Des hommes embarrassés

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« Les violences morales, seules les femmes peuvent en souffrir, pas les hommes. Pour eux, ce n'est pas systémique. » Elle l'avait lu dans un bouquin, un essai féministe. C'était son livre de chevet.

Lui, tout ça le dégoûtait, lui faisait sortir les tripes, le rendait monstrueux. Même quand il était d'accord, il finissait écœuré par ce sentiment vertigineux d'une humanité hideuse, persuadée de la toute puissance de ses valeurs, quelles que soient ces valeurs. Il avait, lui aussi, joué des rôles, se complaisant dans une position avant, horrifié, de prendre conscience que ce n'était pas lui, que ça ne lui ressemblait pas. Et rejoignant d'autres bord, toujours l'insatisfaction le regagnait.

Les masculinistes, s'ils reconnaissaient l'existence des violences à l'encontre des hommes, étaient réticents à trop en parler. Tout cela, pour eux, servait à remettre en cause la doxa féministe. Ils se rêvaient sans faiblesses, plus forts que le ciel plein de menaces.

Gouttes de sangOù les histoires vivent. Découvrez maintenant