Le Monstre caché

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Sous son drap, il les amusait, caché. Ils le trouvaient rigolo. Un peu saoulant, certes. Ils lui auraient bien foutu un coup de pied au cul, mais ils l'appréciaient.

Parfois, il était ce monstre sympathique, plein de paroles cabossées, de mots alambiqués, et dont la voix, tordue et dissonante, disait des choses que nul ne voudrait entendre. On rigolait un bon coup, puis quand il avait révélé son odieuse face, on prenait peur. Il était laid à en mourir. Seuls les chats l'aimaient bien. Cauchemar ambulant, il renvoyait à chacun ses contradictions et ses limites. Il était ce reflet que chacun veut éviter, cette vérité qui nous fait tant horreur. Alors fuyant sa présence, on cherchait, par tous les moyens, à s'enlever la vie.

Des civilisations entières, en leur sein, ont laissé prospérer d'horribles entités, gouffres terribles qui refusaient leur grandeur. Débordant d'orgueil, on aurait voulu coloniser l'univers. Aujourd'hui, les ruines, misérables, dont les pierres puent d'effroi, nous mettent en garde.


Gouttes de sangOù les histoires vivent. Découvrez maintenant