J'ai cherché dans le ciel un endroit où me poser. Un lieu suffisamment accueillant, à l'écart de tout, où enfin, je pourrais bien me sentir.
Longtemps, j'ai rêvé du ciel. Petit, j'aspirais à des mondes lointains, faits pour moi, peuplés d'êtres farfelus, des humains pas si différents de ceux qui pullulaient autour de moi et qui, déjà à cette époque, me dégoûtaient et me donnaient envie de fuir. Leur physionomie, certes, différait de la nôtre — la couleur de leur peau, les traits de leur visage, leur ossature, la sauvagerie de leurs mœurs... Mais j'y retrouvais des repères. Même les grandes cités futuristes, qui élevaient haut leurs tours, défiant des soleils familiers, frôlant les oiseaux avec orgueil, ne m'étaient pas inconnues. L'univers entier était taillé pour moi. Puis je compris...
Je les vis, des monstres indescriptibles, qu'aucune langue ne pouvait cerner. Ils n'étaient pas de notre monde. Se tortillant, rampant rageusement, crachant des menaces, ils faisaient naitre dans mon crane des craintes que je n'avais jamais connues, me plongeaient dans le plus grand des désespoirs. Alors, dans mes plus sombres cauchemars, je voyais la Terre s'embraser.