc les Fylis n'en avaient pas posées.

            - Daphnée viendra, trancha Charles, et Alphonse aussi. Les Fylis ont pour devoir de protéger ses membres, ils en font partis et les laisser ici sans protection alors que nous n'avons pas connaissance de l'étendu des renseignements que possède l'équipe d'espionnage de la reine Loulu, n'est pas une bonne solution. Lorsque nous serons là-bas, vous serez en binôme. Marceau avec Daphnée, Tana avec Alphonse et Saphir avec Olympe. Ne le prenez pas personnellement Olympe mais vous êtes une cible au même titre que nos deux concernés. Je négocierai alors que vous serez dissimulé dans les arbres. Voilà le plan. Pour le reste, je fais confiance à Marceau.

            Charles se leva, faisant signe au reste du clan que la réunion était terminée.

            Il ne restait plus que quatre heures avant le couché du soleil.

            Tous les Fylis filèrent se changer. Olympe se dirigea vers sa chambre le cœur battant sous l'adrénaline. Elle allait sortir de l'hôtel qui constituait, il fallait le dire, sa deuxième prison. Bien qu'elle aurait préféré que cela se fasse dans de meilleures conditions, elle ne put réprimer un sourire. La jeune femme enfila un pantalon droit de couleur noir ainsi qu'une chemise cintrée de la même couleur. Elle alla dans la salle de bain et remonta ses cheveux en un chignon serré. Ainsi Olympe était vêtue de manière classe tout en restant à l'aise. Pile ce dont elle avait besoin. Elle mit ses bottines noires et descendit à l'étage de la toile. Les autres arrivèrent quasiment en même temps qu'elle et quand tout le monde fut prêt, Natas ouvrit la deuxième porte, celle qui ne menait pas à la toile. Intriguée, Olympe jeta un rapide coup d'œil à l'intérieur avant de rentrer et eu la surprise d'y découvrir des dragons.

            - Impressionnant hein ? s'exclama Natas. Je sais que c'est illégal mais c'est ça qui est drôle.

            Le jeune homme se dirigea alors vers une table sur laquelle il avait disposé des dizaines d'armes. Tous les Fylis s'équipèrent et formèrent des binômes afin de se mettre en scelle. Olympe avait le cœur battant. Des armes ? cela lui rappelait trop son meurtre. Des dragons ? cela lui rappelait trop son père. Charles se dirigea vers elle et fit signe à Saphir de se mettre en binôme avec quelqu'un d'autre. Il attrapa deux dagues qu'il camouffla dans une cape blanche qu'il plaça sur les épaules d'Olympe.

            - Vous ne devez être reconnue sous aucun prétexte, murmura-t-il. Sauf si vous souhaitez mourir aujourd'hui.

            Olympe ajusta la cape sans répondre et remonta la capuche sur sa tête. Natas libéra les dragons et les binômes se mirent en scelle : Alphonse et Tana, Daphnée et Marceau, Saphir et Natas, Victor et Gabrielle. Ellie se dirigea vers un plus petit dragon qu'elle devait utiliser régulièrement lors de ses espionnages. Elle partit avant les autres en éclaireuse. Charles se dirigea vers un dragon aussi noir que le charbon. Olympe se sentait comme lui : seule tache foncée au milieu d'un monde trop blanc. Quoi qu'elle sentait que l'obscurité se cachait quelque part. Charles l'aida à se hisser sur le dragon et vint se placer derrière elle. Il attrapa les rênes et au signal de Natas, tous les dragons s'engouffrèrent dans la fin du monde par la grande ouverture qui coupait le mur.

            Le dragon noir vola en pique vers la surface à une vitesse folle. Olympe en eut les larmes aux yeux tant le vent était violent. Mais par-dessus tout, elle eut les larmes aux yeux tant le sentiment de liberté l'enveloppa fort. Comme lorsqu'elle s'était enfuie. Atteindre la surface était comme une libération et même quand le dragon noir ralentit, elle ne put empêcher le « whaou » de franchir ses lèvres. Voilà ce que souhaitait réellement la princesse : voyager et découvrir le monde.